OL – LOSC : la revue de presse d’un match fou

Ils l’ont fait, ils sont allés la chercher ! Menés 2-0 après 35 minutes de jeu, les Dogues ont totalement renversé la rencontre et sont venus s’imposer 3-2 au Groupama Stadium. Le LOSC garde la tête du championnat et espère encore gagner le championnat. Dans les médias, on souligne une performance de champion emmené par un joueur spécial.

Canal Football Club – Habib Beye : « C’est normal de voir Lille devant Lyon sur tout les aspects » 

Laure Boulleau – Jocelyn Gourvennec – Habib Beye 

Lors du débrief du Canal Football Club, les consultants ont évoqué la rencontre et la remontada lilloise qui leur permet de garder une place de leader à quatre journées de la fin. Geoffroy Garétier estime que si Lille finit champion, ce sera totalement mérité. Selon lui, Lille a mangé Lyon en seconde période et a su aller chercher sa victoire : « Je ne sais pas si Lille sera champion, mais si c’est le cas, le mérite leur revient totalement. Cette victoire, ils ont été la chercher, Galtier a fait les changements qu’il fallait. Mais surtout au niveau de l’attitude. Sur le terrain, on a vu qu’une seule équipe en deuxième période. On a vu toute la rage, toute la force et toute la determination d’un Burak Yilmaz et de son équipe. On a vu Lyon se faire marcher dessus. » 

L’ancien défenseur central Habib Beye estime également que Lille mérite sa victoire : « Lorsqu’on voit la performance de Lille ce soir sur la globalité du match, on sait pourquoi Lille a été supérieur à Lyon sur l’ensemble de la saison. C’est normal de voir Lille devant Lyon sur tous les aspects. Dans la motivation, dans la volonté de ne rien lâcher, le jeu et les remplaçants. Lyon est cyclique dans ses performances, Lille moins. » 

De son côté, l’ancienne latéral gauche du PSG Féminines, Laure Boulleau, voit ce succès lillois comme un succès libérateur : « Jouer l’Olympique Lyonnais à ce stade-là, cela a décuplé toute sorte de motivation d’autant pour garder cette place de leader. La pression était sur Lille, et voir qu’ils basculaient à la quatrième place, c’était un peu injuste au vu du reste de la saison surtout pour Christophe Galtier, donc on peut comprendre sa libération sur le 3e but et au coup de sifflet final. Ce succès est libérateur. » 

Elle poursuit sur le fait que le LOSC a su profiter des erreurs lyonnaises pour enclencher la machine : « On a aussi senti que les erreurs individuelles ont été le tournant de cette rencontre. Botman et Maignan en première période, contre Paqueta en seconde période qui permet au LOSC de revenir dans la rencontre. Il est malheureusement responsable du retour lillois, et cela fait mal à un collectif de subir un tel retour. » 

Si Laure Boulleau analyse le deuxième but lillois comme un cadeau, Habib Beye voit le troisième but de la même façon, mais salue l’intelligence de Yilmaz : « Sur le troisième but, je trouve que Benlamri fait une erreur de se mettre dans la zone de Melvin Bard pour jouer le duel aérien, mais je trouve aussi que Burak Yilmaz sent les coups. Il sait déjà que son coéquipier va gagner le duel et anticipe sa course vers l’avant. C’est ça qui fait la différence sur cette action. » 

Pour Jocelyn Gourvennec, les changements ont été l’élément clé de cette fin de match complètement folle : « On a senti que les changements de cette rencontre ont été décisifs. Faire le choix de sortir Benjamin André qui est quand même le régulateur du milieu de terrain, il faut le faire, puis Renato en jambes, c’est pareil. Les choix ont été payants. Lille a gardé un haut degré de vitalité tandis que Lyon a pioché physiquement. » 

