Bruno Genesio : « J’ai trop crié depuis que je suis arrivé au LOSC, beaucoup trop déjà »

Nouvel homme fort du LOSC, Bruno Genesio a pris la tête d’un groupe dont la jeunesse et l’insouciance sont parfois des défauts, à tel point qu’il a parfois fallu hausser le ton au cours de ces dernières semaines.

Toujours souriant, avenant et dans le dialogue avec la presse depuis son arrivée dans le Nord, il est possible d’avoir la fâcheuse tendance d’oublier que Bruno Genesio « a le sang un peu chaud » du fait de ses origines méditerranéennes, calabraises même. C’est qu’il faut de la poigne pour diriger un groupe et se tenir sur un banc pendant près de dix ans : « Humain oui. Doux, ça peut m’arriver, mais dur c’est possible, même colérique (rires). Mais j’aime l’échange. Mon style de management est plus porté sur la responsabilisation, la participation que sur un management directif et autoritaire », confiait-il récemment dans La Voix des Sports.

Dans la peau d’un Dogue depuis le mois de juin, il est aux côtés de ses hommes depuis de longues semaines désormais alors que ce samedi 17 août est un jour de rentrée et que l’obstacle du 3e tour préliminaire de la Ligue des Champions a déjà été franchi. Six matchs amicaux et deux matchs officiels dans les jambes, la saison est plus que lancée pour le LOSC de Bruno Genesio, qui a néanmoins parfois été contraint de hausser le ton au Domaine de Luchin : « Dans notre métier c’est parfois nécessaire (de pousser des gueulantes, ndlr). Cela m’est déjà arrivé ici. J’estime que lorsqu’on est obligé d’élever la voix c’est que le travail n’a pas été suffisamment bien fait en amont. Qu’on a raté quelque chose. Si les joueurs sortent du cadre, si les consignes ne sont pas appliquées, soit on ne leur a pas fait bien comprendre ce qu’on attendait d’eux, soit le message n’est pas passé suffisamment. […] Pour l’instant je le dis, j’ai trop crié depuis que je suis arrivé ici. Beaucoup trop déjà, explique le technicien à nos confrères lillois. Il y a des choses qui ne vont pas dans le sens où j’ai envie qu’elles aillent, mais pas que sur le terrain, aussi en dehors. Il y a des comportements qui ne sont pas en adéquation avec ce que j’attends du très haut niveau », évoquait-il, sans en dire plus. Un groupe jeune et insouciant a donc parfois besoin d’être recadré. Le tout pour mieux performer dans la foulée.

« C’est vrai que c’est arrivé quelques fois, mais c’est tranquille »

Ces propos ont évidemment attisé la curiosité et, de passage en conférence de presse, il n’a pu éviter ce sujet. Bruno Genesio est alors entré un peu plus en détails dans sa gestion du groupe nordiste : « Je me suis sûrement mal exprimé en disant que j’avais crié. Je suis un entraîneur qui n’a pas l’habitude de beaucoup m’énerver avec mes groupes, mais c’est vrai que depuis que je suis arrivé, il a fallu que je le fasse et si je dois le faire, je le fais. Je m’adapte. Simplement, c’était pour recadrer certaines choses, confie le technicien devant les médias ce vendredi, veille de duel avec le Stade de Reims. Je pense que l’on joue comme l’on s’entraîne et parfois, je voyais que l’on mettait un peu de temps à rentrer dans les entraînements et ça ne me plaisait pas beaucoup. Crier est un mot trop fort, mais élever la voix et recadrer, cela m’est déjà arrivé plusieurs fois depuis que je suis ici », concluait-il ainsi, insistant sur le fait, avec humour, que cela n’avait évidemment pas provoqué ses problèmes de dos (hernie).

Dans la foulée, c’est Bafodé Diakité qui apparaissait devant les médias. Membre inhérent du vestiaire lillois, il avoue que ce dernier a parfois dû être bousculé : « Hausser la voix est un grand mot, nuance-t-il lui aussi. À un certain moment, il se faisait entendre, c’est vrai, parce qu’on mettait un peu de temps à rentrer dans la séance, mais ça fait partie d’un début de saison quand il y a encore des petits réglages à faire. C’est bien d’avoir ces personnes-là pour nous mettre dedans. C’est vrai que c’est arrivé quelques fois, mais ça va, c’est tranquille », a-t-il fini par lancer avec un grand sourire, amusé par le sujet évoqué.