Publié le 12 avril 2020 à 19:55

Par - Catégories : Football-

Les Dogues se sont maintenus de justesse la saison précédente mais les règles vont changer à partir de la reprise : il y aura 4 relégués au lieu de 3. L’exercice est difficile mais pas impossible. Après un bon début de saison, le LOSC va enchaîner les contre-performances et filer tout droit en D2.

Peu de personnes auraient misé sur le maintien du LOSC en début de saison. Le championnat devait passer à 18 équipes l’année suivante, 4 places étaient donc relégables et le LOSC faisait partie des équipes que l’on voyait descendre à la fin du championnat. En même temps, le contexte ne leur était pas très favorable. En grande difficulté économique, le club avait dû vendre quelques joueurs chevronnés pour alléger la masse salariale (Amara Simba, Joël Germain et Philippe Périlleux) et recruter des joueurs avec un chéquier limité à moins de 2M de francs. Les dirigeants ont essayé de trouver la perle rare et ont acquis tout de même 6 joueurs à bas prix, pas de quoi déceler le nouveau Michel Platini.

 

Des débuts prometteurs

Le LOSC débute son championnat contre Metz devant ses supporters. C’est lors de ce match que l’on va découvrir ou plutôt redécouvrir Miladin Bečanović. Le jeune monténégrin est titularisé en n°9, son poste de prédilection. Le joueur que Gimonprez-Jooris voit ce jour-là est complètement différent du Bečanović de l’an passé. Devenu beaucoup plus rapide, vif et mordant sur le ballon, c’est lui qui inscrit le seul but de la rencontre juste après la mi-temps. Le LOSC gagne 1-0 contre les grenats de Robert Pirès et semble bien lancé pour son objectif maintien.

Jean-Michel Cavalli (entraîneur LOSC) et Gérard Gili (entraîneur OM) pendant Lille – Marseille le 20 septembre 1996 – By IconSport

Mais les Dogues font preuve d’irrégularité. Capable de mettre 3 buts à Rennes puis Nice consécutivement à domicile, le LOSC prend aussi quelques débâcles contre le Monaco de Sonny Anderson et de Thierry Henry (4-1), puis deux fois 3-0 à l’extérieur contre les Girondins de Papin et les Strasbourgeois de Zitelli (qui marque un triplé ce jour-là). Les joueurs comptent beaucoup sur Bečanović et Djezon Boutoille, qui marquent 12 buts à eux deux lors des 15 premières journées. Les lillois jouent par intermittence, aussi lors d’un même match. Les hommes de Jean-Michel Cavalli reçoivent le FC Nantes, auteur d’une bonne saison jusque-là, et font passer le stade Gimonprez-Jooris par toutes les émotions. Les deux équipes marqueront 3 buts chacun.

Pour confirmer cette bonne entame de saison, il faut gagner le fameux derby du Nord contre le RC Lens à domicile. Le LOSC l’emporte 2-1 grâce un doublé de Patrick Collot en première mi-temps. Les supporters peuvent laisser parler leur joie et narguer le voisin jusqu’au match retour. Après cette 17ème journée, le LOSC est 4ème avec 26 points, à une quinzaine de points du maintien. Inespéré. Pourtant, à défaut d’avoir un effet positif dans la tête des joueurs, cette victoire a donné suite à une série cataclysmique de défaites.

 

Un dynamique ensuite rompue

On ne sait pas trop ce qu’il s’est passé dans la tête des lillois ce soir-là. Se sont-ils vu trop beaux ? Ont-ils mal géré cette 4ème place inattendue ? Dès le match suivant contre le leader parisien, le LOSC perd 3-1 malgré un nouveau but de Patrick Collot. Puis le club nordiste enchaîne les matchs sans gagner.

