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Football

Entretien exclusif avec Anne-Sophie Roquette : « Ce qui me portait, c’était l’amour pour le LOSC »

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Crédit Photo : Johnny Fidelin/Icon Sport

Les fêtes de fin d’année sont l’occasion de retrouver les membres de sa famille et parfois de prendre des nouvelles des plus éloignés. C’est ainsi que nous sommes logiquement partis retrouver Anne-Sophie Roquette, pilier de la grande famille du LOSC.

Elle a vécu trente saisons sur le bord du terrain du LOSC. Trente saisons à mettre de l’ambiance dans le stade, à souhaiter de joyeux anniversaires, à animer des jeux, à scander les noms des buteurs, à chauffer le(s) stade(s) tout simplement. Dans la peau de la speakerine, mais aussi et surtout dans celle d’une supportrice, Anne-Sophie Roquette s’est écrite une multitude de souvenirs à travers le temps et les époques. Les fêtes de fin d’année sont ainsi l’opportunité parfaite pour faire un retour en arrière, pour rembobiner la cassette afin de les évoquer. Pas tous parce qu’il faudrait des heures, mais bien assez pour se faire vibrer. Merci Anne-Sophie pour cette heure accordée, entre rires, sourires et nostalgie.

Peux-tu nous donner des nouvelles de toi ? Comment vas-tu dans tes projets professionnels et puis dans ta vie tout simplement ?

Pour mes projets professionnels, c’est assez simple. J’en suis au même stade que quand j’étais encore au LOSC en 2019. C’est-à-dire que je travaille toujours pour France Télévisions, France 3 Hauts-de-France où maintenant je suis en charge de la météo et de la fabrication des bulletins météorologiques deux jours par semaine. Il arrive que ça soit plus, mais c’est ça en règle générale. Les trois autres jours, je suis chargée d’écrire des articles pour notre site internet sur des invités de nos émissions.

D’un côté plus personnel, toute ma famille se porte bien. En 2019, j’avais une petite fille, qui est d’ailleurs venue donner le coup d’envoi de mon dernier match. Aujourd’hui, j’en ai trois et une quatrième qui arrive parce que mes fils ne savent faire que des filles (rires). Je suis presque grand-mère à temps plein désormais. J’ai Apolline, l’aînée qui a 6 ans, Jade la deuxième qui a 3 ans, Salomé la troisième qui a 2 ans et puis comment s’appellera la prochaine ? Suspense (rires).

Pour revenir en arrière, à une époque où tu n’avais pas encore ce bonheur d’être grand-mère, en 1989, soit l’année où tu passes ton casting dans un stade vide, comment est-ce que tu vis ce premier moment ? Ce n’était pas particulier cette expérience sans public ?

C’était un casting pour déterminer ce que donnait ma voix à l’écoute, dans les enceintes du stade, voir comment je m’exprimais, si je n’avais pas un accent nordiste trop prononcé ou des choses comme cela. À l’époque, j’étais animatrice radio et j’avais la chance, notamment à la radio de La Voix du Nord (RVN) où je travaillais, d’animer le car podium donc j’étais présente à beaucoup de manifestations de l’Enduropale du Touquet, à des concerts qui avaient lieu pour la braderie de Lille ou des concerts dans des villes comme Tourcoing… ce qui faisait que je n’avais pas l’appréhension des grands espaces.

Après faire un test, un casting micro dans un stade vide, Charlee et François ont connu la même chose. Tu dois tout donner sans avoir la moindre réaction en face de toi alors que quand tu es face à un public, quand tu veux lancer quelque chose, tu sens tout de suite si tu as réussi ou si tu as foiré. Après, le casting avait été plutôt simple. A l’époque, ce n’était pas comme aujourd’hui. On ne demandait pas vraiment au speaker d’être animateur de stade. Il fallait que je lise la composition des équipes en essayant de ne pas écorcher les noms des joueurs du LOSC, ce qui tombait bien parce que j’étais déjà supportrice à l’époque.

