LOSC
Retour sur les 75 ans de mercato lillois

La fin de ce mercato estival 2020 est marquée par les 75 ans du mercato lillois. Retour, en détail, sur les différentes périodes des transferts, gérées par le LOSC.
Le marché des transferts n’a pas toujours été fait de mutations à plusieurs millions d’euros. En effet, jusqu’aux cinquante ans du LOSC (fondé en 1944), la majorité des mouvements de joueurs étaient gratuits. Mais l’arrêt Bosman de 1995, associé à la hausse constante des droits télévisuels a tout révolutionné.
Par les graphiques ci-dessous, plongez dans une analyse approfondie des mouvements de plus de 600 joueurs passés par le LOSC à travers le temps.
Cumul des meilleurs ventes
Ci-dessous, voici le listing des clubs ayant versé le plus d’indemnités au LOSC.
Pour s’attirer des joueurs lillois sous contrat, plus d’une quinzaine de clubs ont atteint ou dépassé la barre des 10M€ vers les caisses du LOSC. Comme révélé le 1er septembre, Arsenal est le meilleur acheteur auprès des Dogues. Avec près de 126M€ dépensés pour recruter 4 joueurs (Cygan, Gervinho, Pépé et Gabriel), le club londonien devance Lyon.
En raison du COVID-19, le dernier mercato estival a été très perturbé, obligeant la plupart des clubs à limiter les dépenses. C’est dans ce contexte, que la vente de Victor Osimhen (pour 81,3M€ vers le Napoli), restera officiellement la plus grosse transaction de l’été 2020. Puisque les dirigeants du LOSC expliquent que le recrutement de plusieurs napolitains, dont Karnézis, sont des opérations distinctes.
Un axe Lille – Lyon au XXIème siècle :
L’OL est le seul club français à dépasser la barre des 100M€ vers le LOSC. Ce cumul est toutefois à relativiser, car il a permis de s’attirer 8 joueurs de talent (Abidal, Keita, Bodmer, Makoun, Bastos, Terrier, Mendes et Koné), soit une moyenne inférieure à 13.5M€ par mutation. Et que Claude Puel, alors entraineur lillois, a lui été débauché par la direction lyonnaise, alors qu’il était sous contrat (faisant surement grimper le prix de Jean II Makoun). Ce train de joueurs lillois partant vers la cité des gones s’est étalé entre 2005 et 2019, et n’est peut être pas au wagon de fin.
Lille a moins traité avec l’AS Monaco, uniquement trois mutations payantes… mais avec un cumul de 41M€ d’indemnités récoltés, le ratio (13.7M€) est meilleur qu’avec l’OL.
Des transferts payants, un phénomène rares avant 2000 :
Preuve que la « vente » de joueurs à forte valeur marchande, est un phénomène relativement récent… sur les 637 joueurs analysés, seuls une soixantaine ont permis au LOSC d’obtenir une indemnité de transfert atteignant au moins le million d’euro.
Il faut d’ailleurs attendre la première campagne européenne lilloise (en 2001/02), pour trouver trace de joueurs vendus plus de 2M€. En effet, à l’été 2002, pour le premier mercato de l’ère Seydoux ; Dagui Bakari (3.5M€), Pascal Cygan (3.83M€) et Bruno Cheyrou (6.5M€) briseront ce plafond.
Cumul des investissements
Ci-dessous, voici le listing des clubs auxquels Lille a versé le plus d’indemnités de transfert.
Le KAA Gent, signe son entrée :
Évidemment, La Gantoise domine ce classement avec un total de 27+5M€ pour le seul Jonathan David. Notons tout de même que Sylvain N’Diaye, était arrivé en provenance du club belge en 2000 et qu’il rayonna durant trois saisons dans l’entre-jeu lillois.
Les titis parisiens :
En France, c’est le Paris Saint-Germain qui a réussi à obtenir le plus d’indemnités de la part du LOSC (20,6M€) pour successivement libérer Pierre-Alain Frau (3M€), Mickael Landreau (1.6M€), Mike Maignan (1M€), Jonathan Ikoné (5M€ à confirmer) et Tim Weah (10M€). Montants auxquels, il faut ajouter quelques centaines de milliers d’euros, pour avoir fait signer Bouba Soumaré et Fodé Ballo-Touré à l’issue de leur formation parisienne.
