Publié le 16 novembre 2021 à 21:11

Pour le LOSC, il est rare que les performances en Coupe d’Europe éclipsent les déceptions en championnat. Pourtant, c’est bien la réalité de ce mois passé, marqué par des vraies désillusions en Ligue 1, mais surtout par une victoire historique sur la pelouse de Séville. Il faut maintenant enfin enchainer, avant qu’il ne soit trop tard, dans toutes les compétitions.
On pensait de nombreux soucis derrière nous. Qu’on était sur la bonne voie. Que la régularité était peut-être enfin là. Le constat du mois passé est bien différent. Il y a d’abord le bilan simplement comptable. En championnat, aucune victoire, deux matchs nuls, deux défaites, dans des matchs pourtant largement abordables.
Pourtant, un seul match a suffi pour embellir un bilan trop morne. Neuf ans qu’on attendait. Elle est enfin là. Une victoire en Ligue des Champions, et pas face à n’importe quelle équipe. Bien sûr, ce n’était pas le Bayern Munich ou Manchester City. Mais battre le FC Séville, habitué des joutes européennes, sextuple vainqueur de la Ligue Europa, sur sa pelouse, ça n’a rien d’anecdotique. Encore plus dans une performance dans l’ensemble aboutie, avec une solidité d’équipe retrouvée, du danger mis dans le camp adverse, deux pénalties (en théorie) provoqués. On a enfin vu des joueurs se mettre au plus haut niveau européen, comme Jonathan Ikoné, auteur d’une prestation éblouissante, ou encore Tiago Djalo, bien plus rassurant dans l’axe que dans son intérim de latéral droit.
« L’irrégularité », excuse trop facile ?
Alors, pourquoi ça ne suit pas (du tout) en Ligue 1 ? D’abord, des performances franchement médiocres face à Clermont et Brest ont vite remis le doute, alors qu’on espérait tous que la victoire face à Marseille avant la trêve aurait pu être un déclic. On aurait aussi pu imaginer que la victoire à Séville et la très bonne performance face au PSG (malgré la défaite) aurait pu lancer une dynamique. Pas du tout. L’équipe est retombée dans ses larges travers face à Angers, en s’écroulant après avoir ouvert le score. Scénario-type depuis le début de saison. Face à Paris, on peut mettre ça sur le dos des stars internationales affrontées. Face à Brest et Angers, c’est plus difficile à justifier.
Peut-on simplement mettre tout sur le dos de l’irrégularité, d’une explication psychologique de comptoir ? Certains joueurs ne sont tout simplement pas au niveau, des choix de l’entraineurs sont discutables, toute la sérénité de l’an dernier semble avoir disparu, surtout en fin de match. Il y a des explications tactiques à cela. Un bloc-équipe qui a beaucoup trop tendance à reculer en fin de match, un pressing qui se relâche totalement. Le LOSC n’est conquérant que par phases dans ses matchs, et cela ne suffit pas. Et à l’arrivée, cela donne 16 maigres points, et une triste 12ème place au classement. L’année dernière, à la même période, on en comptait 10 de plus.
Et encore, le LOSC a la chance de ne pas être trop décroché, car aucun concurrent n’arrive vraiment à enchaîner les bons résultats. Voir le rival lensois à 8 points devant devrait tous nous mettre la rage. Une bonne série, et le classement peut rapidement se remonter. Pour une série, il faut gagner des matchs. Rien de neuf sous le soleil. Et pour l’instant, le ciel est bien gris.
Le cas Burak Yilmaz
Dans cette méforme, un joueur est particulièrement ciblé : Burak Yilmaz. Le vétéran turc, tant décisif dans la course au titre l’année dernière, est très loin de son meilleur niveau. Et ses performances agacent plus d’un supporter. Ses statistiques sont franchement médiocres : 48 tirs pour 3 buts ; déjà signalé 29 fois hors-jeu, mais également un positionnement parfois incompréhensible sur le terrain, avec une tendance irrésistible à vouloir être ailier gauche, comme une vocation ratée. On nous avait prévenu : les histoires d’amour avec Burak finissent mal. Espérons que l’air du Nord l’apaise davantage que celui de l’Anatolie.
Mais de là à le siffler ? Légende un jour, fardeau le lendemain : le football ne nous a-t-il pas appris à se méfier de ces conclusions trop hâtives ? Ce n’est évidemment pas un hasard si deux des meilleures performances lilloises cette saison (face à Strasbourg et Séville) furent sans Yilmaz. Pourtant, le Kral peut tellement transcender cette équipe quand il est à son meilleur niveau qu’on n’a pas vraiment le choix que de croire en lui. C’est aussi à lui de se surpasser, sur et en dehors du terrain, en se comportant comme le leader qu’il doit être. Et cela passe par aller saluer les supporters, quel que soit le résultat ou sa frustration personnelle.
La période qui arrive est tellement importante. On dit cela à chaque fois, certes. Mais là, peut-être encore un peu plus. Mardi prochain, nos Dogues affrontent le RB Salzbourg, dans l’avant-dernier match de poules de Ligue des Champions. Une victoire offrirait une opportunité de qualification en or, et il s’agit peut-être de l’un des matchs à domicile les plus importants de l’histoire moderne de notre équipe. Voir le LOSC en huitièmes de finale de la reine des compétitions, rendant honneur à son statut de tête de série, au football français, à ses supporters, serait une réussite exceptionnelle. Alors, si le stade pouvait être plein à cette occasion, cela serait une belle nouvelle. Les trêves internationales sont enfin terminées jusqu’en mars. Les rencontres vont enfin s’enchainer. Il est loin d’être trop tard pour enfin reperformer.
Timothée Barnaud
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