Yaël, supporter du RC Lens : « Ce derby du Nord est spécial »

A l’approche de ce qui s’annonce être un des matchs de l’année, le LOSC s’apprête à défier le RC Lens pour le compte de la sixième journée de Ligue 1. Yaël, supporter lensois depuis son plus jeune âge, a répondu à nos questions.

Tout d’abord, comment se déroule le début de saison Lensois ?

Cinq matchs. Neuf points. Aucune défaite. Je pense qu’il n’y a pas nécessairement besoin de faire preuve d’une subjectivité débordante pour dire que le début de saison lensois se passe bien. J’aurais même tendance à dire très bien, au regard de la dimension (notamment financière) du club, qui parvient à se hisser au moment de cette interview à la cinquième place de notre chère Ligue 1 malgré des moyens bien moins élevés que ceux des clubs qui l’entourent à cette position.

Quel bilan tires-tu du mercato du RCL ?

Qu’il est globalement positif, et qu’il y a de quoi en être fier pour plusieurs raisons. Tout d’abord, côté départs, on a su un peu dégraisser l’effectif, en disant au revoir à certains joueurs qui ne s’épanouissaient plus au club en raison d’un temps de jeu limité. Je pense par exemple à Mauricio ou Michelin. Ces deux-là nous ont apporté énormément de choses par le passé, mais ils méritaient de se faire une place plus importante ailleurs. Même constat pour Banza, qui lui est prêté dans un club où, j’en suis sûr, il saura briller. Il y a tout de même de quoi nourrir quelques regrets pour Loïc Badé malgré le montant important du transfert… Mais ça c’est une autre histoire.

Côté arrivées, je pense que « conquis » est le mot qui s’approche le plus de l’état d’esprit dans lequel je me trouve. Cette satisfaction tient en trois noms : Kalimuendo, Frankowski et Danso. On connaissait déjà bien Kali, qui est le bienvenu chez lui, mais Frankowski et Danso font des débuts vraiment intéressants et commencent d’ores et déjà à se faire une place dans le cœur du public. Espérons maintenant que les autres recrues vont aussi nous montrer des belles choses. Enfin, je voulais saluer le grand talent du board, qui a su conserver l’ossature de la belle équipe de l’année dernière malgré des demandes plutôt insistantes au cours de l’été. Il faut croiser les doigts pour que cela continue !

A domicile, Lens n’a toujours pas gagné cette saison. Vois-tu ton club capable de casser cette « mauvaise » série samedi face à Lille ?

Je pense que cette série, que je ne considère pas nécessairement comme mauvaise du fait que nous n’avons pas perdu, est la résultante de plus d’un an à jouer à huis-clos : la plupart des mecs sur le terrain n’ont jamais joué devant nous, c’est pour ça qu’ils ont besoin d’un petit temps d’adaptation. Je pense que le derby, avec tout ce qu’il implique de passion et d’enjeux, peut être le match déclencheur d’une belle série à domicile. Il n’y a qu’à regarder les images de l’entraînement public de cette semaine (à Bollaert) : c’est magnifique, les supporters et les joueurs en veulent et c’est ce qui fera la différence samedi.

« Ce derby-là est spécial, bouillant, et c’est ce qui plaît aux fans »

On a vu l’entraînement des Lensois à Bollaert, avec un public très motivé. Le groupe saura-t-il gérer la pression de ce qui est l’un des derbys les plus chauds de France ?

Je t’avais devancé ! À mon avis, la pression doit faire partie du jeu, faire corps avec lui dans ce genre de matchs. Si tu n’as pas de pression, tu t’ennuies trop, non ? Ce derby-là est spécial, bouillant, et c’est ce qui plaît aux fans et aux acteurs du match. Reste maintenant à savoir qui dans cette équipe arrivera à être galvanisé par la pression pour livrer une belle performance, et qui sera un peu moins serein et lucide dans sa prestation. Mais là encore, je fais confiance aux gars et au coach, je sais qu’ils mouilleront le maillot pour nous. Est-ce qu’on peut déjà dire qu’il s’agit là d’un match décisif dans la saison des deux clubs ?

On peut dire, sans trop se mouiller, qu’on a là un match-charnière : chacun va déterminer la suite de ses aventures dans le championnat et va pouvoir ajuster en conséquence ses prétentions après la rencontre : si Lens bat le champion de France en titre à la maison et poursuit sa série d’invincibilité, le club pourra tout doucement se prendre à rêver plus grand. Si Lille gagne, peut-être que l’équipe pourra retrouver une dynamique proche de celle de l’année dernière. Le foot est fait de hasards, et il est donc difficile de déjà prédire l’après-match…

Quel est le principal point fort de ton équipe ? Au contraire, quel est son point faible ?

Je pense que nos attaques rapides sont redoutables, notamment grâce à l’immense boulot abattu tous les week-ends par nos pistons. Au milieu, ça travaille aussi très dur ! En somme, si je devais donner une qualité « globale », c’est que l’on arrive à faire quelque chose de tranchant avec le ballon une fois qu’on le récupère. En revanche, il arrive qu’on soit des fois un peu trop « à réaction ». On plante comme des fous après avoir encaissé. C’est bon pour le spectacle, mais il ne faut pas être cardiaque ! Et ça fait que certains matchs qui devaient basculer en notre faveur finissent sur un nul, par exemple.

Seko Fofana. Crédit photo : Imago

Quel joueur serait, selon toi, à suivre dans la rencontre à venir ?

De notre côté, je pense que Seko Fofana est l’homme fort du moment : décisif, très juste et charismatique ; un vrai leader technique. Chez vous, Yilmaz, évidemment.

De ton côté, comment tu vois le début de saison du LOSC ?

Je pense que le LOSC est une équipe qui a une belle gueule de bois après une soirée trop arrosée. C’est dur de se réveiller et de trouver un rythme de croisière après un titre surprise de champion de France. Le PSG y est parvenu parce qu’il recrute à tour de bras et peut se permettre des rotations cinq étoiles. Mais pour vous, c’est forcément plus dur. Selon moi, le changement de coach vous a aussi fait extrêmement mal, mais ça, c’est vraiment une interprétation libre de la situation, qui n’engage que moi.

Enfin, quel est ton pronostic pour ce match ?

2-1 pour le Racing.