Publié le 5 août 2024 à 08:56

À l’approche d’une première échéance décisive, le 3e tour préliminaire de la Ligue des Champions, Bafodé Diakité s’est confié à cœur ouvert dans un entretien exclusif accordé au Petit Lillois.
La pluie a laissé place au soleil, et ce, depuis de longues journées désormais durant lesquelles les Dogues ont poursuivi leur préparation avec une qualification en Ligue des Champions pour seul objectif en tête. La première étape à franchir n’est autre que son 3e tour préliminaire lors duquel le Fenerbahçe de José Mourinho se dresse comme un sérieux adversaire. Ce rendez-vous, Bafodé Diakité l’a évoqué avec nous à une poignée de jours de son coup d’envoi, au Stade du Hainaut. Le latéral de 23 ans a définitivement tourné la page de l’exercice écoulé, revenant sur les bons souvenirs du passé, souligné l’importance d’une intersaison régénératrice et, enfin, s’est projeté sur le duel à venir. Un duel durant lequel le LOSC « veut montrer qu’il peut être grand » aux yeux de tous, même à ceux des légendes du ballon rond.
Joueur le plus utilisé par Bruno Genesio au cours de la préparation estivale, Bafodé Diakité est un homme heureux, un cadre motivé à l’idée de vivre une nouvelle saison exaltante, prêt à en découdre : « Tout va très bien. Il fait bon. Il n’y a pas de blessure, on peut jouer. Les terrains sont de bonne qualité. C’est une nouvelle année et ça fait du bien, tout se passe bien », débutait-il toujours souriant à l’issue d’une séance d’entraînement plus longue que prévu. Congestionné, les claquettes aux pieds, il s’est peu à peu ouvert jusqu’à défier José Mourinho & Co.
« C’était une année riche en émotions »
Nous avons l’habitude de te voir souriant et blagueur, es-tu également comme ça au quotidien, avec tes proches comme dans le vestiaire ?
Je suis souvent comme ça. Dans le vestiaire, j’aime bien charrier les gens. C’est une anecdote toute bête, mais par exemple, j’ai un anglais qui n’est pas topissime, mais j’aime bien m’en amuser pour prendre la tête à Hakon (Haraldsson) (rires). On se moque l’un de l’autre. J’aime bien blaguer, j’aime bien faire rire les gens. Cela rend tout le monde heureux et c’est ce que l’on veut.
Tu as toujours été comme ça dans la vie, depuis tout petit ?
Ouais, tout le temps. Quand j’étais à Toulouse, j’étais avec des gens avec qui j’ai fait la formation et même les professionnels, ça permettait de créer un lien tous ensemble. J’ai conservé ça que ce soit avec les Français ou des étrangers, c’est la même chose. Et sur le terrain ? Le switch on le fait vite ensuite sur le terrain, là où l’on sait que l’on doit être concentré. On essaie de tout donner pour progresser, pour pouvoir faire avancer l’équipe.
Quels sont les souvenirs que tu gardes de la saison dernière ?
Ma blessure à l’épaule ? (rires). Plus sérieusement, en vrai de vrai, il y a beaucoup de bons souvenirs. C’était la première fois que je disputais des matchs européens. Ce parcours-là en Conférence League restera toujours comme un super souvenir. Après, par rapport à l’année en championnat, pour moi qui suis défenseur, cela faisait plaisir de prendre moins de buts. C’était quand même mieux. J’ai mis des buts aussi (rires). C’était une vraie bonne année et j’en garde beaucoup de bons souvenirs. Tous mes buts, Monaco, Aston Villa, je les garde précieusement en mémoire. C’était une année riche en émotions.
« J’ai joué ce match blessé et on sait tous ce qu’il s’est passé »
Comment as-tu vécu cette gêne persistante à l’épaule, toi qui as déjà dû faire face à de graves blessures par le passé ?
C’était assez spécial parce que la majorité du temps, quand tu te blesses, c’est au bas du corps, ce qui fait que tu ne peux pas vraiment aller sur les terrains ou ce genre de choses. Moi, je n’avais pas ce problème. Je pouvais aller sur les terrains, mais ne pas faire de contacts. Je me cantonnais à faire des exercices avec le préparateur physique, mais je pouvais toujours toucher le ballon et faire des courses. C’était bizarre, mais ne pas perdre le contact avec le ballon faisait vraiment du bien.
