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Le 4-4-2, système d’illusions perdues ?

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Crédit photo : IconSport

Ce dimanche face à Clermont, Jocelyn Gourvennec devrait aligner son équipe dans le même schéma qu’habituellement : le 4-4-2. Un système qui, s’il a fait ses preuves, s’essouffle de plus en plus dans un effectif qui a peu bougé.

« On a été champions en 4-4-2, c’est un système qu’on connaît et dans lequel on est à l’aise. Pour moi, il n’y a pas lieu d’en changer pour l’instant ». Début septembre, alors que le LOSC n’avait pris que cinq points en cinq journées, Benjamin André confiait ne pas vouloir changer de système. Depuis l’arrivée du milieu dans le Nord, c’est ce schéma qui a été le plus utilisé et qui a permis aux Dogues d’avoir les meilleurs résultats. Après une première partie de saison 2019-2020 moyenne (31 points après 21 journées) et sur une série de trois défaites consécutives en Ligue 1, Christophe Galtier décide, début février 2020, de troquer son 4-2-3-1 pour un 4-4-2 avec deux vrais buteurs, Victor Osimhen et Loïc Rémy. S’en suivra six victoires en sept matchs, une remontée au classement et surtout un système d’avenir pour l’entraîneur lillois à l’époque. La deuxième partie de l’année 2020 lui donnera raison avec une équipe lilloise enthousiasmante, cette fois-ci emmenée par Jonathan David et Burak Yilmaz. Les résultats continueront en 2021 et mèneront les Dogues au titre de champion de France, à une victoire au Trophée des Champions et à une qualification en huitièmes de finale de Ligue des Champions. Mais le contenu s’effrite, les matchs se jouent plus souvent à l’état d’esprit, au courage qu’à une qualité de jeu supérieure. Peu mis à contribution lors de la première partie de saison, Mike Maignan devient l’homme-clé avec de nombreux arrêts décisifs tandis que Burak Yilmaz, sur un nuage, enchaîne les buts venus d’ailleurs. Des individualités qui vont porter une animation lilloise de plus en plus lisible pour les adversaires. Malgré le départ pour l’OGC Nice de Christophe Galtier, l’arrivée de Jocelyn Gourvennec et le maintien d’une grande partie du staff ne changent rien et malgré des résultats en demi-teinte, rien ne semble indiquer un changement imminent quant au système.

S’il présente des garanties et des facilités de compréhension pour tout entraîneur par sa possibilité de travail constant avec des paires de joueurs, le 4-4-2 est aussi un système exigeant. Dans un effectif qui semble en fin de cycle pour la majorité, la nécessité d’avoir un équilibre permanent peut finir par user certains joueurs, qui plus est lorsque ceux-ci, arrivés à Lille pour un tremplin dans leur carrière, viennent d’accomplir des exploits remarquables avec deux titres et un beau parcours européen. Et à l’image des joueurs de football changeant de club plusieurs fois dans une carrière, le football dans les clubs intermédiaires est rarement ouvert à la continuité. Au niveau du terrain, cela se ressent d’autant plus dans cette équipe lilloise actuellement. Malgré la présence de ses quatre milieux de terrain sur la pelouse de Stamford Bridge mardi, Jocelyn Gourvennec était resté dans son schéma préférentiel, déportant Sanches dans le couloir et Onana aux côtés de David, pour un résultat négatif (2-0 pour les Blues). Mais si les performances lilloises sont souvent au rendez-vous cette saison en Ligue des Champions, c’est lors de la compétition domestique que le bât blesse. Incapable de créer du danger en transition ni en attaque placée, la majorité des occasions lilloises provient des erreurs de l’adversaire et des coups de pied arrêtés lorsque Jonathan David tire la langue. Dans les couloirs offensifs, aucun joueur ne se détache même si Jonathan Bamba (0 but, 3 passes décisives) reste intouchable. Au milieu, secteur le plus fourni de l’équipe, les associations tournent autour du dénominateur commun Benjamin André tandis que le couloir gauche de la défense se cherche encore avec le départ de Reinildo. Au-delà des individualités, on retrouve surtout les mêmes soucis dans le jeu pour Lille : une équipe qui ne concède pas forcément beaucoup d’occasions mais avec un gardien beaucoup moins décisif que la saison dernière, des approximations techniques et certains joueurs sur-responsabilisés, facilement ciblés et mis en échec par les équipes adverses. L’équipe lilloise a ainsi conservé son manque de créativité avec ballon, perdu de sa solidité défensive et de son tranchant sur transitions pour devenir une équipe quasiment banale de Ligue 1.

Les raisons à cela sont nombreuses : du coach aux joueurs eux-mêmes. Ces derniers se heurtent à leurs limites, qu’elles soient footballistiques ou mentales, à l’instar du Leicester champion d’Angleterre 2016 où, hormis Peter Schmeichel, Riyad Mahrez et N’Golo Kanté ou encore Jamie Vardy, les autres joueurs sont retournés dans l’oubli après avoir connu la gloire et la reconnaissance internationale. Et comme leurs compères lillois actuellement, les grandes échéances européennes avaient remis les joueurs anglais dans le ton, se hissant en quarts de finale pour leur première participation à la Ligue des Champions, alors qu’ils évoluaient… en 4-4-2. Mais il serait trop facile de n’accabler que les joueurs sur des problématiques liées au terrain et au jeu, choses dont l’entraîneur et son staff sont responsables. A s’entêter dans un système ? Certainement. A faire des choix plus politiques et défensifs que sportifs et risqués ? Possible.

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1 commentaire

1 commentaire

  1. Robillard

    3 mars 2022 at 19:55

    Avant de parler du changement tactique…. il serait judicieux que Monsieur GOURVENNEC fasse tourner l équipe. Du temps de jeu à l ensemble des joueurs… et lui rappeler qu il faut aller jusque 5 remplacements en cours de match…hum…

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