Des achats superieurs 10M€, surtout sous Lopez :
La plupart des clubs présents dans le top 20 ont fait des affaires récentes avec Lille. En effet, avant l’arrivée de Gérard Lopez à la tête du club, le record pour un achat était de 10M€ (vers Sochaux, pour Marvin Martin en 2012). Depuis l’arrivée de l’hispano-luxembourgeois en janvier 2017, cette barre a été atteinte ou dépassée à neuf reprises (Malcuit, Pépé, Araujo et Maia en 2017, Osimhen, Yazici, Renato et Weah en 2019, puis David en 2020)
D’où viennent nos recrues ?
En incluant les transferts libres, ou dont le montant de l’indemnité reste inconnu (ou insignifiant), voici les meilleurs pourvoyeurs du LOSC.
La France vivier évident
Les différents championnats de France (professionnels ou amateurs) ont longtemps été le vivier principal des recrues lilloises. Près de 300 joueurs sont arrivés à Lille en provenance d’un club de l’hexagone (Monaco en étant le meilleur représentant avec 16 joueurs envoyés vers le Nord).
Le voisin belge
Lille étant proche de la Belgique, il n’est pas étonnant de retrouver ce pays en tête des championnats fournisseurs. Il ne s’agit pas forcément que de joueurs de nationalité belge, puisque Olarević, Cabral, Odemwingie, Osimhen ou encore David (pour les plus connus) sont arrivés en provenance d’un club belge.
L’axe danois des années 90, les déchus de Premier League
ou les débutants brésiliens
Trois championnats : l’Angleterre, le Danemark et le Brésil, suivent les belges.
Sans revenir sur l’axe danois des années 90, déjà évoqué ici,force est de constater que de jolis coups ont été réalisés avec des joueurs à relancer de Premier League (Acimovic, Tavlaridis, Kalou, Eder ou Pied), auxquels il faut ajouter deux flops (Baseya et Amalfitano) et un pari pour l’avenir que les supporters devraient voir dès 2021 (Angel Gomes).
Concernant le Brésil, le LOSC a souvent joué un rôle important, en tant que premier point de chute européen. Sur les neufs joueurs arrivés d’un club brésilien (Nenem, Rafael, Danté, Bastos, Emerson, Mendes, Maia, Gabriel et Luis Araujo), seul Michel Bastos avait déjà tenté une expérience européenne (en échec à Rotterdam entre 2001 et 2003). 100% des joueurs arrivés d’un club auriverde, étaient éligibles à la Seleçao. Pour le moment, seuls Danté et Bastos, ont connu cet honneur, mais Gabriel Magalhães pourrait rapidement découvrir ce privilège s’il continue de performer à Arsenal.
Un top 10, uniquement français
Les mutation franco-françaises ont longtemps été majoritaires au LOSC. Il n’est donc pas étonnant de retrouver un des clubs hexagonaux comme meilleur vivier lillois.
Monaco tient la barre, et a permis à Lille de réaliser quelques jolis coups (à moindre frais) : Pleimelding, Abidal, Plestan, Sylva, voire Dabila…
Angers ou le Red Star sont également bien placés, et couvrent quasiment toute l’histoire du LOSC. De Campiglia en 1946 à Simbakoli en 2020 pour le SCO. Et de Hatz, Germain ou Darui dans les années 40… à Naim Sliti en 2016 pour le Red Star.
Où partent nos joueurs ?
Le voisin belge (bis)
Comme pour le paragraphe précédent, le schéma se répète avec la Belgique, qui profite de la proximité régionale (et du double partenariat avec Mouscron), pour comptabiliser 32 arrivées définitives en provenance du LOSC vers un club de ses championnats (dont 2/3 pour le seul REM).
Le pactole « Premier League »
La recherche de « grosse vente » passe souvent par une mutation vers un club anglais. Les recettes de droits télé ont fait grimper de manière exponentielle les moyens alloués au mercato. Depuis le début des années 2010, même un club jouant le maintien en Premier League peut se permettre d’attirer les meilleurs espoirs de Ligue 1, en proposant des indemnités à deux chiffres. Ceci a permis d’obtenir plus de 15M€ de la part de Brigton ou Southampton pour des joueurs comme Bissouma ou Boufal. Depuis 2000, le cumul des transferts payants avoisine les 250M€ !
La surprise du Havre :
En retirant l’aspect financier, le HAC a attiré plus d’une quinzaine de lillois, dont douze dans les années 50.
Club doyen en France, Le Havre semblait plaire aux lillois de la grande époque : les Bigot, Bihel, Strappe, Lemaitre ou Douis y ont tous filés après la fin de leurs exploits avec le LOSC.
