« Des sanctions plus lourdes », Umtiti et Létang (LOSC) interviennent dans un documentaire sur le racisme dans le football

La chaîne France 5 a diffusé un documentaire sur le racisme dans le football. Représentants du LOSC, Olivier Létang et Samuel Umtiti ont été interrogés par Mohamed Bouhafsi.

Ce mardi, un documentaire du journaliste Mohamed Bouhafsi nommé « Des cris dans le stade, enquête sur le racisme dans le football » a été diffusé sur les antennes de France 5. Celui-ci navigue dans l’histoire du ballon rond et du supportérisme, jusqu’à notre époque, du football professionnel au football amateur. Outre les archives, de nombreux témoignages accompagnent les téléspectateurs durant leur visionnage. Du côté du LOSC, Samuel Umtiti (30 ans) a évoqué son passé, revenant sur les événements qui s’étaient déroulés en Italie le 04 janvier 2023 lors d’un duel entre l’US Lecce et la Lazio Rome : « Durant le match, à chaque fois que je touchais le ballon, il y avait des cris de singe entonnés par les supporters de l’équipe adverse dans le stade. À un moment donné, l’arbitre m’a convoqué et m’a demandé si ça me gênait. Même les joueurs de la Lazio sont venus me voir pour s’excuser pendant le match. Ils étaient prêts à l’arrêter, ce que je ne voulais pas. J’ai été éduqué d’une certaine manière et je ne vais pas m’arrêter à ça », évoque le défenseur central du LOSC.

Pris à partie par plus d’un millier de supporters romains, Samuel Umtiti n’aura rien réellement pu faire pour se défendre et seul un individu fut condamné. Sa sanction ? Un match d’interdiction de stade : « C’est ridicule, s’indigne l’ancien joueur de Lecce. Tu reviens le match suivant et tu recommences. Pour moi, il faut des sanctions plus lourdes. Les interdire de stade à vie. De mon point de vue, ça, c’est réellement une sanction. Un match ou deux, ce n’est rien, insiste-t-il au cours du documentaire. Chaque année, on va dire que telle ou telle personne qui est de l’extrême dans un groupe, mais comment cela se fait ? Le club est au courant, les personnes qui gèrent ces groupes sont au courant. Qu’est-ce qu’ils font ? Rien et ça devient normal maintenant. Il y en a de plus en plus. »

« Aujourd’hui, nous n’avons pas les outils pour sortir ces personnes du stade »

Du côté des clubs justement, le président du LOSC Olivier Létang a fait l’objet de quelques interrogations. Au cours de ce documentaire, les noms des sections d’ultras tels que les Gremlins, les Dogues Virage Est ou la LOSC Army sont mentionnés par les journalistes, des « associations qui rassemblent des supporters qui se revendiquent d’extrême droite et arborent fièrement des signes ostentatoires nazis » précise France Info pour les décrire. « Je vais être très sincère avec vous. Je suis président du LOSC depuis trois ans et je n’ai pas vu, jamais vu, de supporters avec des connotations ou des caractéristiques racistes. […] On a des groupes de supporters qui sont identifiés, pas ceux-là que je ne connais pas », lance-t-il lorsqu’un individu portant des tatouages nazis est montré par Mohamed Bouhafsi dans le parcage lillois lors d’un derby à Lens : « Je me rappelle parfaitement de ce match. Il y avait eu des incidents et il avait failli être arrêté. On a un certains nombres de supporters, une dizaine, une vingtaine, une trentaine, que je ne cautionne absolument pas. On est entièrement d’accord là-dessus. Est-ce qu’il y a une porosité entre le groupe de supporters que vous avez cité « les DVE » et ces groupes-là. Moi, en tout cas, avec les échanges que j’ai avec les groupes de supporters dont les DVE, je n’ai pas cette porosité », poursuit Olivier Létang.

Si le président du LOSC reconnaît que certains individus ont effectivement été identifiés, il confesse son impuissance vis-à-vis de ces sujets : « La question, c’est de savoir qu’elles sont les outils pour sortir ces personnes du stade. Aujourd’hui, on ne les a pas. Est-ce que ce sont des personnes qui sont totalement à l’opposé de nos valeurs ? Oui. Est-ce que ce sont des personnes que nous ne souhaitons pas voir dans un stade ? Oui », conclut-il dans le documentaire. Ces propos, probablement tenus au cours de l’année 2023, rentrent en résonance avec les événements survenus en début d’année dans le parcage lillois, c’était le 21 janvier 2024 à Chambly lors d’un déplacement en Coupe de France. À l’issue de cette partie, le club lillois avait porté plainte contre X et mis en place certaines mesures pour lutter à son échelle contre ces débordements, ainsi que pour venir en aide aux victimes de ces agissements.

"C'est parce que j'aime plus que tout le football que je montre aussi les problèmes."@mohamedbouhafsi, a enquêté sur le racisme dans le football. Son documentaire est à retrouver à 21h sur France 5 ou dès maintenant sur https://t.co/PaFR6Ej5Lf 👉 https://t.co/2ncdK7cvnE pic.twitter.com/23JadKGmvC

— France tv (@FranceTV) June 11, 2024