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Grégory Malicki : « J’aurais voulu faire toute ma fin de carrière au LOSC »

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Crédit photo : Imago

Passé par le LOSC entre 2001 et 2009, Grégory Malicki a cherché à s’imposer comme gardien numéro un pendant plus de 7 ans. Lui qui a connu les trois coachs emblématiques du LOSC a finalement rempli son objectif lors de sa dernière saison qui s’est mal terminée avec un départ précipité. Pour Le Petit Lillois, Grégory Malicki est revenu sur son aventure lilloise.

Tu arrives en 2001, sous la forme d’un prêt, est-ce tu sais que tu vas être le gardien numéro 2 ?

Oui, j’étais effectivement prêté par le Stade Rennais. Il y avait déjà Grégory Wimbée et Eric Allibert, Vahid était l’entraîneur. Ce qu’il faut savoir, c’est que quand le LOSC s’est qualifié pour la Ligue des Champions, Vahid a demandé à ce que je vienne pour être le numéro 2 et qu’il fallait que j’attende d’abord d’intégrer le groupe. Cette saison-là, je fais deux matchs de championnat et un ou deux matchs de Coupe. L’année d’après, Vahid s’en va, Claude Puel arrive et il a souhaité que je reste au club en tant que numéro 2, donc j’ai signé définitivement au LOSC.

 

Tu grappilles un peu de temps de jeu sur quelques matchs, Grégory Wimbée part mais Tony Sylva arrive. Tu pensais devenir numéro 1 à ce moment-là ?

Avant le départ de Grégory Wimbée, Claude Puel veut me faire débuter la saison. Sauf que j’ai une blessure à l’ischio qui me met à l’écart à peu près 2 mois. Donc le Grand (surnom donné à Wimbée) a continué de jouer et de faire de bons matchs, il n’y avait plus de discussions. Après, Greg est parti à Metz et Tony Sylva est arrivé. Je ne m’attendais pas à devenir numéro un mais je m’entraînais dans cette optique, dans le but de le devenir un jour. Tony a joué, c’était un gardien énorme. Il a fait des prestations énormes. J’étais sa doublure mais je trouvais mon importance au sein du groupe.

 

« Je savais que ce groupe là serait sûrement champion de France »

 

Est-ce que tu as eu envie de partir pendant ces 6 années où tu as joué numéro 2 ?

J’avais des opportunités bien sûr. Mais à l’époque, quand Tony jouait, il y avait la CAN et je faisais tout de même une dizaine de matchs par an. On faisait la coupe d’Europe tous les ans, parfois la Ligue des Champions… C’était de supers moments même si je ne jouais pas tout le temps. Mais bon, au niveau du temps de jeu, j’ai joué jusqu’à 40 ans, donc je me suis rattrapé après ! J’ai quand même fait une centaine de matchs avec le LOSC, toutes les compétitions confondues ! Au final, j’ai rempli mon objectif. Je souhaitais et m’entraînais pour devenir numéro 1 et j’ai réussi à l’être lors de ma dernière saison. Le travail a payé et j’en suis fier.

 

Est-ce qu’il y avait d’autres choses qui te retenaient au LOSC ?

Oui évidemment. Il y avait la ville, les supporters, et surtout le groupe. Claude Puel a construit un groupe qui avait l’ambition d’être champion de France. Ils l’ont été quelques années après, c’était indéniable, c’était sûr et ça je le savais. A l’époque, j’avais dit que si le coach arrivait à peaufiner un peu l’équipe sans faire partir les joueurs, ce groupe là serait sûrement champion de France. Rudi Garcia a su profiter de ça et mettre sa touche en ramenant d’autres joueurs après pour bonifier le groupe. Il y avait vraiment une très bonne ambiance, on vivait très bien ensemble. Les supporters étaient vraiment géniaux, l’ambiance dans le stade… Même si j’étais sur le banc, j’ai vécu de supers moments avec eux.

 

Quel rôle tu avais dans le vestiaire ? Le juges-tu comme un rôle important dans les bons résultats de la période ?

