Comment Isaac Cossier s’en sort-il au Mans FC ? Le temps d’une première évaluation pour les prêtés du LOSC

Prêté par le LOSC au Mans FC cette saison, Isaac Cossier évolue à un niveau qu’il n’avait jamais ne serait-ce que côtoyé jusqu’à maintenant. Comment s’en sort-il ? On fait le point avec des supporters manceaux.

La trêve internationale de novembre, la dernière de l’année, est l’opportunité de revenir sur l’actualité des joueurs prêtés par le LOSC au cours de l’été, de faire un point sur leur avancée respective. Après Lisandru Olmeta, on poursuit avec Isaac Cossier (18 ans) qui a vécu une entrée soudaine dans le monde professionnel. Il n’avait pas fait la moindre apparition dans ce dernier avec les Dogues, se contentant de 44 rencontres avec les U19, de 17 matchs avec l’équipe réserve en N3), il a franchi ce cap en débarquant dans le vestiaire du Mans FC, où il est prêté cette saison.

Pour commenter ses premiers mois au Pays de la Loire, ses premiers mois au sein du football professionnel, nous avons interrogé deux supporters manceaux sur les réseaux sociaux. Antoine (@TribuneMancelle) et Paul (@LeMansFC_Actu) nous ont ainsi apporté leur éclairage.

Le tampon lillois

Les supporters manceaux, dont l’équipe a fait irruption en Ligue 2 au cours de l’été, ont vu apparaître un joueur dont « la quasi-totalité des Manceaux n’avaient jamais entendu parler » avant qu’il ne pose ses valises chez eux. Il s’agit évidemment d’Isaac Cossier, individualité qu’ils apprennent encore à découvrir. Ils étaient malgré tout emballés lors de sa signature. « Avec Lille, on a déjà eu de très bonnes pioches avec Vincent Burlet (2024-2025) la saison dernière et Ugo Raghouber (2023-2024) il y a deux ans. Nos exigences sont maintenant assez élevées quand on connait la qualité de formation lilloise », nous confie Antoine en rigolant. La jeunesse du LOSC a su marquer les esprits de façon positive au Mans.

Ce recrutement effectué dans les dernières heures du marché des transferts répondait à une logique sportive : « Il nous manquait un deuxième défenseur central gaucher pour compléter notre charnière. Harold Voyer, qui entame sa quatrième saison au club, est un excellent joueur et fait partie des tauliers de l’équipe, mais il lui fallait une concurrence pour le tirer vers le haut et assurer le poste en cas d’absence », nous explique encore Antoine.

Le statut du défenseur central lillois devait donc être celui de remplaçant, c’est bel et bien le cas avec huit matchs disputés (434 minutes) toutes compétitions confondues (Ligue 2, Coupe de France) depuis le début de la saison.

De premiers pas positifs

Intégré à la rotation défensive mancelle, la tâche n’est pas aisée pour Isaac Cossier, qui doit lutter avec une charnière déjà bien installée : « Notre arrière-garde (charnière + gardien) est surnommée le “trident triple Y” et elle est encore montée en puissance cette saison. On a une dizaine de clean-sheets sur l’ensemble de l’année, c’est du très solide », se satisfait pleinement Paul. Ce dernier estime d’ailleurs que le Lillois aurait eu plus d’opportunités s’il avait été droitier. « Il est gaucher, donc en concurrence avec Harold Voyer… C’est un élément fort, au contraire de son compère Théo Eyoum qui est un peu critiqué en ce début de saison. »

« On a entrevu une maturité étonnante chez lui »

« Il est effectivement sur une très belle dynamique, ce qui fait que l’on s’attendait tous à le voir avec ce statut de remplaçant », acquiesce Antoine à ses côtés, raccord avec l’analyse de son acolyte du jour. Mais… Ce n’est pas pour autant qu’Isaac Cossier a baissé les bras dès son arrivée. « Malgré cette concurrence féroce, il a su se distinguer lors de ses rares apparitions. On a entrevu chez lui une maturité étonnante pour un joueur aussi jeune : lucide dans ses choix, serein sous pression, très bon techniquement balle au pied, très bonne qualité d’intégration… », citait ainsi Paul.

Antoine poursuit ces commentaires plutôt flatteurs, tout en se voulant un poil plus précis : « Il a très vite été lancé dans le grand bain puisqu’il entre en jeu dès sa première apparition (sur un banc) en Ligue 2, et enchaîne avec une titularisation la semaine suivante. Si sa première entrée contre Rodez avait été convaincante, il a ensuite été plutôt fébrile à Dunkerque, juge-t-il. Par la suite, ses autres apparitions ont montré qu’il avait du talent et qu’il pouvait être une vraie option en tant que titulaire. Plus largement, son état d’esprit a plusieurs fois été mis en avant par le coach Patrick Videira, qui semble très satisfait de son rôle dans le groupe », note-t-il ainsi pour être parfaitement complet.

Et la suite ?

Qualifié de « joker de luxe » par Antoine, Isaac Cossier va devoir batailler tout au long de la saison pour tenter de se faire une place pérenne dans le dispositif du Mans FC. Nos deux interrogés, malgré la concurrence, pensent qu’il peut avoir sa chance : « Harold Voyer est un joueur qui a besoin de souffler. Il a clairement moyen de se faire sa place », estime Paul.

Antoine, toujours à ses côtés, est plutôt raccord avec cette conclusion positive. La saison est longue et des opportunités il y aura : « Au vu des exigences de la Ligue 2, avoir deux bons joueurs au même poste est un vrai luxe. Je pense que Cossier ne sera pas qu’un « simple » remplaçant, car le coach Videira aime challenger ses joueurs et je sais qu’il n’hésitera pas à faire jouer la concurrence au maximum pour tirer le meilleur de tous », analyse-t-il, lui qui a bien cerné le management du coach manceau.

La Coupe de France pourrait également être un atout pour notre jeune Dogue. Le Mans FC a réalisé un beau parcours lors de l’exercice précédent, ce sur quoi compte bien Antoine cette saison encore : « Cette compétition pourrait lui offrir beaucoup de temps de jeu », conclut-il, plein d’espoir après avoir vu briller Ugo Raghouber et Vincent Burlet ces deux dernières années. Antoine a eu le nez creux, puisqu’Isaac Cossier a disputé l’intégralité de la rencontre à Ivry (1-1, 2-4 t.a.b) samedi dernier.