Justement, y a-t-il un nom qui t’a posé beaucoup de difficultés lors de ton passage au LOSC ?

Je t’avouerai que je n’ai pas trop souvenir de ça parce que dès qu’on avait un nouveau joueur avec un nom un peu compliqué, du style un nom avec beaucoup de consonnes et pas beaucoup de voyelles en fait, comme je ne supporte pas d’écorcher les noms de famille, j’allais vite voir l’intendant (Robert Santens) ou Aurélien Fournier, qui vivait avec le groupe et faisait tous les déplacements, pour savoir comment on prononçait le nom des joueurs et comment ils souhaitaient qu’on les prononce. J’avais mes petits complices en coulisses.

Qu’est-ce que tu préférais à l’époque, dans ces ambiances au stade ? Je suppose que tu te laissais emporter quand même par l’énergie et que tu perdais peut-être le fil de ton texte à certains moments ?

Alors déjà, je n’écrivais pas et je n’écris toujours pas de texte. Tu vois, là, je viens d’enregistrer la météo et bien je n’écris pas de texte pour enregistrer la météo. Je n’ai jamais écrit de choses et les seules choses que l’on te donnait à l’écrit étaient les messages publicitaires de l’époque parce que tu n’avais pas les écrans géants et donc tu parlais de la boucherie du coin par exemple (rires).

Moi, ce qui me porte, il est évident que c’est l’amour que j’ai pour ce club. J’ai grandi à Lambersart et dans le lotissement à côté du mien, il y avait Pascal et Stéphane Plancque, qui allaient au Collège Anne Frank à Lambersart. Et puis un jour, le grand signe au LOSC, le petit suit. Quand tu habites Lambersart, forcément ton club c’est Lille. J’avais une maman qui était passionnée de sport donc je suivais les résultats sportifs. Aujourd’hui, je ne peux pas ne pas penser à elle lorsqu’il y a Roland Garros, les Jeux Olympiques, un match de rugby ou de football, parce que ce sont des moments qu’elle adorait et que j’ai partagés avec elle depuis mon plus jeune âge. […] Même à la fin de sa vie, elle veillait très tard pour me demander les résultats. Il y a parfois eu des périodes difficiles, mais c’est l’amour pour ces supporters, pour ce club, pour ce Dogue. Les joueurs et les dirigeants passent, mais le LOSC existe. Il est là aujourd’hui et il sera encore là demain. Nous, on ne fait que passer, mais le blason, notre club, il sera toujours là. C’est tout ça qui me poussait à chaque match et aussi l’échange que j’avais avec le public. Même si on était parfois que 4000 ou 5000, c’était fort et intense. Mon rôle au coup d’envoi était que le public, avant le match, soit totalement acquis à la cause des joueurs, donc tu donnais tout et puis derrière tu recevais tellement de la part des supporters.

Justement, as-tu le souvenir d’un bide, d’un moment où tu t’es lancée dans quelque chose et ça n’a pas du tout marché ?

Oh oui (rires). Après la sortie de l’album du LOSC, dans lequel il y a notre hymne que l’on chante encore aujourd’hui, Frédéric Paquet (directeur général adjoint du LOSC de l’époque, ndlr) me demande de trouver quelqu’un pour faire un album de chansons du LOSC. Il me demande de faire ça au retour de Monaco, quand on s’est qualifié pour la Ligue des Champions, parce qu’il y avait une fête à la mairie. Il me disait qu’il fallait absolument un titre de prêt si jamais ça fonctionne à Monaco et qu’on se qualifie. Il fallait une mélodie, un air, un hymne. On était un peu parti dans nos délires. A l’époque, il n’y avait pas internet, du moins il n’était pas aussi développé, c’était des blogs. Je balançais des messages pour savoir si des gens étaient disponibles pour faire les chœurs, j’ai des potes musiciens qui se sont investis pour écrire et composer. L’hymne, c’est un supporter du LOSC qui a rédigé les paroles par exemple. Donc on a sorti un album en 15 jours ce qui nous a forcés à reprendre certaines tonalités, certains airs, pour ensuite les adapter à notre sauce. On avait choisi la valse lilloise et ça faisait : « Allez Lillois, notre cœur est ici avec toi… » On s’était dit qu’on allait le faire un jour de match et qu’on allait faire lever tout le stade. Et bien ça n’a jamais marché (rires).

