Publié le 29 octobre 2025 à 14:32

Crédit Photo : Le Petit Lillois / Nicolas Opigez
Récemment pris pour cible par une partie du public lillois, Berke Özer est-il vraiment l’un des maillons faibles de l’effectif du LOSC ? La réponse est non.
L’actualité mercantile du LOSC au cours du mois d’août a notamment été marquée par la quête d’un gardien (finalement Berke Özer), un homme censé succéder à Lucas Chevalier (127 matchs). Ce dernier, transféré au Paris Saint-Germain cet été contre 55 millions d’euros (bonus compris), était le symbole des dernières réussites lilloises et de l’évolution du projet mené par Olivier Létang. De par son parcours, passé par le centre de formation du LOSC, il possédait également un lien fort avec le public nordiste, un chant à son nom même.
Succéder à Lucas Chevalier, dont les prouesses lilloises l’avaient amené jusqu’à l’équipe de France, n’était donc pas une mince affaire. Cette réalité, on en a bien conscience au Domaine de Luchin, là où le Turc Berke Özer (25 ans) a fini par débarquer. « Lorsque vous passez derrière l’un des meilleurs gardiens français, ce n’est pas simple à assumer. C’est d’autant plus vrai pour un jeune gardien méconnu. Je sais que c’est difficile pour lui », a reconnu à plusieurs reprises Bruno Genesio depuis le début de la saison.
Des débuts précoces
L’étape du bizutage évoluait soudainement dans les rangs lillois cet été, passant d’une mise en scène artistique à de premières précoces sur les terrains. Romain Perraud avait été le premier à vivre cette expérience, posant ses valises dans le Nord le 08 août avant, dès le lendemain, de défendre les couleurs du LOSC sur la pelouse du Stade Olympique de Londres contre le West Ham United FC (1-1, 5-4 t.a.b) en amical. Berke Özer était le second, défendant les cages lilloises à Brest lors de la première journée de Ligue 1 quelques jours seulement après son arrivée. « Il était prêt », avait à l’époque assuré Bruno Genesio malgré trois buts encaissés.
Son profil se dessinait alors sous nos yeux : loin d’être frileux dans son jeu aux pieds, même si quelques coups de mou ont pu se faire ressentir, très rapide en dehors de sa ligne, où il apparaît parfois plus lourd, en difficulté dans les airs et lorsque sa vue est cachée, mais capable de réaliser des parades spectaculaires dans des un contre un, sur des frappes puissantes, ou encore lorsque ses réflexes interviennent. Peu académique, mais efficace (la plupart du temps), il s’avère également talentueux sur l’exercice des penalties.
Soirée inoubliable
« Ce match à Rome, c’était quand même assez exceptionnel », se remémorait Romain Perraud lors de son passage en conférence de presse le 22 octobre dernier. Le latéral lillois était invité à revenir sur les exploits (3 penalties stoppés en un seul et même match en Italie) récemment réalisés par son portier ainsi que sur sa place dans le groupe lillois. C’était avant que le LOSC ne s’oppose au PAOK Salonique, sa troisième joute européenne cette saison : « C’est un gardien qui se débrouille très, très bien depuis son arrivée. J’ai eu la chance d’arriver pratiquement en même temps que lui, ce qui m’a permis de l’aider dans son intégration. On a beaucoup discuté », expliquait-il.
Romain Perraud estime ainsi que l’intégration de Berke Özer « se passe très bien au sein du groupe et du club », dont il peut compter sur le soutien.
« Je n’avais jamais vu ça, répétait de son côté Bruno Genesio. Il a déjà montré toutes ses qualités lors de certains matchs. Je pense à Monaco, Rome, Nantes aussi », citait ainsi le technicien lillois.
De premiers sifflets
Malgré les arrêts réalisés sur penalties et les souvenirs ancrés, à jamais qui en découlent Berke Özer n’a pas été épargné par les critiques depuis le début de la saison. Ces dernières se cantonnaient cependant aux réseaux sociaux. C’était du moins le cas jusqu’à la débâcle vécue par les Dogues contre le PAOK Salonique. Mené de trois buts à la pause, le LOSC s’inclinait finalement de peu (3-4) au coup de sifflet final.
Malgré un cinquième penalty arrêté (sur 5), le Turc n’était pas épargné. Il était sifflé par une partie de la Tribune Nord, qui réclamait « un gardien » à plusieurs reprises. « On veut un gardien, on veut un gardien », avait-il été possible d’entendre. Une frange des supporters lillois semblait ainsi estimer que Berke Özer ne remplissait pas son rôle.
Moins bon que Lucas Chevalier ?
Depuis le début de la saison, même s’il n’a pas souhaité répondre à ces critiques, Bruno Genesio a répété quelques évidences. « Il découvre notre championnat, il découvre une nouvelle vie, une langue… Et puis, nos entraînements sont différents de ce qu’il avait connu jusqu’ici, notamment au niveau de la charge de travail. On fait un peu de la post-formation avec lui », avait expliqué le technicien lillois, sous-entendant à Rome que Berke Özer n’était qu’à l’entame de sa courbe de croissance dans le Nord.
Pour le moment, le portier lillois n’a pas encore réalisé la moindre boulette occasionnant un but, et ce, même s’il aurait parfois pu être plus décisif sur certaines réalisations adverses. À ses débuts, Lucas Chevalier avait été fautif à plusieurs reprises, notamment via son jeu aux pieds. Il est notamment possible de se remémorer certaines prises de risques à Lorient (27/08/23, 4-1) ou à Rennes (10/03/24, 2-2).
Le jeu des comparaisons
Lucas Chevalier et Berke Özer se retrouvent d’ailleurs tous deux dans une situation similaire. Ils ont quitté tout ce qu’ils connaissaient pour tenter de franchir un cap. Pour le moment, sur le plan statistique (Opta), c’est le Turc qui s’en sort le mieux. Ce dernier n’a encaissé que 10 buts, contre les 14 initialement attendus (soit 4 buts empêchés et un ratio positif d’1,3) au vu des tentatives concédées en Ligue 1. Le Parisien se contente à ce jour de 0,2 but stoppé. et d’un ratio neutre à 1.
« C’est un garçon qui a un très bon état d’esprit, qui a envie de progresser »
À l’issue des neuf premières journées de championnat, seul Hervé Koffi (Angers SCO) fait mieux que Berke Özer, légèrement devant Donovan Léon (AJ Auxerre) et Gerónimo Rulli (OM). Le Turc s’en sort donc plutôt bien, d’autant plus que réaliser une comparaison avec la saison 2024-2025 de Lucas Chevalier (sa 3e à Lille) ne ferait que peu de sens. Il est peut-être simplement temps de tourner la page.
Le LOSC semble aujourd’hui pouvoir s’appuyer sur un gardien dans les temps de passage, d’autant plus pour un nouvel arrivant : « C’est un garçon qui a un très bon état d’esprit, qui a envie de progresser. Il y a des axes de progression, mais on travaille au jour le jour avec lui comme avec les autres pour le perfectionner. Il apprend un autre métier depuis son arrivée, avec uniquement quelques arrêts à faire par match. Il le fait bien jusqu’à maintenant », concluait Bruno Genesio une semaine auparavant. Le déplacement du LOSC à Nice, ce mercredi (19h), est une nouvelle opportunité de marquer des points pour Berke Özer, et les Dogues pour lesquels il n’est pas un poids.
notez les dogues après belgrade - lille
Nos partenaires


Nos partenaires





