Football
Les drôles d’histoires des maillots du LOSC

Avec le concours pour élire le maillot idéal 2020-2021, nous avons réalisé un nouvel article sur les particularités lilloises liées aux différentes tuniques qu’ils ont porté.
Un LOSC peu fidèle aux équipementiers
Si Adidas a équipé l’OM durant 45 saisons (1973 à 2018), et que Nike est associé au PSG depuis 1989, à Lille, les contrats avec les équipementiers sont souvent plus courts.
De 1944 à 1968, il n’y a pas eu de marque sur les tuniques des Dogues. Ensuite, jusqu’à ce jour, plus de 15 équipementiers ont été dénombrés. Aucun bail avec le LOSC n’a été jusqu’à 10 ans. Le plus long est attribué à Puma (9 saisons) sur la quasi-totalité des années 80.
Parmi tous ces équipementiers, Nike, qui a assuré la transition entre la D2 (1999-2000) et la D1 (2000-01) et qui est à l’origine du passage du blanc au rouge, est le seul équipementier à avoir eu deux contrats, en revenant pour trois exercices entre 2013 et 2016. Cependant il ne faisait que prendre la suite de sa filiale Umbro, dont il venait de se séparer, et ainsi terminer le contrat avec Lille.
La liste exhaustive des contrats :
1968-1975 : Le Coq Sportif (7 saisons)
1975-1979 : Kopa (4)
1979-1988 : Puma (9)
1988-1990 : Duarig (2)
1990-1992 : Constri-Foot (2)
1992-1993 : Lotto (1)
1993-1995 : ADM (2)
1995-1996 : Adidas (1)
1996-1999 : Reebok (3)
1999-2001 : Nike (2)
2001-2006 : Kipsta (5)
2006-2008 : Airness (2)
2008-2010 : Canterbury (2)
2010-2013 : Umbro (3)
2013-2016 : Nike (3)
Depuis 2016 : New Balance.
Selon les dernières informations, le contrat actuel avec New Balance est de six saisons, soit jusqu’à mai 2022.
Les paris innovants du XXIe siècle :
Le local : KIPSTA (2001-2006)
Le LOSC s’est distingué dès 2001, en choisissant une marque qui n’avait, jusque là, jamais équipé d’équipe professionnelle. En effet, en misant sur KIPSTA (marque des sports collectifs de l’enseigne régionale DECATHLON depuis 1998), le club joue l’ancrage local. Il permet aussi à ses supporters d’acquérir le maillot à moindre frais par rapport aux autres clubs de Ligue 1 de l’époque. Par exemple, le maillot de l’année 2004-2005 était à 30€ (neuf). Une autre époque…

Daniel Gygax, Matt Moussilou et Mathieu Bodmer avec le maillot Kipsta de 2005-2006 – Photo by IconSport
Le siège social de DECATHLON se situant à Villeneuve d’Ascq, à quelques pas du Stadium Nord ; un maillot géant du club est apposé sur le Campus DECATHLON Boulevard de Mons pour fêter les bons résultats du club en 2005, et sera visible pendant plusieurs mois depuis la rocade qui contourne le Stadium.
Après un bail de 5 ans, l’aventure commune s’arrête entre Kipsta et le club. La marque renouvellera l’expérience entre 2016 et 2018 avec le VAFC.
L’urbain : AIRNESS (2006-2008)
Le pari marketing lillois, se poursuit ensuite avec Airness. Une nouvelle fois, le club fait confiance à une marque récente (créée en 1999) et qui n’a alors équipé qu’un seul club professionnel (Rennes à partir de 2004).
Cette marque de textile urbain a été créée par Malamine Koné, boxeur franco-malien qu’on appelait « la Panthère ». La marque connaît un succès fulgurant, équipant un total de sept clubs différents en L1 au cours de la décennie (Rennes, Lille, Nantes, Valenciennes, Toulouse, Le Havre et Auxerre), ou à l’étranger (Genk, Boavista, Fulham, nombreuses sélections africaines). Depuis quelques années, Airness ne semble avoir conservé que le maillot national Malien dans son escarcelle. Néanmoins, le LOSC aura hissé la panthère jusqu’en huitièmes de finale de Champions League.

Présentation du maillot Airness avec Touré et Acimovic – Photo by IconSport
A noter que c’est à Airness que le LOSC doit son premier maillot « Flandres » (dans sa version à dominante jaune en 2006-2007, puis noire en 2007-2008).
Le spécialiste du rugby : CANTERBURY OF NEW ZEALAND (2008-2010)
Dès la fin du partenariat de deux ans ans avec Airness, le LOSC choisit un troisième équipementier consécutif non initié au football : Canterbury. L’entreprise néo-zélandaise est spécialisée dans le matériel de rugby (maillots, chaussures), mais n’a jamais pris place dans le domaine du football. D’ailleurs, le LOSC devra créer un autre marché avec Uhlsport sur le lot « ballon » puisqu’à l’époque le ballon unique n’est pas encore de mise en Ligue 1 (il le sera à partir de 2009-2010), et Canterbury ne fournissait que les tenues des Dogues.

