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Football

Edito : Une communion sans pareille n’occulte pas une violence révoltante

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Crédit Photo : Le Petit Lillois / Corentin Betrancourt

Vendredi dernier, les observateurs du football français étaient focalisés sur le Derby du Nord. Une rencontre durant laquelle ils ont pu assister à une communion sans pareille entre une équipe et ses supporters. Pour autant, cette ambiance de fête ne doit pas occulter ses dérives.

Dans l’enceinte du stade, là où les échos de l’histoire résonnent au rythme des chants entonnés, brûle une flamme, une passion ardente, celle d’un supporter fervent. Il est là, au cœur de la foule, vêtu des couleurs sacrées. Son âme est en fusion, connectée à celles qui foulent le gazon. Cette réalité est d’autant plus vrai lorsque l’exaltation d’un derby fait rage. Ce duel épique, cette lutte ancestrale, où les passions s’exacerbent, où cette âme, celle des supporters s’enflamme. Lors de ces oppositions, les émotions sont intenses, décuplées. Dans le fracas du stade, les souvenirs du passé se mêlent aux espoirs du présent et chaque moment, même le plus futile, devient instantanément grand. C’est un Derby, ce n’est pas juste un match mais une épopée et cela s’est ressenti plus que jamais vendredi dernier. Parfois malmenés au cours de cette année, notamment lorsqu’ils devaient voyager, les Dogues ont sorti les crocs plus que jamais, comme affamés de succès. Cet état d’esprit s’est peu à peu transmis, de la chaleur d’une tribune active aux quatre coins d’une enceinte qui, avant même le coup de sifflet final, résonnait à l’unisson.

Pendant ces quelques dizaines de minutes, une énergie s’est créée et une nouvelle famille est née. L’effectif lillois semblait uni et cette joie commune, plus que communicative, s’est alors entremêlée aux chants des supporters auprès desquels la fête ne pouvait pas être plus belle. Les joueurs se sont mués en de simples passionnés, car au-delà du simple jeu, c’est une communion, un amour indéfectible qui unit ces âmes, dans un lien invisible. Le coup de sifflet final avait retenti, le destin était scellé, qu’ils restaient tous là, ensemble, fidèles et fiers, prêts à tout recommencer.

Prêts à tout recommencer, ou presque. Si la magie avait véritablement empli les travées de la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy vendredi dernier, réalité qu’il sera difficile d’oublier tant cela nous a fait vibrer, la passion ne justifiera jamais la violence, ni l’enchaînement de coups répétés. Ce soir-là encore, l’animosité a frappé. Même si cela était interdit par un arrêté préfectoral, afin d’éviter que de tels événements ne se produisent, il a eu le malheur de garder une casquette avec l’écusson lensois sur le crâne. Un simple accessoire qui aura suffi pour que cet homme et huit de ses amis soient violentés, sévèrement frappés. Le football est une fête et ne sera jamais une guerre. Baissez les armes et regardez vos enfants. Laissez les apprécier cette douce magie, sans que celle-ci ne soit ensanglantée, car ce sont ces petites mains qui recueilleront votre flamme, celle qui brillera haut et fort des années plus tard d’une couleur rouge et blanche.

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