Oui, je pense que ça l’était. Je sais que Puel me faisait assez confiance sur ça, j’étais comme son relais dans le vestiaire. On avait un groupe assez jeune, avec beaucoup de joueurs qui débutaient. J’avais 28 ans à cette époque-là, oui, c’était mon rôle d’être un leader et d’être un grand frère pour eux.

 

Finalement, Tony Sylva part, l’espoir Butelle arrive, mais tu te retrouves pour la première fois en 7 ans, gardien titulaire de Lille. Ta carrière est enfin lancée ?

Non pas spécialement lancée, je pense que c’était juste une récompense de mon travail. Comme je l’ai dit, l’objectif était de finir numéro 1, et j’ai réussi. J’étais très content de l’être, même si ma carrière était plus sur la fin que sur le début. Ce que je sais, c’est qu’elle n’a pas commencé à ce moment-là. Je ne sais pas si j’avais les qualités pour être un titulaire en Ligue 1… Au final, on termine européen à la fin de la saison, c’était une très bonne chose, mais ça s’est mal fini pour moi quelques matchs avant la fin du championnat.

Gregory Malicki lors de la 2008-2009, où il était titulaire en Ligue 1 – Crédit photo : Imago

 

Effectivement. Désillusion au bout de 34 matchs joués, tu es écarté jusqu’à la fin de la saison. Tu peux nous expliquer ?

Je l’ai mal vécu. Rudi Garcia m’avait reproché de ne pas être décisif après la réception de l’OM (1-2), sur une reprise de Cheyrou, ex-lillois. Il m’a mis un peu la pression et m’a dit que si on ne gagnait pas le match suivant contre Lorient, il me sortirait de l’équipe. C’est qu’il a fait après la défaite contre Lorient. C’était une grosse frustration pour moi… Le gardien a de grosses responsabilités mais ce n’est pas le seul… Je ne pense pas que ce soit uniquement de ma faute si on perdait les matchs. Mais bon avec du recul, je me dis maintenant qu’il fallait qu’il fasse quelque chose. Il a changé de gardien et derrière il y a eu des résultats, donc voilà. A l’époque, je l’avais mal pris et à côté, il avait rajouté des choses…

 

Est-ce que tu avais de bons rapports avec lui avant le clash ? Tu faisais partie du conseil des sages crée par Rudi Garcia, tu t’en souviens ?

Je n’avais pas de mauvais rapports avec lui. J’avais toujours le même rôle qu’avant dans le vestiaire, je ne sais pas s’il s’en est rendu compte. Quand dans le vestiaire, ça grognait contre lui, j’étais là pour recadrer tout le monde pour qu’on aille dans le même sens. Ça, il ne l’a jamais vu et jamais su. Mais voilà, quand c’était chaud, je faisais mon taf dans le vestiaire. Je faisais partie du conseil des sages, oui. En fait, il prenait un peu les leaders d’un vestiaire et quand il y avait des choses à dire, quand il fallait discuter sur certains points, il réunissait les 4-5 joueurs du conseil et pour qu’on soit les voix du groupe. Il y avait Tafforeau, Balmont, Frau, Obraniak ou Béria, je ne sais plus trop… et moi.

 

« J’aurais voulu faire toute ma fin de carrière au LOSC »

 

Tu pars du LOSC en 2009, est-ce que tu as eu, ou tu as encore, des regrets ? Tu faisais partie d’un loft avec Tafforeau et tu n’as pas pu dire au revoir aux supporters.

Rudi Garcia avait décidé de ne plus me faire jouer donc je suis allé en soin, parce que j’avais aussi un problème à la cheville. Ensuite, il a dit plein de mensonges et de choses négatives sur moi. Quand il est revenu après avoir été limogé, il a dit que que Tafforeau et moi avions notre part de responsabilité dans ce licenciement. Donc j’ai décidé de partir. Je n’étais plus sur le même état d’esprit avec lui. Greg (Tafforeau) et moi étions les deux hommes forts de Claude Puel et Rudi Garcia a voulu nous écarter par rapport à cette ancienneté là. J’aurais voulu faire toute ma fin de carrière au LOSC. J’ai passé 8 ans au club, c’était très triste de partir. C’était une décision difficile, sachant qu’il me restait un an de contrat. J’aurais voulu faire le métier que je fais maintenant au LOSC (il est entraîneur des gardiens centre de formation de Niort).