Eden Hazard avec le maillot Canterbury qui place le logo au centre du maillot
La filiale Europe de Canterbury est rachetée par Adidas en 2009, et met fin prématurément au contrat avec Lille, qui n’aura duré que deux saisons.
Le joggeur : NEW BALANCE (Depuis 2016)
New Balance est avant tout un spécialiste de chaussures de running, c’est d’ailleurs la seule marque qui fabrique des baskets en Occident (en Angleterre, quand toutes les autres usines du marché sont délocalisées en Asie). Au printemps 2016, le LOSC suit son habitude et choisit un nouvel équipementier qui débute dans le football (pour la saison 2016-2017). Si l’américain remplace sa filiale Warrior Sports dans les clubs qu’il habille déjà (Liverpool FC, FC Porto, Seville FC), il signe aussi avec le Celtic Glasgow, puis Liège ou Nantes les saisons suivantes. Cet équipementier n’est pas très populaire chez les fans lillois depuis son arrivée, notamment pour les tenues extérieures, trop éloignées de la tradition (bleu roi, jaune fluo, gris…). Le maillot domicile de cette année a, lui aussi, fait réagir puisqu’il laisse beaucoup de place au bleu et présente un effet de peinture qui en a laissé plus d’un perplexe.
Néanmoins, il faut noter que contrairement à Nike, New Balance a fait des efforts sur le maillot domicile à son arrivée. Il avait d’ailleurs refait passer le blanc à scapulaire en version domicile pour les 70 ans du premier doublé (ça n’a duré que 6 mois, puisque par superstition Patrick Collot a repris le rouge). New Balance place souvent une fleur de Lys sur le dos des cols et lors de la saison 2018-2019 (sans sponsor) un graphisme subtile représentait les contours de la citadelle sur le poitrail.
Les trois grands cycles du maillot des Dogues
Nous vous expliquions dans un article précédent, l’évolution marketing des maillots de football, qui a effectivement dénaturé la notion de tradition. Chaque année, l’équipementier et le club veulent du changement dans le design, pour pousser les supporters à renouveler régulièrement leur « dressing LOSC ». Néanmoins, trois grands cycles dans l’histoire du club sont reconnaissables.
Le scapulaire héritage de la fusion
Pour le LOSC d’après guerre, dans une période où le maillot n’est pas encore floqué d’une marque, ni même du nom des joueurs, la tunique blanche présentant un scapulaire rouge tient bon de 1944 jusqu’au début des années 1970. Pour rappel, le scapulaire était présent sur le maillot du SC Fives et est donc un héritage de la fusion avec le Lille Olympique (qui n’en possédait pas).
Le Peaudouce
Entre 1974 et 1988, si les résultats sont modestes (13ème place moyenne en D1 sur la période), le LOSC c’est PEAUDOUCE. La marque de couche-culottes jetables créée en 1971 (et disparue en 1999) sera présente sur le maillot pour de nombreux événements majeurs du club : inauguration de Grimonprez-Jooris (1975), deux titres de champions de D2 (1974 et 1978), double demi-finale de Coupe de France (1983 et 1985). Mais il fallait du courage pour porter la tunique en dehors du Stade. Imaginez un peu un club actuel jouer avec Pampers en tant que sponsor principal…
Le « P » de Partouche
La troisième époque clairement identifiable pour un maillot lillois, est le « P » de Partouche. Le Groupe Partouche est un groupe de loisirs français (casinos, hôtels, restaurants, thermes) créé en 1973 par Isidore Partouche. Fidèle actionnaire du club (Isidore détiendra jusqu’à 40% des parts du club en 2012), l’homme d’affaire place son logo sur les tenues extérieures dès la D2, de 1998 à 2000. Après un court passage du banquier hollandais Ing Direct (2000-03), il revient sur les tenues domiciles et extérieures à partir de la saison 2003/04… et ce jusqu’en 2017/18. Même en retirant l’année 2014-2015 où Etixx avait pris place sur les poitrines lilloises, Partouche est bien le sponsor de toute une génération. Il avait d’ailleurs tenté d’aller encore plus loin en proposant 2,5M€/an pour le naming du grand stade en 2012 (insuffisant pour la Métropole, qui ne voulait pas d’un « Partouche Stadium »)
Avec près de 20 ans de présence, on vous propose de montrer un « P » sur fond rouge à n’importe quel connaisseur de football en France, il fera forcément le lien avec le LOSC.
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