Grandis-tu en vivant ces blessures ? Apprends-tu sur toi-même ?
Ce genre de chose fait toujours grandir parce qu’on se rend alors compte que tout ne tourne pas toujours autour du football. Il y a la santé avant tout et des fois, il faut prendre le temps de bien récupérer, prendre soin de soi pour revenir dans les meilleures conditions. On se rend compte aussi qu’il faut travailler mentalement pour pouvoir toujours être focalisé sur la récupération et ne jamais rien lâcher.
Tu as joué certains matchs avec cette blessure ?
Je ne sais plus si je l’avais déjà expliqué, mais de base, je me déboîte l’épaule contre Rijeka (barrage de Ligue Europa Conférence). L’épaule sort, on me la remet, et logiquement je me dis que je ne pourrais pas jouer. Mais à ce moment-là, alors qu’on doit affronter Lorient, Benjamin André est suspendu, Alex(sandro) ne peut pas jouer non plus et il n’y a que Leny (Yoro). Je suis dans le bureau du docteur et le coach rentre d’un coup. Il me fait comprendre qu’il n’a personne et que sa seule option, c’est moi, qu’il faut que je joue. Je suis un défenseur, la base de ce que je dois faire c’est être rugueux, gêner les attaquants, aller au contact… Je lui dis que ça serait vraiment compliqué, que ça sera dur, mais il préférait me mettre moi sur le terrain, même si je n’étais pas à 100%, plutôt que de devoir inventer quelque chose sur le fil. Je l’ai fait pour l’équipe, mais j’ai directement prévenu qu’il ne fallait pas s’attendre à grand-chose. S’il y avait un attaquant sur mon côté droit, je ne pouvais pas avoir les bons réflexes. S’il faisait bien les choses, c’était impossible pour moi de le stopper, moi qui devais faire attention. J’ai donc joué ce match-là blessé et on sait tous ce qu’il s’est passé (défaite, 4-1) (rires).
Cela m’a tout de même permis de surpasser mes limites. Je pensais vraiment que c’était impossible que je puisse jouer. Au final, cela ne s’est peut-être pas passé comme prévu, mais j’ai réussi à jouer et à surpasser cette barrière. Je crois que c’est le seul match que j’ai joué avec une grande douleur. Pour le reste, je n’en avais pas spécialement.
« Je devais maintenir l’équilibre de l’équipe »
Tu as mentionné Paulo Fonseca, quelle était ta relation avec lui ? Comment pourrais-tu nous le décrire ?
On entretenait une bonne relation. Il avait cette manie de toujours vouloir nous faire progresser, peu importe dans quel domaine, que ce soit sur le terrain en tant que joueur ou en dehors en tant qu’homme. Il aimait bien nous charrier aussi, nous prendre à part et discuter avec nous individuellement. Il faisait ça régulièrement. C’était un entraîneur très investi et il m’a beaucoup, beaucoup fait progresser. En arrivant ici, à Lille, je ne pensais pas pouvoir atteindre ce niveau. J’espère désormais que je vais encore pouvoir progresser. Ce qui est sûr, c’est qu’il m’a vraiment beaucoup aidé, notamment sur mon rôle à droite. Ce qu’il me demandait était assez spécial. On demande souvent à un latéral de participer au jeu offensif de l’équipe. Moi, c’était la construction au départ des actions et la préservation de l’équilibre de l’équipe. Ses conseils m’ont bien aidé.
Quand tu es arrivé au LOSC il y a deux ans, tu as rapidement discuté avec lui ?
