Publié le 21 décembre 2025 à 19:58
Crédit Photo : Le Petit Lillois / Corentin Betrancourt
Pour leur entrée en lice en Coupe de France, les Dogues se sont imposés sur la plus petite des marges (0-1) face à l’US Lusitanos Saint-Maur (National 2). À l’issue de la partie, nous sommes allés à votre rencontre, supporters lillois afin de recueillir vos impressions.
Pour leur dernière rencontre de l’année 2025, les Dogues ont longtemps ronronné. S’ils n’ont pas forcément été mis en danger lors du premier acte, ils ont peiné à déstabiliser un bloc Saint-Maurien imperméable. Revenus avec de meilleures intentions en seconde période, les Lillois ont cru ouvrir le score par l’intermédiaire d’Hakon Haraldsson avant que Monsieur Desage ne siffle une faute d’Olivier Giroud.
Quelques minutes plus tard, l’Islandais trouve la barre, laissant les supporters dans l’incertitude quant à l’issue de la partie. Une nouvelle fois, les entrants ont changé la donne. Si Osame Sahraoui s’est montré très actif, c’est le Norvégien Marius Broholm qui a permis aux Lillois de sortir la tête de l’eau. Par ailleurs, les coéquipiers de Benjamin André ont pu compter sur un Arnaud Bodart auteur de plusieurs belles parades.
À l’issue de cette rencontre, qui aura peut-être été plus disputée qu’attendue, nous sommes allés à la rencontre de Mathis et Liam, deux supporters lillois aux avis divergents.
Une question de ressenti
« Que c’était poussif ! s’exclame Liam, encore en colère contre la dernière sortie des Dogues. Entre nous, je n’ai pas du tout aimé notre match. Je ne pense pas qu’on ait pris nos adversaires de haut, mais les ingrédients n’étaient tout simplement pas là. » Conscient que l’enchaînement des matchs se fait ressentir, le supporter lillois n’en reste pas moins intransigeant. « Je veux bien entendre que nos adversaires étaient bien classés en National, mais l’écart de niveau est tel que tu ne dois pas en arriver à te faire peur à ce point », affirme le supporter avec frustration.
« J’ai beaucoup de mal avec Bruno Genesio »
Liam l’affirme, la trêve internationale arrive à un moment opportun. « Je pense que cette interruption va faire du bien. Elle va faire du bien aux corps et aux têtes et c’est nécessaire parce que même si on gagne ces derniers temps, les performances ne sont pas réellement abouties, lâche le supporter avant de détailler le fond de sa pensée. J’ai beaucoup de mal avec Bruno Genesio. La fin de saison dernière était déjà poussive et il n’y a pas franchement eu de révolution cette saison, c’est parfois même pire.« Liam va plus loin et questionne la place du technicien français, alors même que ce dernier est devenu, en cette fin d’année 2025, l’entraîneur lillois le plus prolifique de l’histoire récente du club (1,81 points par match). « Je me demande s’il est l’homme que le LOSC doit avoir. Il a un très bon effectif et malgré ça, c’est très peu emballant. Honnêtement, on s’ennuie en plus de se faire peur. »
« Je ne suis pas d’accord avec Liam, je le trouve dur », rétorque Mathis, plus tendre dans son analyse. « On passe les fêtes au chaud en Ligue 1, puisqu’on est troisièmes ex-aequo et aujourd’hui on décroche la qualification. » Le supporter lillois le reconnaît, la prestation des Dogues n’a pas été au niveau. « Par contre, sur le match, je suis relativement sur la même longueur d’onde que Liam. »
Le supporter lillois se justifie. « En première période, on n’a pas du tout été dangereux offensivement, les trois ont tout raté. Correia très peu en vue, Mbappé a tout raté et Giroud même s’il a été peu mobile, il s’est montré un peu plus actif en deuxième période et son duel gagné apporte le but. » S’il a fait le tour des copies offensives, Mathis tient à désigner son homme du match. « Pour moi, l’homme de la rencontre c’est notre gardien, Arnaud Bodart, sans aucune hésitation. »
La forteresse liégeoise, Arnaud Bodart
Mathis fait bien d’évoquer le portier belge. S’il a beaucoup été critiqué lors de sa dernière apparition (face à Nice 2-0 le 29 octobre 2025 ), Arnaud Bodart a retrouvé les cages lilloises ce samedi à l’occasion des 32es de Coupe de France. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le gardien lillois a rempli sa mission avec brio.
« Arnaud Bodart m’a choqué »
« Sur sa ligne, il a été parfait, lâche Liam avant de se justifier. Quelques minutes après que le but d’Haraldsson ait été refusé, il a sorti une parade, exceptionnelle. Il m’a choqué. » Si ce coup d’éclat a marqué le supporter lillois, Arnaud Bodart a continué sur sa lancée, maintenant les siens en vie face aux incursions franciliennes dans la surface lilloise. « Puis, il ne s’est pas arrêté à cette parade. Il a continué à se montrer décisif, il nous a sorti une excellente performance », constate Liam, impressionné.
« Ça me fait plaisir pour lui, nous confie Mathis, heureux que le portier lillois ait pu inverser la tendance. Après la rencontre face à Nice, il a beaucoup été critiqué et ça m’a fait de la peine. C’est pourquoi le voir aussi performant me satisfait. » Comblé par la prestation de son portier, Mathis, à l’instar de Liam, se souvient de cette parade intervenue à l’heure de jeu. Je voyais déjà le ballon au fond des filets. « Lorsque j’ai remarqué qu’il l’avait repoussé, je me suis demandé comment il avait fait« , conclut Mathis au sujet de l’ancien Messin.
Quand la Coupe rime avec ambition
Après avoir successivement éliminé Rouen (32es, 0-1) puis l’Olympique de Marseille (16es, 1-1, 4-5 t.a.b.), les Dogues avaient vu leur parcours s’arrêter prématurément en huitièmes de finale de la précédente édition, surpris par l’USL Dunkerque. Ce samedi, les Lillois ont validé leur entrée en lice, de quoi nourrir les ambitions de certains supporters nordistes.
Pour Liam, la Coupe de France n’est « pas une priorité en soi ». S’il devait sacrifier une compétition, c’est vers celle-ci qu’il se tournerait. « Je préfère que l’on se concentre sur la Ligue 1 et la Coupe d’Europe plutôt que sur la Coupe de France », explique-t-il. Conscient de l’importance symbolique et historique de la Vieille Dame, le supporter souligne néanmoins certains aspects plus contraignants. « C’est une compétition prestigieuse, mais aussi très énergivore. Quand on voit l’accumulation des matchs, en club comme en sélection, on se rend compte qu’il faut parfois faire des choix. »
En conclusion, Liam nuance toutefois son propos et ne ferme pas totalement la porte à un beau parcours. « Même si je ne la considère pas comme une priorité, je ne serais évidemment pas contre une épopée qui nous ferait rêver. »
« Depuis notre victoire en 2011, c’est un peu compliqué »
« Je ne m’en cache pas, j’ai vraiment envie de remporter un trophée, confie Mathis, à rebours de l’avis de Liam. Cela fait plusieurs saisons que l’on ne trouve pas réellement notre place dans cette compétition. Honnêtement, depuis notre victoire en 2011, c’est devenu assez compliqué. Pour un club comme le LOSC, performer dans la “Coupe de tous les possibles” est presque une obligation. Il nous manque cette épopée un peu euphorique, capable de fédérer autour du club et d’insuffler une dynamique positive. » C’est avec espoir que Mathis conclut : « Cette année, je pense que c’est la bonne saison, pas forcément pour aller au bout, mais au moins pour espérer. »