Enfin, le consultant régulier de la chaîne cryptée, Habib Beye analyse la réaction de Christophe Galtier en fin de match : « Pour la suite, c’est difficile de savoir. Mais quand on regarde l’interview de Christophe Galtier on sent que son euphorie reste mesurée contrairement à ses joueurs parce qu’il sait que son interview va être diffusée partout et qu’il doit rester calme tant que rien n’est fini. L’équilibre est très précaire dans le football, et il va se remettre très vite sur le match de Nice. » 

L’Equipe du Soir  – Bob Tahri : « Les Lillois ont vraiment su gérer parfaitement cette deuxième partie de rencontre » 

Carine Galli – Vikash Dhorasso – Guillaume Dufy – Dave Apadoo – Bob Tahri 

Dans l’Equipe du Soir, les paroles des intervenants étaient tournées vers la beauté de la rencontre, la supériorité lilloise, mais aussi Burak Yilmaz pour l’ensemble de son œuvre. Pour Guillaume Dufy, c’est le match de la saison : « C’est le plus beau match de la saison que j’ai vu de mes yeux jusqu’à présent. C’est une magnifique publicité pour notre Ligue 1. Les deux ont joué pour gagner, le niveau était là. Je ne sais pas qui finira champion honnêtement, je ne sais pas si Lille sera capable de surmonter les échéances à venir. Mais ce match montre des vertus de champion pour Lille, mais Monaco gagne aussi en champion à Angers et Paris l’a montré à Saint-Etienne la semaine dernière. » 

Même si Bob Tahri reste moins enthousiaste que son collègue, il estime que Lille a réalisé un exploit : « Les deux équipes étaient au niveau. Même si le mot anthologie est un peu fort, Lille a fait un exploit. On a eu du suspens, de l’adrénaline et du spectacle toute la rencontre. Les Lillois ont vraiment su gérer parfaitement cette deuxième partie de rencontre. Ils étaient menés 2-0, on n’a pas senti de panique et ils ont fini par revenir au score. » 

Dave Apadoo est aussi content car il a pu voir un Lille qu’il n’avait pas vu depuis longtemps : « Contrairement aux dernières semaines, j’ai vu un Lille conquérant ce soir. La crainte de finir à la place du « con » était réelle depuis deux mois pour Lille. Ils sont libérés un peu de cette idée de finir 4e et peuvent désormais jouer libérés pour aller chercher le titre. » 

De son côté, l’ancien Parisien, Vikash Dhorasoo estime que Lille a su aller chercher dans ses ressources pour aller chercher cette victoire : « A 2-0, on se dit que Lille ne pourra pas revenir au score, c’est impossible. On arrive pas à l’imaginer. Ce qu’il fait que Lille a pu revenir, c’est Yilmaz et son coup-franc. Sans cet éclat de génie, je pense que Lille ne gagne pas ce match. Lille est allé chercher les ressources nécessaires pour aller battre Lyon. » 

La présidente du soir, Carine Galli rappelle une grande qualité de Lille cette saison, c’est la capacité à ne rien lâcher et aller des succès importants : « La grande force de Lille cette saison, c’est qu’à chaque fois qu’ils ont été en difficulté, ils ont su inverser la tendance et se remettre dans le droit chemin. Je pense notamment à la rencontre contre Montpellier au Stade de la Mosson à l’hiver dernier. Comme ce dimanche soir, Lille l’emporte 3-2 et gagne un succès retentissant. Cela a aidé à croire à ce scénario dès la mi-temps. cela a fait leur force. » 

L’ancien athlète de haut niveau, Bob Tahri estime que Lille possède le profil du champion, mais doit faire attention à la suite : « Le problème de Lille, ce n’est pas les confrontations directes avec ses concurrents. Le réel problème, c’est les matchs moins difficiles sur le papier contre des équipes mal classés. On l’a vu contre Nîmes, Angers, Brest et d’autres. La semaine prochaine, contre Nice, cela pourrait se rejouer là-dessus. Cela peut leur jouer des tours. Le titre de champion ne dépend que d’eux. Avec seulement 3 défaites, ils ont le profil pour être champion. » 