Dès que je suis arrivé de Toulouse, il m’avait directement dit qu’il me voyait comme un joueur capable de jouer au poste de latéral, même si j’avais plutôt l’habitude de jouer en défense centrale. Il m’avait dit que durant l’année, il allait m’apprendre à être ce latéral particulier. Cela ne m’avait pas dérangé parce que ce rôle n’était pas si éloigné de celui d’un défenseur central et ne correspondait pas du tout au latéral offensif que l’on peut beaucoup croiser aujourd’hui. Au fur et à mesure, on a fini par commencer à me demander de plus monter et ça s’est fait naturellement. Il y a des moments où l’on dépasse nos simples fonctions et ça marche, on se retrouve à marquer des buts.
Cela a souvent marché l’année dernière…
C’est du travail avant tout (rires). Je le remercie pour tout ça, lui et son staff technique. Il est aujourd’hui parti dans un gros club, on l’a appris en même temps que tout le monde, et on est heureux pour lui. On lui souhaite toute la réussite possible.
Au sein du staff technique, il y avait également ce lien avec Paulo Ferreira qui était un nouvel arrivant. Que t’a-t-il apporté de différent ?
Il a joué latéral durant toute sa carrière et forcément, il avait des choses à transmettre, notamment par rapport au placement. On travaillait beaucoup sur notre relation avec l’excentré, avec l’ailier. La plupart du temps, je restais bas et je n’avais pas vraiment de relation avec Edon (Zhegrova) ou Adam (Ounas) lorsqu’il jouait. Il m’a appris à jouer avec eux, à tout faire pour être en cohésion, en symbiose quand l’on était ensemble sur le terrain. Ce n’était que des bons conseils à prendre et à garder en tête. Il était proche de nous. Il aimait bien nous taquiner.
« Ce match-là, les supporters m’ont choqué »
Au cours de cette saison, tu as également vécu ta première compétition européenne. Quel est le premier souvenir qui te viens à l’esprit quand on évoque cette campagne ?
Je n’oublierai jamais ce match retour contre Aston Villa à la maison. Même si j’avais marqué à l’aller, l’ambiance de ce match retour était indescriptible. C’était incroyable. Quand on est joueur, qu’on joue comme ça dans stade plein qui est derrière toi, ça te donne une force supplémentaire. C’est le truc qui va te faire te donner encore plus, et qui peut faire que ton tacle sera mieux réussi et que l’attaquant ne passera pas. Ce match-là, c’est mon plus beau souvenir. Finalement, cela ne se passe pas comme on aurait voulu, mais les 120 minutes étaient tops.
Ce match contre Aston Villa, Lucas Chevalier en a beaucoup parlé également, il vous a tous marqués ?
Je ne sais pas comment tout le monde l’a vécu, mais j’ai été personnellement surpris. Je ne m’attendais pas à ça. J’étais choqué. Ce match-là m’a choqué. J’ai trop aimé cette ambiance. Je n’avais jamais vécu ça auparavant et c’était incroyable.
On dit souvent que cette compétition ne vaut pas grand-chose…
Ceux qui la dénigre, soit ils jouent la Ligue des Champions, et là je peux comprendre, soit ils ne l’ont jamais joué. Il faut la jouer pour comprendre. C’est une compétition dans laquelle toutes les équipes ont quelque chose à montrer. Cela s’est vu du début à la fin. Il y a des matchs, je pense que les gens nous voyaient favoris et pourtant, on a eu du mal. On a pu voir que toutes les équipes avaient de la qualité.
Des matchs tous les trois jours, qu’a changé ce rythme pour toi. Qu’as-tu appris de nouveau ?
Je commence un peu à faire des bains froids comme pouvait le faire José (Fonte), mais c’est vraiment le processus de récupération qu’il a fallu adapter. La première chose était de plus et mieux dormir. Après les matchs, on a tendance à ne pas dormir directement parce qu’il y a encore toute cette adrénaline, mais quand tu sais qu’il y a un autre match à disputer dans trois jours, tu es obligé de te forcer. Sans Europe, je me couchais vers 4 à 5 heures du matin parce que j’étais encore excité. Je profitais du lendemain de repos pour finir et rallonger ma nuit. Là, ce n’était plus possible. Il fallait dormir. Il y a aussi une plus grande attention à avoir sur ce que l’on mange. Tout change.
Quel est le secret de la bonne nuit ?