Une autre fois, je pense que je m’ennuyais tellement à un match, c’était une catastrophe ce soir-là, que je me suis trompée d’adversaire en annonçant un changement pour une équipe qui avait les mêmes couleurs que notre adversaire du jour, mais qui jouait en Ligue 2 alors que nous étions en Ligue 1. Dans ces moments-là, tu te sens seule (rires). Je m’emmerdais tellement pendant ce match, à t’endormir, que j’ai dit n’importe quoi. Tu te sens très co*** (rires).

Lors de ton aventure lilloise, tu as connu de nombreux présidents. Qu’est-ce que cela a changé pour toi à chaque fois ?

Je ne dépendais pas directement des présidents, même s’il fallait leur aval pour que tu puisses continuer ton travail, et puis j’ai été bénévole pendant pas mal d’années, aussi en fin de carrière, donc il n’y avait pas de grands changements. Par contre, à chaque fin de saison et d’autant plus quand il y a un changement de président, tu ne sais pas si tu vas être conservé. Parfois, certaines directions veulent tout changer, mais cela n’a pas été mon cas. Je n’avais pas ce sentiment d’insécurité parce que je savais que les salariés du club appréciaient le sérieux de mon travail. J’avais eu pas mal d’idées, avec les anniversaires par exemple. C’était une manière de montrer aux supporters que le LOSC se souciait d’eux, surtout que cela ne coûte absolument rien. Certains diront que c’est un peu neuneu, mais j’ai toujours trouvé ça très sympa. […] Je n’étais donc pas trop inquiète par les changements de présidents, et puis j’ai rencontré des hommes formidables. Les deux qui m’ont marquée, et que j’aime profondément, ce sont Bernard Lecomte et Michel Seydoux.

  • Bernard Lecomte était un passionné du LOSC, originaire de la région, on lui a refilé le bébé entre les mains avec Dalkia et il s’est totalement investi. Il a fait des choses formidables pour le club.
  • L’arrivée de Michel Seydoux, il nous a fait entrer dans une nouvelle ère. Le Domaine de Luchin, c’est l’un des plus beaux centres d’entraînement d’Europe et puis l’ère du nouveau stade aussi. Et puis c’est un mec tellement humain, généreux…

Ce sont tellement deux grandes personnes que j’étais déçue quand ils sont partis.

Pourrais-tu me citer un souvenir en particulier avec l’un puis l’autre ? Un souvenir ou une anecdote ?

Avec Michel Seydoux, c’est sans aucun doute l’inauguration du Domaine de Luchin. Il m’avait demandé d’animer cette journée avec élus, sponsors… Il a coupé le ruban. Cela représentait tellement pour moi. Avant, le centre de formation était à Grimonprez, sous le stade, les petits étaient sous les tribunes et là, on allait leur donner des outils extraordinaires. C’était mieux que le schiste rouge du Stade Max. Et oui, parce que je ne te cache pas que ma fibre pour les joueurs, c’est vraiment la formation. C’est ce qui me touche le plus, voir ces jeunes arriver en équipe première. L’aider à se construire et puis à s’épanouir, à réussir. Je préfère ça que d’aller dépenser des millions d’euros pour une star, un joueur qui brille déjà, même si tu en as besoin pour compléter un groupe.

Tu dois donc particulièrement apprécier le retour au premier plan de la formation en ce moment avec des jeunes qui pointent le bout de leur nez ?

