La réaction de Bruno Genesio après LOSC – PAOK : « C’est moi le premier à blâmer pour moi ce soir »

Après la défaite du LOSC contre le PAOK Salonique (3-4), Bruno Genesio s’est présenté devant les médias afin d’évoquer la rencontre. Le technicien des Dogues estime que la défaite est en partie à cause de lui mais n’a pas compris certains faits de jeu.

Quelle est votre analyse de ce match un peu fou ?

Forcément une déception, une grosse déception, une grosse désillusion même et puis je m’en veux. Je m’en veux parce que mes choix n’ont pas été bons ce soir, c’est déjà une remise en question personnelle, très importante, et après on prendra le temps d’analyser un peu plus froidement le match en lui-même. Je pense qu’on a fait une première mi-temps indigne d’une équipe qui se veut ambitieuse dans cette compétition. Il y a des fondamentaux, il y a des valeurs à respecter dans le football de haut niveau, on ne les a pas respectées, il n’y a pas de hasard, on a ce qu’on mérite.

Déjà ces choix que vous regrettez, est-ce que vous pouvez nous en dire plus et, dans votre discours par rapport aux valeurs, tout ça, ça rappelle un petit peu la défaite face à Lens, est-ce que c’est un peu le même ressenti que vous avez ce soir ?

Pas vraiment parce que j’avais aussi souligné à Lens les faits de jeu contraires et une première mi-temps sur laquelle on n’avait pas été récompensé du football qu’on avait produit. Au moins deux, voire trois faits de jeu contraires qui avaient largement influencé le résultat, donc ce n’est pas du tout la même chose. Ce soir on a galvaudé nos valeurs en première mi-temps, les valeurs du foot et du sport en particulier de haut niveau que sont l’humilité, l’engagement, la motivation, l’agressivité. Le football c’est un sport de duel aussi, il faut gagner les ballons pour pouvoir jouer au football. En première mi-temps, on n’a rien fait de tout ça mais encore une fois, je vous le dis, celui qui fait l’équipe c’est moi, celui qui fait le plan de jeu c’est moi, celui qui fait les choix tactiques c’est moi, donc le premier à blâmer pour moi ce soir c’est le coach. Mais j’en tirerai les leçons pour la suite.

Je pense qu’il y a pénalty, je ne comprends pas trop pourquoi l’arbitre n’a pas pris cette décision

Quel a été votre discours à la mi-temps pour relancer la machine puisqu’on a vu une deuxième période meilleure en tout cas ? Et est-ce que vous y aviez cru ?

Oui, à la mi-temps j’y ai cru parce que je voyais bien que cette équipe, si on mettait un peu plus de rythme, si on mettait un peu plus d’engagement, elle a des bons joueurs devant mais je voyais bien qu’on avait la possibilité de les inquiéter défensivement, il fallait faire beaucoup plus que ce qu’on a fait, c’était pas très compliqué d’un autre côté. Donc c’est le discours que j’ai tenu à la mi-temps en leur disant qu’on avait raté notre première mi-temps, qu’on avait galvaudé notre première mi-temps au niveau des valeurs qui sont chères ici au LOSC mais qu’il y avait la place pour revenir, qu’il y avait la place pour revenir au score et que si on avait la réussite de marquer assez rapidement en seconde mi-temps, j’étais persuadé qu’on pouvait revenir. On a failli, je pense qu’à 3-2 on a un peu confondu vitesse et précipitation et qu’on a presque été trop impatients d’aller gagner le match et c’est certainement ce qui nous l’a fait perdre. Voilà, maintenant comme après chaque défaite il faut bien analyser toutes les causes de la défaite et surtout se remettre en question et rebondir parce que c’est ce qui est le plus important.

Quel est votre regard sur cette action de penalty sur Matias ?

Je pense qu’il y a pénalty, je ne comprends pas trop pourquoi l’arbitre n’a pas pris cette décision. C’est vrai que c’est un fait de jeu important puisqu’on peut passer potentiellement à 2-1 au lieu de 0-3, puisque quasiment sur l’action d’après on encaisse le troisième but. Mais autant à Lens, j’avais fait une longue tirade sur ces faits de jeu, autant ce soir, je n’ai pas envie de me réfugier uniquement derrière ça parce que ce serait beaucoup trop facile et ce serait occulter tout ce qui nous a manqué dans le jeu, notamment en première période.

Comment est-ce que vous expliquez cette inconstance de Lille cette saison ? Est-ce que vous pouvez l’expliquer ou est-ce que ça ne s’explique pas vraiment ?

Inconstant, je ne suis pas forcément d’accord avec vous parce qu’on avait deux défaites avant celle de ce soir. Une, je viens de le dire, dans un contexte très particulier qui n’a pas été assez souligné pour moi. Vous pouvez revoir le match, si vous voulez on le reverra ensemble, je vous montrerai que j’ai raison. Et Lyon, je pense que tout le monde a vu le même match, donc ce n’est pas du tout comparable avec le match de ce soir où on a été nuls en première mi-temps, nullissime à tous les niveaux. Pour moi, ce sont des analyses un petit peu différentes de ces trois défaites. Aucune défaite n’est encourageante, mais je l’avais dit après Lens et après Lyon, il y avait du contenu, il y avait du jeu, il y avait des valeurs, il y avait des occasions de but. Il y avait des faits de jeu au contraire qui avaient influencé le résultat, notamment à Lens. Je le redis clairement, comme ça c’est très clair. Ce soir, il n’y a rien de tout ça en première mi-temps. Oui, on peut éventuellement penser qu’il y a pénalty, il y a pénalty je pense, mais c’est beaucoup trop insuffisant ce qu’on a fait. C’est largement insuffisant, c’est en dessous de tout ce qu’on peut imaginer sur cette première mi-temps. Et dans le football, il n’y a pas de hasard, il n’y a jamais de hasard. On a ce qu’on mérite individuellement, collectivement. Il y a une bonne remise en question à avoir dès ce soir, dès demain matin, parce qu’une fois, ça peut arriver. On peut faire des erreurs, on peut passer à travers, mais il ne faut pas que ça se reproduise.

Pour revenir sur cette première mi-temps, est-ce que vous n’auriez pas pris le PAOK un peu à la légère ?

En tout cas, moi, non. Pour ceux qui étaient à ma causerie, ils le savent. Peut-être inconsciemment, peut-être qu’un nombre trop important de changements, au départ, de l’équipe nous a fait perdre quelques repères aussi. C’est pour ça que je vous dis que le premier qui doit se remettre en question, c’est moi. Parce qu’on sait que parfois, quand il y a beaucoup de changements en début de match, d’un match à l’autre, ça peut perturber les joueurs. Donc ça, je le prends pour moi et je l’assume. Après, ce qui me gêne plus, c’est l’apathie que l’on a eue, notamment sur les buts, en général, et aussi dans le jeu défensif et dans l’état d’esprit. Je parle souvent d’état d’esprit. Ce soir, je n’ai pas reconnu mon équipe en première mi-temps.