Franchement, j’adore quand il pleut ce qui arrive plutôt souvent ici, c’est pas mal (rires). J’aime vraiment ça, ça m’apaise et je suis au bon endroit pour ça.
L’intersaison
Comment as-tu digéré cette saison, globalement réussie, mais dont la fin peut laisser certains regrets ?
J’ai tout coupé avec le football. On a sûrement tous géré ça différemment, mais moi j’ai tout coupé. Je suis rentré chez moi dans le Sud et même mes potes savaient qu’il ne fallait pas parler de tout ça. Il ne fallait pas parler de football. Y penser, cela faisait mal, très mal. Je faisais tout pour me changer les idées. Je redécouvrais la ville, je sortais, je passais du temps avec mes neveux et mes nièces. Pour moi, couper du football, c’est la meilleure façon de se regénérer et passer à autre chose.
Je suppose que le Diaki’Day peut aussi aider en ce sens. Peux-tu me parler de cet événement. Pourquoi l’as-tu lancé ? Qu’est-ce qui t’as motivé ?
De base, quand j’étais à Toulouse, j’ai toujours eu cette envie de faire plaisir aux jeunes qui étaient autour de moi, dans mes anciens clubs. Dès que j’avais des équipements en trop, je les donnais aux plus jeunes, je savais que ça leur faisait plaisir. Quand je suis arrivé à Lille, j’en ai parlé avec des personnes autour de moi, et je me suis dit que créer un événement qui ferait en sorte que les petits puissent profiter d’un moment et repartir avec des cadeaux, ça serait bien. Je le fais avec plaisir. On en a discuté et on a fini par se lancer sur une journée comme celle-ci en ramenant des personnes inspirantes pour que les jeunes puissent les voir et passer un moment avec eux. Je voulais surtout que personne ne parte les mains vides.
Facile de convaincre tes coéquipiers et / ou anciens coéquipiers de partager cet événement avec toi ?
Cette année, il y avait Rémy Cabella, Samuel Umtiti et d’autres joueurs également avec lesquels j’ai joués ou contre lesquels j’ai joués. Rémy, il adore ce genre de choses. La première année, quand je l’ai fait, je suis revenu après à la préparation suite à l’Euro (Espoirs). Quand je suis revenu, il m’a directement parlé de l’événement, me disant que c’était bien et que si je lui en avais parlé il serait venu. Je l’ai pris aux mots et il est venu cette année. Il me l’avait promis.
« Je peux encore sortir dans la rue sans aucun problème »
L’évènementiel, ça change du quotidien de footballeur, comment tu t’organises ?
Je me mets dessus quand je rentre sur Toulouse pour des vacances, mais sinon, j’ai des personnes qui m’aident et m’accompagnent. J’ai plusieurs amis qui se donnent énormément, comme la fondation de mon agence également. Je regarde un peu tout ça de loin, je donne mon avis pour ça ou pour ça. Quand je peux, je fais, sinon je supervise (rires).
J’ai encore eu de bons retours cette année. Je suis content. Mon but, c’est que les gens kiffent et prennent du plaisir, c’est ce que je veux avant tout.
Outre l’événementiel et le football, quelles sont tes passions ? Comment est-ce que tu t’évades ?
Je pense que comme la plupart des sportifs, on aime bien la Play qui fait passer pas mal le temps. Peu importe le jeu, honnêtement, même si je reste principalement sur deux jeux que j’affectionne, EA Sports FC et GTA. Sinon, à part ça, on va regarder des séries, des films. A Lille, je ne sors pas beaucoup. Pendant les vacances, à Toulouse, je passe surtout beaucoup de temps avec mes amis. On va discuter de tout et de rien. Je ne suis pas encore Rémy Cabella, je peux encore sortir dans la rue sans aucun problème (rires).
Les animés aussi ?
Depuis que je suis petit, j’en regarde. J’aime bien ça. Tout a commencé avec Naruto. Des gens regardaient dans ma famille et je suis tombé dedans. Quand je peux, je me plonge dedans, j’en parle avec mes amis. Des fois, je demande même si je peux avoir des petits cadres, dessinés ou peints. J’aime bien ce genre de choses.