Lyon, pas uniquement sous Aulas :
En plus des huit transferts vers l’OL ayant permis de dépasser les 100M€ de vente, comme évoqué au dessus, il y eu également huit mutations préalables (gratuites ou avec un montant peu significatif aujourd’hui)… Erik Kuld Jensen dans les années 50′, André Guy, Jean-François Domergue, ou Éric Assadourian en sont les exemples les plus célèbres.
Une mondialisation progressive
Voici le ratio des transferts franco-français par décennie.
Dans le sens des arrivées, une rupture en 2000 :
Durant les cinquante premières années du club, l’énorme majorité des recrutements lillois se faisaient sur le sol français.
L’arrêt Bosman (décembre 1995), qui a mis fin aux quotas de joueurs extra-communautaires, associé à l’apparition de moyens de communication nouveaux (téléphonie mobile, internet…) a fait changer les habitudes, et permis aux scouts de couvrir plus facilement toute la planète foot. La situation s’est complétement inversée depuis 2000, puisque la majorité des recrutements se font désormais en provenance de championnats étrangers.
La mondialisation est telle, que Lille a déjà recruté trois internationaux français, alors qu’ils jouaient à l’étranger (Rio Mavuba de Villareal, Morgan Amalfitano de West Ham ou Loic Rémy de Las Palmas…)
Dans le sens des départs, une évolution plus progressive :
Le graphique est cette fois en escalier. Partant d’un 100% de départs hexagonaux dans les années 40′. Le LOSC, qui a toujours assumé son role de club « tremplin », augmente à chaque décennie, son taux de départs vers l’étranger. Cet été 100% des joueurs sont partis vers l’étranger, notamment vers des clubs « terminaux » comme Arsenal, Naples etc… qui au contraire du LOSC, peuvent assumer la masse salariale de plusieurs stars.
Le LOSC, club de débutants… ?
Tout recrutement a pour objectif d’améliorer l’équipe. Cependant, le centre de formation est un autre levier pour « alimenter » l’équipe première.
A ce titre, à chaque décennie, une vingtaine de joueurs faisaient leur début en profesionnel avec le LOSC. Soit en sortant du centre de formation lillois, soit en intégrant le club lillois après un parcours amateur.
Depuis l’arrivée de Gerard Lopez, et de Luis Campos, un certain nombre d’entre vous ont remarqué la disparition de joueurs « régionaux » ou à minima formés au club au sein de l’effectif professionnel. La stratégie étant davantage axée sur la post-formation, et élargie aux jeunes espoirs du monde entier.
… ou club de pré-retraités ?
Le nombre de joueurs mettant un terme à leur carrière professionnelle avec le maillot du LOSC, est en revanche beaucoup plus hétérogène, et cela ne témoigne pas d’un attachement particulier au maillot lillois.
En effet, des joueurs comme Adick Koot ou Patrick Kluivert n’ont passé qu’une saison à Lille, avant d’y raccrocher les crampons. A l’inverse, Jean Barrate, Djezon Boutoille ou Rio Mavuba une dizaine d’années de contrat chacun, n’ont pas terminé leur carrière à Lille.
Quel usage du « prêt » ?
Le transfert définitif n’est pas le seul type de mutation. Il existe aussi la formule du prêt (avec ou sans option d’achat).
En tant que « receveur » :
Sans compter les joueurs transférés définitivement à Lille, après un prêt concluant (comme Tavlaridis, Mavuba ou Rozehnal), le LOSC a obtenu le prêt de joueurs à une trentaine de reprises en 75 ans, tout en les laissant repartir ensuite. Petites particularités : Abedi Pelé, en provenance de Marseille (1988-90), Mohammed Camara du Havre (1998-2000), ou Rony Lopes (Manchester City 2014-15, puis Monaco 2015-17), ont même été prêtés plus d’une saison aux Dogues.
En tant que « prêteur » :
En tant que préteur, il est en revanche beaucoup plus difficile de tenir les comptes. Environ soixante joueurs du LOSC ont pu bénéficier de cette formule.
En régime de croisière, les dirigeants étaient habitués à prêter un ou deux jeunes en manque de temps de jeu. Cependant lors d’un premier partenariat avec Mouscron (2011-2015), une quinzaine de joueurs y avaient été prêtés, sur la période. L’an dernier, cinq joueurs étaient en prêt à Belenenses, et cet été de nouveaux partenariats avec Mouscron, puis Boavista, ont fait exploser le nombre de mutations provisoires.
Actuellement, la bagatelle de 17 joueurs sont prêtés par le LOSC à l’externe (avec ou sans option d’achat).
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