Football
Gérard Lopez explique pourquoi il a fait profil bas durant la crise

Discret dans les médias depuis l’annonce de l’arrêt définitif de la saison 2019-2020 de Ligue 1, Gérard Lopez est sorti du silence et est revenu sur certains aspects de cette crise sans précédent dans le monde du football.
Dans une interview accordée à L’Equipe, le président lillois est d’abord revenu sur les raisons de son silence depuis près d’un mois :
« Quand on regarde la situation des clubs, au-delà de ceux qui descendent en L2 (Toulouse et Amiens), je suis potentiellement et sportivement le plus affecté. Si j’avais plus parlé, on aurait prétexté que c’était de la mauvaise foi, on m’aurait stigmatisé. On était pourtant sur une dynamique sportive positive. Comme certains experts du foot, j’avais pour conviction que l’on pouvait terminer sur le podium. On ne savait pas comment allait se développer la crise sanitaire. J’ai trouvé qu’il était correct de ne pas m’emporter. J’ai reconnu ce que je devais reconnaître : le PSG champion.
J’ai dit que la déception était énorme. Il était inutile de rajouter à la cacophonie générale. Personne ne sait non plus ce qui se passe chez les autres. Dans mon cas, ma famille a été touchée par le COVID-19. Très gravement. Après, pour ce qui concerne la décision d’arrêter, votre journal a fait un titre en une qui a fait du bruit (voir L’Équipe du 29 mai, « Comme des cons ? »). Quand vous êtes dans une minorité absolue, vous ne pouvez pas décemment dire que la décision que vous venez de prendre est forcément la meilleure. J’ai le respect du gouvernement. Il a dû avoir des informations scientifiques que je n’ai pas eues. Quand il prend une décision, bonne ou mauvaise, c’est quand même compliqué d’aller faire contrepoids, surtout à une période où tout le monde risque de vous stigmatiser, malgré vos bonnes intentions de mener une discussion sportive. J’ai donc adopté un profil bas. »
Après avoir adopté un discours souhaitant absolument la reprise du championnat, le propriétaire du club a finalement accepté la décision. Il explique pourquoi :
« Pour la raison principale évoquée par le gouvernement, c’est-à-dire celle sanitaire. Je ne me permettrai jamais de faire passer un match de foot avant la santé. Mais j’aurais espéré que l’on dise à l’époque : « On ne sait pas. On attend d’en savoir plus. » Pas qu’on dise : « On reprend, on fait un tournoi, on empile les matches. » Ce n’était pas le sujet. Il fallait éviter de prendre des décisions néfastes. Même aujourd’hui, je ne dis pas que ceux qui ont repris ont raison. Car ils n’ont pas encore terminé. Mais ils ont eu de l’intelligence dans l’approche du problème. Et on est – quasiment – les seuls à avoir arrêté. »
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