Les lillois ont vécu un véritable calvaire en deuxième partie de saison. En plus de perdre Pascal Cygan et Roger Hitoto sur blessures, les Dogues vont subir de lourdes défaites contre Marseille (5-1), Strasbourg (2-4) et Montpellier (0-4) et de mauvais résultats contre des concurrents au maintien comme contre Cannes (1-2) et Nice (1-1). Le LOSC ne sait plus gagner et va l’emporter à une seule reprise lors des 22 derniers matchs, c’était contre Nancy à domicile (2-0), Banjac et Bečanović avaient marqué lors de la 29ème journée. Une seule victoire en 1997, 15 défaites et 6 nuls après le match contre Lens. C’est l’une des pires séries de l’histoire du club.

Les Dogues rentrent dans la zone rouge pour la 1ère fois après un match catastrophique contre le Stade Malherbe de Caen. Dès l’engagement, les lillois perdent le ballon et se font prendre avant la minute de jeu par Frédéric Née sur une action d’école. Le score restera à 1-0.

Les Sangs et Or ne pouvaient pas rêver mieux le jour du derby : enfoncer encore plus son pire voisin et lui indiquer le chemin de la Ligue 2. Même si rien n’est encore fait mathématiquement, Lens assurerait presque son maintien lors de ce match et prendrait 8 points d’avance sur le LOSC en cas de victoire. Si c’était le cas, le LOSC repartirait une fois de plus avec 0 point à 5 journées de la fin. Même avant le match, les supporters lensois avaient cœur à enterrer les lillois en affichant des pancartes en forme de cercueil « La SPA en deuil, les Dogues Lillois en D2 ». Les joueurs les ont écoutés, Philippe Brunel marque dès la 25ème minute de jeu et scelle le score à 1-0. Les lillois sont à terre et ne vont jamais se relever.

Plus personne n’y croit, mais le match de la dernière chance se joue contre Le Havre. Il faut impérativement une victoire et espérer un mauvais résultat de Rennes, 5 points devant. Le havrais Ramdane ouvre le score sur une superbe action individuelle et éteint les espoirs loscistes. Dindeleux égalise avant la mi-temps mais le polonais Wieszczycki redonne l’avantage à son équipe sur une super frappe dans la lucarne juste après la pause. Bečanović va une nouvelle fois égaliser, hélas, les deux équipes resteront sur ce score. 2-2 : les lillois sont en D2…

 

Une saison à oublier

« J’avais 16 ans à l’époque, je me rappelle de notre très bon début de saison, puis la dégringolade au classement. Je me souviens du match contre Le Havre à Gimonprez. On était déjà sûr de descendre et ça m’a fait bizarre. Je me suis dit que, à jouer le maintien chaque saison, il fallait bien que ça arrive et que ça pouvait être un bien pour un mal de repartir à 0 » confie Christophe L, supporter du LOSC depuis 1988.

Le LOSC perdra tous ses matchs jusqu’à la fin de la saison et finira 19ème à 35 points. 2ème plus mauvaise différence de but (-26) et deuxième pire défense du championnat de France (58 buts encaissés), seul Nice a fait pire sur cette saison.

En Coupe de France, les lillois avaient eu le mérite de battre Marseille et Lyon 1-0 pendant les 2 premiers tours en février. Ils ont vite été refroidis le mois suivant par Montpellier, venu chercher sa qualification dans le Nord en gagnant 0-3.

« Malgré la mauvaise saison, 3 joueurs m’ont marqué : Franck Renou avait un sacré potentiel tout comme l’autre nantais David Garcion. Bečanović avait été aussi très bon. » Christophe L.

Miladin Becanovic durant la rencontre Lille – Marseille, le 20 Septembre 1996 – By IconSport

Bon, un peu de positif maintenant : On se rappelle ensuite que le LOSC se battra pour remonter le plus vite en L1. Ça ne se fera que 2 ans plus tard, et de la plus belle des manières. Notre club ne descendra plus jamais dans une division inférieur après cette saison 96-97. Ce fut notre dernière descente, une descente rude, mais nous avons réussi à remonter. Quelques années plus tard, le LOSC joue la coupe d’Europe, de quoi se remonter le moral.

La formation lilloise peut-elle sortir gagnante de cette crise ?
Un jour, un but : Milenko Acimovic et son but lointain contre Caen

Aide : Il y a 15 joueurs à trouver.

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