 

En 2003, contre l’OM, vous perdez, pendant ton échauffement tu réponds à un supporter ? Pourquoi ? 

J’étais remplaçant. Les gars étaient en train de mouiller le maillot sur le terrain. Je suis quelqu’un qui n’aime pas l’injustice et je trouvais les supporters un peu durs. J’ai essayé de défendre les joueurs, quand ça touche les partenaires, ça me touche aussi, je suis comme ça. Je voulais leur dire qu’il fallait être tous ensemble. Ils sont tellement importants quand c’est positif. Dans cette période, on avait besoin de leur aide pour aller vers l’avant. C’était une première saison compliquée pour Puel. Il fallait lui laisser le temps, c’est un bâtisseur. C’était aussi très dur pour lui de passer derrière Vahid qui était adulé par le public.

 

Tu as connu trois coachs emblématiques du LOSC, qui t’as le plus marqué ? 

C’est Claud (Puel) bien sûr ! Même si c’est le coach qui m’a peut-être fait le moins jouer dans ma carrière (il rigole). C’est lui qui m’a le plus marqué par sa grinta, ses entraînements où il jouait avec nous. J’aimais bien son côté bâtisseur, il laissait la place à la jeunesse. Vahid était aussi un super coach dans sa rigueur, tout comme Rudi Garcia qui est un très bon entraîneur qui a produit du beau football, après le reste c’est différent.

 

Quel est le meilleur attaquant que tu aies vu passé au LOSC ? Celui que tu redoutais aux entraînements ?

Il y a eu des sacrés attaquants qui sont passés en 8 ans… Entre les Eden Hazard, Patrick Kluivert… avec lui, même s’il était un peu plus vieux que les autres, sur 10 reprises de volée, il y en avait 9 de cadrées. Il y a eu aussi Odemwingie, Pierre-Alain Frau. Celui que je mets au-dessus des autres c’était Eden… Avec l’âge qu’il avait en plus. L’équipe dépendait que de lui parfois.

 

Et entre Wimbée et Sylva, qui était le meilleur gardien ?

Greg Wimbée était un gardien plus à l’ancienne : sur sa ligne, très impressionnant avec une grande envergure. Tony Sylva était plus un gardien moderne. Très à l’aise avec ses pieds, il pouvait même jouer dans le champ. Il avait une réelle capacité d’anticipation, un vrai chat. Il m’impressionnait beaucoup.

 

« Le LOSC s’est adapté à la gestion des joueurs aujourd’hui »

 

Tu gardes encore contact avec des joueurs, entraîneurs du LOSC ?

J’ai récemment vu Flo Balmont oui. C’est vrai que je ne suis pas un grand fan du téléphone mais j’essaye de garder contact avec les anciens, notamment Greg Wimbée. On a tous très peu de temps, on est tous très pris.

 

Que penses-tu du LOSC de Gérard Lopez ?

C’est un LOSC qui a changé, comme le football. Le club s’est adapté à la gestion des joueurs aujourd’hui. Ils sont toujours en haut du classement avec des bons joueurs qui se révèlent chaque année. Pour certaines personnes qui sont un peu plus nostalgiques des années familiales ça peut paraître différent, mais le football n’entre plus trop dans cet esprit là. Ils font du super boulot c’est très bien.

 

Pour fini, ton plus beau souvenir au LOSC ?

Quand j’ai été titulaire à Milan, à San Siro. On a gagné 2-0. Ça restera mon plus beau souvenir. Tony Sylva se fracture le doigt trois jours avant et doit louper ce match super important. On est tous rentrés sans pression avec une bonne préparation et une belle équipe. On a réalisé l’exploit en allant se qualifier là-bas. Il n’y avait vraiment pas de pression. Si Milan gagnait, ça aurait été totalement normal. On finit à 2-0 avec un clean-sheet, c’était génial.

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