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Que penser du début de saison de Jonathan David ?

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Crédit photo : Imago

Face à Monaco, Jonathan David a inscrit son deuxième but de la saison. Si le Canadien monte en puissance après un début de saison mitigé, des explications sont aussi à trouver dans les choix tactiques de Christophe Galtier

22 novembre 2020. 22h45. Alors que Lille mène tranquillement 3-0 face à Lorient, le moment clé du match semble intervenir à la 89ème minute. Servi par Isaac Lihadji, Jonathan David feinte Julien Laporte et trompe enfin Paul Nardi, après avoir buté sur le poteau plus tôt. Son premier but au LOSC, tant attendu, après tant d’occasions manquées, de ballons poussés trop loin, de frappes mal ajustées. Depuis, l’attaquant canadien n’a marqué qu’un autre but. Mais face à Monaco, sa réalisation pleine de sang-froid lança une rencontre très pauvre en occasions, et permis aux Dogues d’avoir un contrôle total sur la seconde mi-temps.

Le début de saison de Jonathan David n’a rien d’exceptionnel, loin de là. Arrivé avec la pression d’un transfert record, en manque de rythme, le Canadien a eu beaucoup de mal sur ses premières rencontres à se distinguer. Imprécisions techniques, mauvais choix, et surtout gros souci à la finition. Le Canadien sous-performe assez largement dans ce dernier domaine : il en est à 5.7xG depuis le début de saison, pour seulement 2 buts marqués. Il semble parfois manquer l’immanquable, à toujours faire le mauvais geste ou le mauvais choix quand il s’agit de conclure. Il est également assez inefficace dans ses un contre un, amenant souvent à des pertes de balle et des dribbles ratés.

Son rôle tactique dans le système tactique lillois y est sûrement pour quelque chose. A son arrivée, il fut présenté comme un neuf et demi, un attaquant qui fait jouer les autres en plus de se créer ses occasions. Pourtant, depuis le début de saison, il est plus celui qui fixe les défenseurs et qui prend la profondeur. Il suffit de regarder les positions moyennes à chaque match : David est systématiquement plus haut que l’autre attaquant du 4-4-2 lillois. Si cela semble logique lorsqu’il est aligné aux côtés de Yusuf Yazici, meneur de jeu dans l’âme, on peut être surpris lorsqu’il évolue avec l’autre Turc, Burak Yilmaz. David effectue beaucoup d’appels de balle, est souvent cherché dos au but pour faire vivre le jeu. Mais il se retrouve rarement face au jeu, à distribuer, rôle davantage pris par ses coéquipiers plutôt que lui.

Et pourtant, l’attaquant canadien a prouvé qu’il avait un jeu de passes très intéressant. Deux passes décisives sur les deux matchs face à Milan, un superbe service pour Timothy Weah pour l’égalisation de Burak Yilmaz face au Sparta Prague. Au total, il est le troisième joueur lillois (derrière Jonathan Bamba et Yusuf Yazici) à effectuer le plus de passes amenant à des tirs. L’ancien attaquant de Genk n’arrive peut-être pas à se créer ses propres occasions, mais il en offre aux autres, et c’est déjà très bien.

Un jeu sans ballon irréprochable

Mais si Jonathan David ne brille pas, il n’en est pas pour autant un élément déjà clé. Une statistique veut tout dire : en Ligue 1, le LOSC n’a pas encaissé un seul but alors que Jonathan David était sur le terrain. Zéro. Pour 711 minutes jouées. Même s’il n’arrête pas personnellement les tirs adverses, Mike Maignan étant assez compétent pour ça, cela montre bien la détermination et l’abnégation mise par le joueur canadien dans le jeu collectif. Il est souvent celui qui déclenche les pressings, qui va harceler le gardien de but adverse pour gêner sa relance. Si le LOSC arrive à récupérer de nombreux ballons haut sur le terrain, c’est en grande partie dû au travail de Jonathan David. Son but face à Monaco en est l’exemple typique. A la récupération du ballon, dans le camp adverse, c’est lui. Et à la conclusion, c’est (pour une fois) lui. Si Lille sait bien alterner phases défensives en bloc médian compact et phases de pressing très hautes sur le terrain, Jonathan David y est pour beaucoup.

Son travail sans ballon est aussi très bénéfique au LOSC en phase offensive. L’effectif lillois est garni en joueurs offensifs aimant dicter le jeu, prendre la balle et faire des différences. En phase offensive, Jonathan David semble quant à lui plus effacé, occupé à effectuer le travail de l’ombre, les courses pour attirer des défenseurs. Face à Monaco, on l’a par exemple souvent vu sur le côté droit, collé à la ligne de touche, laissant l’axe du terrain à un Jonathan Ikoné entreprenant. Ses bons appels dans la profondeur y sont pour beaucoup dans les deux victoires face au Sparta Prague, permettant dans les deux rencontres de provoquer un carton rouge. De manière générale, David est plus là pour faciliter le travail de ses partenaires, à leur ouvrir des brèches. Mais on aimerait tout de même le voir également plus présent dans la surface, afin d’apporter des solutions contre des blocs bas, la fameuse kryptonite des Dogues. Si on ne demande pas de lui d’être l’Olivier Giroud du Nord, avec 26% de duels aériens gagnés, Lille se prive d’une arme supplémentaire, notamment en déviation ou sur des centres.

Jonathan David ne réalise pas un grand début de saison. Mais il est sérieux et appliqué. Et c’est tout ce dont Lille a besoin. Dans un effectif où les éléments offensifs sont tous prêts à briller, Bamba d’abord, puis Yilmaz en Ligue 1, Yazici en Europa League, Araujo et Ikoné par intermittence, Jonathan David est le liant de ce système en 4-4-2 très offensif ? Il court, défend, joue dos au but. Un jour, cela sera sûrement à lui d’être l’individualité qui illumine les rencontres. Pour l’instant, laissons-le simplement être un parfait coéquipier.

Timothée Barnaud

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