Publié le 7 octobre 2025 à 17:20

Crédit Photo : LOSC Médias
Invité spécial lors de la réception du Paris Saint-Germain ce dimanche (1-1), Matt Moussilou s’est arrêté près d’une dizaine de minutes à notre micro. Le LOSC et ses anciens, c’est toujours une belle histoire d’amour.
Joueur issu du centre de formation du LOSC, dont il a porté à 140 reprises (39 buts) de 2002 à 2006 en équipe professionnelle, Matt Moussilou (43 ans) était de passage dans le Nord ce dimanche. Il était l’invité prestigieux de la formation lilloise lors de la réception du Paris Saint-Germain (1-1) dans le cadre de la septième journée de Ligue 1. Il a ainsi pu renouer avec les supporters lillois, une communauté qu’il chérit.
Mais cette rencontre n’était pas véritablement la raison de la venue de Matt Moussilou. Ce dernier symbolise le Stade Grimonprez-Jooris, dont il a fait trembler les filets pour la toute dernière fois un 15 mai 2004 contre le SC Bastia (2-0), enceinte qui fêtera ses 50 ans d’existence (dans nos mémoires, puisqu’il a été rasé à partir de mars 2010) en octobre. Une communication sera évidemment réalisée sur le sujet, ainsi qu’un livre. Habitué du fait, Maxime Pousset, accompagné par Damien Boone et Arnaud Mahieu, sortira très prochainement un ouvrage à son sujet : « Grimonprez-Jooris, 1975-2011 », les férus de l’histoire du LOSC vont encore se régaler.
Raviver des souvenirs
Dans quelles conditions s’est organisé votre petit passage par Lille ?
C’est toujours un plaisir de venir dans la région. Le club m’a contacté pour faire une petite immersion, un petit peu sur quelques jours pour raviver les souvenirs, renouer avec certaines émotions, retrouver un petit peu le lien avec ce public, cette communauté qui m’est chère et qui me donne beaucoup d’affection. C’était beaucoup de choses symboliques qui reviennent à la surface.
Il faut souligner ce que fait le club, de garder ce lien avec les anciens. C’est quelque chose de très important pour nous.
Comment c’était alors ?
Magnifique ! J’ai pu confirmer une nouvelle fois de plus la chaleur humaine des habitants de la région. J’ai pu faire le plein d’énergie, ça m’a fait du bien. C’est toujours un plaisir de repasser dans la région et puis, voir l’évolution de ce club, c’est une petite fierté.
Vous avez parlé de fierté en parlant de l’évolution du LOSC. Pourquoi cela vous rend fier ?
Parce qu’on est venus d’en bas. On est monté un petit peu avec les moyens du bord, les moyens du moment. Quand j’étais au LOSC, c’était encore des préfabriqués au Domaine de Luchin. Aujourd’hui, le LOSC est devenu une institution qui dispose d’infrastructures de haut niveau. Tout ça, accompagné des résultats nationaux et européens… Le LOSC est un club qui compte maintenant. C’est une fierté, parce que c’est un club qui évolue avec son temps, un club fiable qui grandit graduellement.
Vous estimez avoir fait partie des premières générations de cette stature européenne ?
Oui, mais légèrement en retrait, derrière la génération avec Vahid Halilhodžić quand même. On a été la confirmation, tout en continuant de monter. Et aujourd’hui, c’est un club qui compte, un club très important.
Quel souvenir marquant gardez-vous de votre passage à Lille ?
Beaucoup, vraiment beaucoup… Symboliquement, il y a forcément le but marqué à Grimonprez-Jooris (le dernier le 15 mai 2004, victoire 2-0 du LOSC face à Bastia). Pour moi qui étais au centre de formation 4-5 ans en arrière, qui découvrait des grands stades les yeux écarquillés avec ma maman… Boucler la boucle avec ce but, c’est quelque chose de symbolique. Je suis arrivé en tant qu’enfant et je suis reparti en adulte en ayant inscrit ce dernier but. Moi, le gamin du cru. C’est toujours des émotions.
