Sofiane Boufal (ex-LOSC) : « Je ne connaissais pas vraiment la vie de footballeur »

Dans une interview accordée à Onze Mondial, Sofiane Boufal revient sur les échecs qu’il a connus après son départ du LOSC. L’ailier gauche fait son introspection et révèle les causes de son transfert raté à Southampton.

Dans un long échange entretenu dans le journal Onze Mondial, Sofiane Boufal se confie sur la page sombre de sa carrière vécue pendant son passage à Southampton entre 2016 et 2020. L’international marocain, revenu à un très bon niveau avec Angers la saison dernière (8 buts et 5 passes décisives), raconte qu’il n’était pas prêt pour évoluer en Angleterre et qu’il n’a pas pris les bonnes décisions pendant sa carrière. Des erreurs qu’il explique par un manque de maturité et l’absence d’une vraie formation professionnelle. « Je ne connaissais pas vraiment la vie de footballeur. La concurrence, l’exigence, le fait qu’un mec puisse te prendre ta place à tout moment si tu fais une erreur, je ne suis pas formé à tout ça. J’ai appris ça sur le tard. J’ai joué en professionnel à Angers, tout est allé vite et j’ai signé à Lille. Au LOSC, j’explose tout sans être prêt. Vraiment, à l’époque, je ne suis pas prêt à tout ça car je n’ai pas été formé. Je n’ai pas un entourage qui me permet de me calmer, je suis tout seul dans ce monde alors que je ne suis pas formé. […] Je joue un an et demi à Angers, j’explose tout à Lille en un an et demi, puis je vais à Southampton avec un gros transfert à la clé. Sauf que je suis dans ma bulle, je n’ai pas un entourage qui me prépare à ça, je suis seul, je n’ai rien ».

Etant jeune, Sofiane Boufal avoue s’être précipité en signant trop rapidement à Lille dans un premier temps puis à Southampton dans un second temps : « Avant, j’avais un problème : je prenais les décisions sans prendre en compte tous les paramètres. […] Je prenais les décisions trop vite. Par exemple, le transfert entre Angers et Lille. Dieu merci, ça a réussi. Mais je n’ai rien calculé, je me suis retrouvé dans le train, j’ai signé et j’étais à Lille. Southampton, pareil, en fin du mercato, j’ai signé en rapide sans me poser les bonnes questions. Ensuite, je me suis dit : « Ah oui, je suis vraiment dans ce club-là ». Si j’avais réfléchi tranquillement, j’aurais peut-être pris une décision différente, au vu du style de jeu notamment ». L’ancien leader offensif du LOSC mentionne plusieurs fois son passage dans le Nord de la France comme une réussite, à une époque où le joueur marocain portait de grosses responsabilités chaque semaine en Ligue 1 : « Mon ancien coach, Frédéric Antonetti, m’a dit un jour : « So, tu dois avoir minimum 7 ou 8/10, je n’accepterai pas moins » ». Il explique aussi son succès en France au début de sa carrière par son humilité mais également par la présence cruciale de sa mère : « En arrivant à Lille, j’étais en mode humble, tranquille. Je ne me prenais pas la tête, j’étais tranquille, avec ma mère, voilà pourquoi j’ai réussi là-bas. ».

Depuis son retour à Angers, Sofiane Boufal a changé d’état d’esprit. Plus mature, l’ancien lillois s’est entouré d’un staff composé notamment d’un nutritionniste et d’un analyste vidéo. Sa venue en France l’a remis dans le droit chemin. « Aujourd’hui, je me considère comme mature. J’ai vécu tellement de choses dans le foot que je suis prêt à gérer toutes les situations. Je sais à chaque fois comment réagir ». S’il a perdu du temps dans sa carrière, l’ailier gauche de 28 ans est encore motivé et pense encore pouvoir accéder au très haut niveau. Cependant, son premier objectif est de se remettre à 100% de sa dernière blessure avec le Mondial 2022 en perspective cet hiver : « La Coupe du Monde approche, je suis vraiment focus dessus et sur le fait de bien me soigner pour revenir à 100%. […] Je vais faire des choix en fonction du Mondial mais aussi et surtout, en fonction du futur. On verra, mais rien n’est acté. Et si je dois rester, je resterai ». Son avenir devrait s’inscrire à Angers puisque le club l’a déclaré comme intransférable au début du mercato. Sofiane Boufal s’est tout de même permis de rêver au moment de terminer l’interview : « Moi, je veux réussir, je veux jouer au haut niveau, car j’aime trop le foot. Le reste, je m’en fous ! Je veux entendre la musique de la Ligue des Champions, j’ai trop envie de ça ». Pour le moment, l’ancien Dogue est en phase de reprise et devrait retrouver les terrains dans un mois avec le SCO.