Par la suite, le débat s’est un peu détourné vers l’homme de la soirée, Burak Yilmaz. Autour de la table, tous étaient conquis comme Guillaume Dufy : « Je suis surpris par Yilmaz. Je ne le connaissais pas du tout et je le connais désormais grâce au LOSC et au recrutement incroyable de Luis Campos. Il sait tout faire. capable de jouer pour les autres, il sait aussi jouer comme un 9 et demi ou à l’ancienne. Il a du caractère et le montre dans sa façon de jouer même s’il ne va pas très vite. Ça pue le foot, c’est beau à voir jouer et c’est remarquable. Pas qu’avec le LOSC d’ailleurs. » 

Enfin Dave Apadoo évoque son adaptation éclair à 35 ans : « Découvrir un championnat à cet âge-là où tu as tout à découvrir, et le faire si bien, c’est absolument remarquable. On savait qu’il avait du caractère, et qu’il pouvait faire trembler un vestiaire. Mais franchement, c’est tout simplement remarquable, ce qu’il fait. C’est un super footballeur, il a tout. C’est un vrai leader. » 

L’After – Daniel Riolo : « Le Lille de la deuxième mi-temps, c’est le Lille que j’aime» 

Daniel Riolo – Frédéric Piquionne 

Dans l’After, Lille a fait une très grosse impression aux deux consultants habituels du dimanche soir. Daniel Riolo a été dithyrambique sur le LOSC de la seconde période : « C’est un très gros coup réalisé par les Lillois. Je me demande d’ailleurs comment cela est possible qu’ils aient mis autant de temps à se mettre dans le match, mais quand leur match a commencé, les Nordistes ont pris le dessus sur l’OL dans tous les domaines. Les changements ont fait la différence, Galtier a été bon là-dessus et a apporté la fraîcheur aux Lillois contrairement aux changements bizarres de Garcia. Le Lille de la deuxième mi-temps, c’est le Lille que j’aime, celui du début de saison. J’aime beaucoup revoir ça. » 

L’éditorialiste RMC se confirme aussi dans son idée que Lille est supérieur à Lyon sur l’ensemble de la saison : « De toute façon, quand les deux équipes se mettent à jouer, les Lillois sont tellement supérieurs par leur capacité de production et l’intensité qu’ils sont capables de mettre. Il y a plus de qualité à Lille et je me disais qu’en début de match, Lille ne savait pas trop quoi faire. Ils s’attendaient à un gros pressing lyonnais et Lille est resté trop attentiste. » 

Frédéric Piquionne est revenu aussi sur la performance de Renato Sanches, qu’il a trouvé bon, mais une chose le taraude : « J’ai trouvé le LOSC très bon ce soir, notamment Yilmaz évidemment, mais aussi Sanches. Mais je ne comprends pas pourquoi ce joueur est aussi nerveux. C’est un joueur magnifique, il a de la percussion et il sait tout faire mais il perd en énergie à se focaliser sur autre chose que sur le match, notamment sur une touche où il vient s’embrouiller avec le latéral lyonnais. C’est dommage. » 

Il estime également que la joie des Lillois reste légitime même si rien n’est joué : « La joie des Nordistes est totalement légitime en fin de match même s’ils n’ont encore rien gagné. Le scénario du match est tellement fou que cela peut permettre de débloquer une dose d’énergie supplémentaire pour aller gagner le championnat. »  

Enfin, Daniel Riolo a voulu dire un mot de Burak Yilmaz, qu’il aimerait voir encore longtemps : « A chaque fois que je vois Yilmaz, je suis déçu de me dire qu’il a 35 ans. J’aimerais qu’il soit encore jeune, 28 ans car j’ai peur qu’il supporte le poids de son âge rapidement. J’aime tellement ce joueur, c’est dingue. Il t’apporte tout dans cette équipe. C’est un joueur magnifique. Franchement, j’espère pour Lille qu’il sera capable de jouer comme ce dimanche soir lors des rencontres de Ligue des Champions l’année prochaine. »