- Mon top 3 ? L’attaque des titans, obligé parce que je ne sais pas pourquoi ça m’a autant attrapé, Bleach, c’est ma sœur qui m’a mis dedans et Naruto. Ce sont les trois que je kiffe trop. J’ai un trop grand lien avec ces trois animés.
- Mes 3 recos du moment ? Jujutsu Kaisen, foncez. Je regarde aussi Demon Slayer en ce moment et pour ceux qui aiment bien le football, il ne faut pas manquer Blue Lock. Je reste dans les classiques (rires).
Tu as aussi un lien avec la musique, tu évoquais récemment les avant-matchs que tu préparais avec du JUL dans le vestiaire avec Rémy justement.
Je n’ai pas un rapport particulier avec la musique, mais ce que j’aime c’est que c’est quelque chose qui peut relier les gens, les rassembler. Certains ne vont peut-être pas aimer, mais ils vont rigoler parce que certaines musiques sont drôles. Cela crée des moments ou des souvenirs entre nous. Avant les matchs, j’aime bien mettre du JUL. Certains n’aiment pas, les étrangers notamment qui ne comprennent pas et qui entendent boom boom. Dès qu’ils veulent changer, je les envoie vers Rémy et il me soutient. J’aime bien ce mood.
« Léon Marchand ? Il était dans mon collège »
L’actualité aussi aujourd’hui, ce sont les Jeux Olympiques. Comment suis-tu cet événement ?
Je ne regarde pas spécialement, du moins je ne me dis pas qu’il y a ça à telle heure et que je dois absolument regarder. C’est plutôt quand je me pose devant la télévision, je vais regarder, mais je crois que c’est une bonne chose. J’ai l’impression que la ville est encore plus animée. Il y a des regroupements, les gens partagent et ont le sourire. Cela donne une bonne image de la France. Je pense que beaucoup de monde s’attendaient à ce que ça se passe différemment. De base, les gens du Nord sont accueillants, alors avec un événement comme celui-ci, ils ne peuvent que kiffer.
Il y a une prestation particulière qui t’a marqué ?
On en parlait hier, avec Léon (Marchand, natation). Petite anecdote, il vient de Toulouse et il était dans mon collège. Je le voyais nager et je me suis rendu compte que sa tête me disait quelque chose. Je suis allé vérifier sur les réseaux et je l’ai vu sur de vieilles photos. On n’était pas dans la même classe, il était plus petit que moi, mais il était là. Et là, je pense que même si tu ne voulais pas le voir, tu ne pouvais pas manquer ce qu’il a fait (4 médailles d’or).
Il sera donc là au prochain Diaki’Day ?
Je pense qu’il sera déjà pris dans son emploi du temps. Il n’aura plus de temps pour le Diaki’Day (rires). Ce n’est pas assez pour lui, mais pourquoi pas (rires).
Pour finir sur cette intersaison, il y a récemment eu le départ de Leny (Yoro). Comment as-tu vécu son ascension puis son départ ?
Au fur et à mesure des semaines, il ne faisait que progresser et il impressionnait tout le monde, même à l’entraînement. Tout le monde voyait sa progression. Il mérite d’être là où il est. Il y a cette blessure, mais j’espère vraiment pour lui que ça ira bien pour lui. Manchester United n’est pas un petit club, c’est emblématique en Angleterre. On est tous content pour lui. Il mérite tout ça.
L’heure de la reprise
Depuis le 28 juin, vous avez repris l’entraînement avec un nouveau coach, un nouveau staff technique, comment cela se passe-t-il ? Qu’est-ce que cela change ?
La première chose, c’est la langue. Paulo Fonseca parlait un anglais compréhensible, ça allait très bien, mais tout est plus facile en français. Tout semble plus simple, plus fluide. Bruno Genesio et son staff ont a peu près la même vision que ce qui se faisait précédemment. Ils aiment avoir le ballon et pratiquer un football offensif. Ils ont envie de gagner, toujours. Ils ont cette envie de te faire progresser. Cela fait du bien. En plus, je connaissais déjà Dimitri Farbos, un adjoint, qui était avec moi à Toulouse quand j’étais un peu plus petit, quand j’avais 11 ou 12 ans. J’avais déjà fait des tournois avec lui. Ça facilite encore plus les choses.
