Rémy Cabella : « Je préfère faire marquer que marquer. Mon bonheur, c’est les autres »

Véritable ami du ballon, Rémy Cabella (33 ans) a décrit sa façon de voir les choses sur un terrain dans un long entretien accordé dans le magazine So Foot.

« Il fut un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître », une rengaine qui revient sur le devant de la scène à chaque fois que l’on mentionne la position de numéro 10. Un rôle qui se serait perdu à travers les époques. Pour autant, Rémy Cabella en est bien un et compte bien mettre ses qualités au profit du groupe. Néanmoins, il estime que sa vision du jeu peut être la source de certains problèmes épineux : « Jonathan David me dit parfois : ‘Mais Rémy, frappe ! Tu m’as cherché là ?’ Bah oui Jo, je t’ai cherché… Je vois souvent beaucoup de choses à la fois et j’essaie de faire le bon choix. Le problème, c’est que de temps en temps, je vais voir quelque chose et me dire : ‘Là ce n’est pas possible…’ Sauf que je vais le tenter quand même. […] Des fois ça marche, des fois pas du tout », lance-t-il avant de poursuivre, revenant sur l’utilisation de sa vision du jeu en cours de partie : « Sur le terrain, je peux aussi savoir depuis combien de temps certains de mes coéquipiers n’ont pas touché le ballon. Du coup, peut-être que ce n’est pas le jeu, mais dans certains cas, ça permet au mec de rester dans le match. Il y a des fois où si d’autres joueurs voyaient ce que je vois, le jeu irait encore plus vite. Par exemple, quand mon défenseur a la balle, j’ai déjà analysé la structure de l’adversaire et je sais que s’il donne le ballon à untel, qu’il se déplace là, que moi je reviens, ça peut créer quelque chose. Dans ma tête, j’ai trois ou quatre coups d’avance », confiait-il à la plume des journalistes de So Foot.

Si Rémy Cabella réfléchit comme un joueur d’échec, ce n’est pas pour s’offrir seul le scalp du roi adverse. Ce qu’il préfère par dessus tout, c’est faire briller les coéquipiers présents à ses côtés : « C’est mon jeu. Moi, je ne suis pas un ailier, je ne vais pas courir à 3000 à l’heure. Il me faut plutôt le ballon dans les pieds, que je puisse contrôler le jeu, le rythmer, faire marquer les autres… C’est ça, mes qualités. Mon bonheur, c’est les autres, donc je préfère faire marquer que marquer. »