Ah bah oui ! Le seul problème, c’est qu’ils brillent un peu trop (rires). Je me dis qu’on ne va pas pouvoir les garder longtemps ceux-là. Par exemple, avec Lucas (Chevalier), à son époque mon mari travaillait encore au LOSC (David Meresse, bras droit de Jean-Michel Vandamme, ndlr) et quand il a commencé à le suivre, il a tout de suite dit que c’était le futur numéro 1 du LOSC. Certains pouvaient rigoler à l’époque, disant qu’il n’avait jamais été gardien et qu’il ne pouvait pas savoir ce genre de choses, mais mon mari, la formation était son dada et il arrivait à déceler ce genre de choses. […] On est allé plusieurs fois à Valenciennes pour le voir jouer, parce qu’il y avait Mat (Debuchy) aussi. On le croisait régulièrement dans les salons et on lui répétait souvent qu’il allait être le prochain parce que ce gamin est exceptionnel dans sa tête et quand je vois les rumeurs du Paris Saint-Germain qui s’intéresse à lui… NON. Je ne gère pas les finances, mais laissez-le nous, il est jeune encore. On a un mec qui est génial, il faut le garder jusqu’à ses 24-25 ans. Il ne sera jamais trop tard pour le vendre vu où il en est à son âge. En plus, il va encore acquérir de la maturité et il sera encore meilleur. Un gardien, à 30 ans, est encore exceptionnel. Mais donc je suis très contente de revoir la formation. On voit que Jean-Michel Vandamme est bel et bien là.

Tu as parlé de Mathieu Debuchy, je suppose que la saison du doublé était quelque chose de dingue pour toi. Lors de cette saison, tu étais plutôt stressée ou tu étais certaine qu’ils allaient réussir ?

Je dois être honnête avec toi, j’étais très stressée jusqu’au match Marseille – Lille (06/03/11, 1-2). J’y suis allée avec mon mari et des amis. On réservait toujours un hôtel du vendredi soir au lundi matin parce qu’avec Canal tu ne savais pas quand tu jouais. On décide quand on voit le calendrier d’y aller. On avait une super belle promo et le hasard fait que l’hôtel que l’on a réservé était aussi celui du LOSC. Quand on est rentré le samedi soir, je suis tombée sur Adil Rami qui m’a tout de suite interpellée en me demandant ce que je foutais là (rires). On est rentré dans les salons. Adil est allé prévenir tout le monde, Mat et Yohan (Cabaye) descendent… et puis arrive le jour du match. On est comme les autres supporters, derrière le cordon pour les voir partir, et là, j’étais stressée jusqu’à ce jour-là.

On arrive au stade, on s’installe et le but… Grandissime Eden Hazard. Tu avais l’impression qu’il tirait de la Ciotat pour marquer ce but magnifique qui a jeté un froid glacial dans le Vélodrome. On était quatre à se lever, à recevoir plein de boulettes de papier, recevoir le programme sur la gueule. Et là, une fois que l’on a marqué, mon homme m’a dit qu’on allait être champion cette année et depuis ce jour-là, je n’ai plus eu aucune crainte. Je savais que quand ces joueurs étaient sur le terrain à défendre nos couleurs, on avait rien à craindre. Je savais que rien ne pouvait leur arriver, et que même s’ils faisaient un faux-pas, ils se rattraperaient le match d’après. Il y avait une telle cohésion dans cette équipe, une telle solidarité entre les petits issus du centre et ceux qui ne l’étaient pas. Bon, j’étais quand même loin d’imaginer qu’ils allaient faire un truc grandissime, un doublé Coupe – Championnat, ça, mon mari ne l’avait pas dit (rires).