Comment vit-on un changement de coach quand on est dans un groupe ?
C’est un renouveau. Ce sont de nouvelles méthodes, de nouvelles façons de progresser, de travailler. Justement, cela nous aide en tant que joueur à pouvoir avoir une plus grande palette. On travaille des aspects différents et le fait de travailler avec des techniciens différents nous permet d’ajouter des aspects du jeu à notre bagage. Pour un groupe, cela ne peut être que positif. C’est enrichissant et cela ne peut que nous aider pour la suite.
« Le capitanat, je laisse ça aux autres »
Troisième année à Lille, près de 150 matchs chez les professionnels, international espoirs, ton statut évolue au fil des années. Est-ce que tu le ressens ?
Oui, mais un peu seulement. J’essaie de ne pas trop y prêter attention. Je veux continuer ce que je fais et ce qui m’aide à progresser. Sur le terrain, je continue tout simplement à me donner à fond. J’essaie de prendre en assurance parce que ça fait longtemps que je suis là, mais j’essaie de ne pas faire attention à ça. Le capitanat ou ce genre de choses, je laisse ça aux autres (rires). Je me sens bien aujourd’hui dans le club. Je suis proche de tout, on a la belle vie ici.
Comment as-tu vécu la préparation estivale et le fait que tu redeviens pleinement défenseur central ?
J’ai passé une grosse partie du temps sur le côté droit et ça m’a aidé à percevoir de nouvelles choses, mais cela fait du bien de se dire que l’on est fixé à un poste, dans l’axe. Je vais pouvoir uniquement me focaliser sur ce poste-là. Il faut que je prenne en assurance, que je progresse.
On a vécu de bons matchs amicaux. On a commencé à mettre en place ce que voulait le coach, à apprendre ses principes, se mettre dans le moule. Les nouvelles recrues se sont aussi incorporées petit à petit au groupe.
Elles t’ont fait bonne impression, même lors de leur bizutage ?
Oui, ça va (rires). On est gentil ici, on les fait juste chanter (rires). C’est plutôt cool. Je pense que quand on est étranger, on appréhende un peu et ça doit être spécial. Ce cap, il permet un peu de se faire accepter dans un groupe. Ensuite, ça roule tout seul.
En charnière centrale, tu évolues désormais aux côtés d’Alexsandro, quels sont vos rapports ?
On s’entend très bien. On parle français déjà, il a énormément progressé. Souvent, quand je veux lui expliquer quelque chose, je tente de lui parler en anglais, mais il me dit tout de suite d’arrêter et de passer au français. Il essaie vraiment de s’intégrer à fond et d’apprendre le français. Il souhaite le parler au quotidien. On s’entend vraiment bien.
L’Europe dans le viseur
La saison débute ce mardi 06 août, quels sont tes objectifs individuels et collectifs ?
Individuellement, on veut toujours continuer à progresser. Quand on est footballeur, c’est notre seul objectif. Il faudrait que je progresse dans tous les domaines, il y a encore du chemin à faire. Collectivement, il faut toujours essayer de faire mieux que la saison dernière, c’est ce que l’on veut.
Faire mieux que la saison dernière, cela passera par Fenerbahçe, que penses-tu de cette adversité ?
Quand on est joueur, c’est le genre de matchs que l’on a envie de vivre. On a envie de disputer des matchs dans ce genre de stades pleins, qui font vibrer. Il faut d’abord que l’on réussisse notre match à domicile, mais là-bas, ce sera quelque chose. Les supporters vont nous attendre de pied ferme, les joueurs aussi. On sera prêt pour batailler.
Cela fait quelque chose de s’opposer à l’équipe de José Mourinho ?
Oui, clairement. Ce que l’on se dit, c’est que l’on veut surprendre. On a toujours cette envie de vouloir créer la surprise. C’est un grand coach, mais on a envie de lui montrer que nous aussi on peut être grand. Probablement pas à sa hauteur, mais que nous aussi on peut être grand.
Nos partenaires


Nos partenaires