Après, il y a tellement de souvenirs (sourire). C’est difficile de n’en citer que quelques-uns.
Vous êtes longtemps resté le meilleur buteur du LOSC sur la scène européenne. Vous avez récemment été devancé par Yusuf Yazici puis par Jonathan David. Cela vous a fait quelque chose de particulier ?
Les records sont faits pour être battus. Mais ce qui est marrant, c’est surtout de recevoir plein de messages à ce sujet lorsque c’était arrivé. Plein de Lillois… Mais les records sont faits pour être battus, bravo à eux. Et puis, cela veut dire que c’est bon signe pour le LOSC (sourire).
Le LOSC version 2025-2026
Qu’avez-vous pensé de cette soirée et de ce match (LOSC 1-1 PSG) ?
J’ai eu l’impression que les deux équipes étaient un peu fatiguées en première période, probablement suite aux débauches d’énergie consenties en Europe. On savait qu’avec les changements, ça allait bouger. C’est ce qu’il s’est passé avec les entrants. Lille n’a pas lâché, à l’image de Dogues, et ils sont allés chercher ce point. Le coach a fait de très bons changements et ça a payé. Je me demande même s’il n’y avait pas matière à faire un petit peu mieux en marquant un deuxième but. Mais dans l’ensemble, le score est plutôt équitable.
Qu’est-ce que vous pensez de cette équipe ?
Là, on était parti dans l’inconnu. Quand tu perds des éléments comme Jonathan David, qui était quand même quelqu’un, et puis les autres. Mais les dirigeants arrivent toujours à trouver des solutions, que ce soit ailleurs ou au niveau des jeunes. C’est important aussi de relever la formation du LOSC. Je la trouve très importante. Ça l’était déjà à notre époque et ça continue. C’est beau qu’elle perdure. C’est une fierté. J’espère qu’ils vont continuer comme ça. Le plus important, ce sont ces jeunes qui construiront demain.
Comment est-ce que vous voyez avancer le LOSC cette saison ?
Ça va dépendre en grande partie des débauches d’énergie en Coupe d’Europe. Ils n’ont pas un effectif pléthore comme l’est celui du Paris Saint-Germain. Ça va aussi se jouer dans les périodes un peu hivernales où la fatigue va arriver et savoir comment gérer les émotions et gérer l’effectif.
On ne peut pas encore s’avancer pleinement sur cette équipe-là, mais elle a un potentiel. Elle l’a démontré sur plusieurs matchs. Je pense que ce sera une équipe sur laquelle il faudra compter jusqu’à la fin du championnat. Dans les cinq premiers peut-être. Et puis, en Europe, on y croit ! Quand on gagne à Rome, il y a de quoi ambitionner plus haut. L’Europe réussit aux Lillois, grâce à leur audace.
L’actualité de Matt Moussilou
Et que devient Matt Moussilou aujourd’hui ?
J’ai des académies dans lesquelles je développe des attaquants. Je travaille dans des structures aussi où je perfectionne des équipes d’élite, de 14-15 ans, en partenariat avec le Servette de Genève, le club phare du coin, le meilleur vivier.
Et par la suite, je fais des coachings personnels aussi pour des attaquants qui sont dans d’autres projets, dans d’autres structures. J’ai aussi une petite académie qui va se mettre en place tout doucement pour rappeler des détails, donner de la confiance, et peaufiner les aptitudes, les attitudes qui font que l’on est un bon attaquant.
Vous parlez LOSC avec Jocelyn Gourvennec (qui a signé au Servette FC, ndlr) ?
Jocelyn Gourvenec, je n’ai pas eu encore l’occasion de le voir (rires). Je suis plus en lien avec les éducateurs au niveau des jeunes. Mais si l’occasion se présente, on va pouvoir discuter de deux ou trois petites choses entre nous (sourire). Je sais que c’est une belle personne.
Merci beaucoup Matt, on vous voit à Berne (capitale suisse, pour BSC Young Boys – LOSC) ?
Peut-être, peut-être… Ce n’est pas impossible.
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