Publié le 5 novembre 2025 à 18:20

Crédit Photo : Srdjan Stevanovic/Getty Images
Leader en Serbie, mais trentième en Ligue Europa, c’est dans la position d’un club « en crise » que l’Étoile Rouge de Belgrade accueille le LOSC jeudi. Ce sujet a énormément fait parler, monopolisant la grande majorité du temps lors de la conférence de cet après-midi.
« La saison a déjà mal commencé, puisque l’on visait initialement la Ligue des Champions. On a été éliminé par Pafos, puis reversé en Ligue Europa où l’on se doit d’aller le plus loin possible. C’est mal barré pour le moment (1 nul, 2 défaites). […] Notre dynamique actuelle est mauvaise, avec quatre matchs consécutifs sans victoire. L’équipe n’y arrive plus et n’a plus d’idées », nous a confié un supporter de l’Étoile Rouge de Belgrade lors d’un entretien réalisé en avant-match.
Les mots employés sont devenus la réalité en Serbie, là où Vladan Milojević, entraîneur du club de la capitale, a été interrogé pendant plus de trente minutes sur cette chaude actualité. Lui-même a utilisé ces termes : « Nous n’avons pas peur, même si le match (face à Lille, ndlr) arrive à un moment difficile. Nous ne pouvons pas y échapper. Nous sommes en crise, c’est vrai. Mais il est temps de parler sur le terrain. C’est là que l’on doit agir », déclarait d’entrée de jeu le technicien serbe, lui dont la démission a récemment été refusée par les dirigeants de l’Étoile Rouge. Le décor était planté.
Faire appel au mental
Pour rebondir et renouer avec le succès, Vladan Milojević compte s’appuyer sur les membres les plus expérimentés de son groupe. Il s’agit de Rade Krunic et de Marko Arnautovic. « Je mentionne beaucoup la mentalité du groupe. C’est quelque chose de très important pour le collectif. Je n’avais jamais connu une telle situation, et beaucoup de joueurs au sein de l’effectif n’ont jamais connu ce sentiment de pression. […] Mais nous n’avons pas de raison de ne pas croire en nous. »
« J’ai été soldat, je servirai l’Étoile Rouge jusqu’à ce que je le pourrai »
Le technicien a d’ailleurs estimé que le climat actuel était un sérieux handicap pour son groupe, que cela pouvait « l’influencer de manière négative » dans son quotidien et à chacune de ses sorties. « Toutes les excuses que nous pouvons avancer, telles les nombreuses blessures subies, les nombreux changements estivaux, les déplacements, sont utilisés contre nous. Pour moi, ce contexte a aussi influencé négativement l’équipe. Ce sont des choses que j’aurais aimé éviter », s’agaçait-il d’ailleurs à notre micro.
Chaque question était comme un coup, et c’est en fin de conférence de presse que l’entraîneur de l’Étoile Rouge de Belgrade semblait laisser parler son cœur : « Ma priorité c’est le club. Les deux fois où je suis arrivé ici, les périodes étaient difficiles. Je viens toujours pour faire de mon mieux. Quand je partirai, vous déciderez, vous (journalistes) et les fans, si j’ai bien fait mon boulot. Mais je sais qui je suis et je connais mes joueurs. J’ai confiance en nos capacités. J’ai de grands joueurs, de grands hommes. J’aime ces mecs », poursuivait-il.
« J’ai 55 ans, je sais qui je suis. J’ai servi mon pays. Je l’ai défendu en 1988 contre la Bosnie. Je suis un soldat l’Étoile Rouge, que je servirais jusqu’à ce que ça soit nécessaire », lâchait avec force Vladan Milojević.
Le « Mais serbe »
Interloqués par ce sentiment oppressant, celui inhérent à une période de crise, les médias français s’interrogeaient. Est-ce normal d’être aussi alarmiste après, seulement, quatre matchs sans victoire ? C’est avec le sourire que le technicien serbe répond : « C’est une question de mentalité, de peuple, l’Étoile Rouge de Belgrade est un grand club. Les attentes sont maximales. Ici, gagner c’est normal, explique-t-il. Quand on met six buts, c’est l’adversaire qui est faible, pas notre équipe qui a été forte. Ça a toujours été comme ça. C’est le fameux « mais serbe », lâche-t-il avec le sourire. On a beaucoup de pression ici. Il y a une grande attente autour de nous et il faut savoir s’adapter. » Cette question concluait la conférence de presse et, amusé par ce point de vue 100 % français, il quittait la salle en saluant d’une poignée de main chaleureuse l’ensemble des journalistes français.
L’opposition Rade Krunic
Entraîneur interrogé, c’était au tour du joueur de passer sur le gril des interrogations des médias locaux. Il s’agit de Rade Krunic (32 ans), ancien joueur de l’AC Milan ou du Fenerbahçe SK. Ce dernier, leader technique et vocal au sein de l’effectif de l’Étoile Rouge de Belgrade, a pris à contre-courant les journalistes présents face à lui en restant positif du début à la fin.
« Ce match (contre le LOSC, ndlr), je ne suis pas d’accord pour dire qu’il arrive au pire des moments, nuance spontanément le milieu de terrain. Je pense que si l’on gagne, notre campagne européenne peut tourner à 180 degrés. J’y crois et Lille est une belle équipe pour le faire. La confiance est évidemment la clef, nous devons rester soudés et unis en tant qu’équipe, souligne-t-il. On ne s’est pas encore habitué à cette situation difficile, mais cela arrive à tout le monde. J’espère que demain (jeudi), nous jouerons comme il faut sur le terrain, que nous jouerons notre jeu et que nous gagnerons le match. »
Rade Krunic considère d’ailleurs cette crise comme « une motivation pour nous, pour donner davantage, pour essayer de rallier nos supporters avec nous », confie-t-il. « Là, je pense que la clef, c’est le début du match. Si l’on débute bien, on se donnera confiance et on donnera des raisons à nos supporters de pousser derrière nous », conclut-il, tentant d’analyser la rencontre à venir.
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