Et la finale de la Coupe de France…

Je me rappelle de l’A1, je l’appelais la LOSC. Il n’y avait que des voitures avec des écharpes du LOSC jusqu’au Stade de France. C’est là que j’ai vécu les meilleurs moments de ma vie. On rencontrait tous les supporters avant le match, on buvait des coups. Je me souviendrais toute ma vie, quand sur le but de Ludo (Obraniak), tout le stade s’est levé de notre côté. J’étais avec une amie, on s’est regardée et on s’est mise à pleurer toutes les deux, et ça jusqu’à la fin du match. C’était des émotions hyper fortes et ça a duré pendant des jours.

Cela serait ton meilleur souvenir en tant que supportrice ?

J’ai tellement de merveilleux souvenirs, mais ce doublé fait bien évidemment partie des meilleurs, au même titre que Parme et le but de Johnny Ecker qui fait le break. Le Lille Parme aussi où même si tu perds d’un but, il y avait une telle intensité. On n’était que 14 000 je crois dans le stade, mais t’avais l’impression qu’il y avait 50 000 personnes. C’est tellement de bons souvenirs.

D’ailleurs j’y pense maintenant, tout à l’heure, tu m’as demandé si j’avais des souvenirs avec les présidents. Quand c’était avec Monsieur Lecomte, j’ai malheureusement perdu un bébé en décembre 1997. Lors du match de Coupe de la Ligue entre Lille et Beauvais, il faisait -11°C sur le bord du terrain et je suis tombée malade. Mon bébé est décédé d’hyperthermie, ce que j’ai su après l’autopsie, plus tard. J’étais enceinte de six mois et demi, donc forcément j’ai dû être hospitalisée et donc j’ai manqué deux matchs. Je les regardais depuis ma chambre de maternité en attendant de pouvoir sortir et j’ai été remplacée par différentes personnes. La première fois, je leur avais dit de prendre un bénévole qui venait de Bailleul et qui faisait les statistiques pour moi, les fiches que l’on distribuait dans les salons. Ce n’était pas son métier, mais il avait le club dans le cœur. Les supporters savaient que j’étais hospitalisée et que je ne pouvais pas être là, mais la deuxième fois, ils ont pris une dame de France 3 qui ne connaissait rien. Elle a fait le taf en écorchant tous les noms des joueurs et elle s’est faite siffler, je l’ai entendu à la télévision. Ceux qui n’avaient pas entendu le message la première fois pensaient que j’avais été virée. Quand je suis revenue, Monsieur et Madame Lecomte m’ont suppliée de ne plus jamais être absente, même si là c’était indépendant de ma volonté.

Est-ce que tu regrettes, avec du recul, d’avoir stoppé cette aventure avant le titre acquis lors de la saison 2020-21 ?

Non, je ne regrette pas du tout. Je suis très heureuse que l’on soit redevenue champion, mais pour moi, le plus beau titre restera celui de 2010-11. C’est vraiment celui-là. Je suis allée dans les rues pour assister au passage du bus, on l’a attendu au boulevard de la Liberté, mais j’ai trouvé que ça n’avait pas été le même engouement que ce que l’on avait fait en 2010-11. Et puis, il y a un moment où il faut savoir dire que l’on arrête. J’ai 61 ans le mois prochain, et même si j’ai encore la pêche, je suis une vieille grand-mère (rires). Je ne dis pas que cela ne me manque pas, mais des fois j’échange avec Charlee et je dis toujours que si un jour elle est malade, je viendrais la remplacer (rires). Pour revenir à 2020-21, tout le monde savait que Lille avait remporté des titres dix ans plus tôt, mais nous, cela faisait tellement d’années que l’on attendait un titre à l’époque. Avant de revoir un doublé alors que tu attendais depuis si longtemps, il va falloir patienter. C’est pour ça que pour moi, le plus beau restera à jamais celui-là.

Et non, je ne regrette pas, Maintenant, j’ai plus mes week-ends, je peux faire plein d’autres choses et profiter de ma famille, de mes petites-filles. C’est ce qui est le plus important.

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