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Alain (supporter héraultais avant LOSC – Montpellier HSC) : « J’ai peur du désastre, mais aussi l’envie de croire à l’exploit »

Dans le cadre de la vingt-cinquième journée de Ligue 1, le LOSC accueille Montpellier ce samedi sur la pelouse de la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy. Pour introduire cette rencontre, Le Petit Lillois est parti à la rencontre d’Alain, supporter montpelliérain de longue date.
Que peux-tu nous dire sur la dynamique actuelle du Montpellier HSC ?
Y a-t-il un pilote dans l’avion ? C’est la question que je me pose depuis le début de la saison. Plus qu’une question, elle est même devenue la source de chambrage avec mes amis. Il reste dix matchs, soit trente points à prendre. Montpellier est actuellement à 15 unités glanées sur 72 possibles. La logique voudrait que le club termine à la dernière place, largué et intégré parmi les pires équipes de l’histoire du championnat. Vous vous rendez compte, on pourrait faire pire que Lens en 1989. Je suis persuadé que cela ne vous plairait pas. Aidez-nous (rire). Bref, on est mal et la dynamique de cinq défaites consécutives (Lens, Strasbourg, Lyon, Nice & Rennes) n’est pas là pour nous donner de l’espoir. On est la pire défense et la pire attaque. On est à notre place. Voilà, je vais m’arrêter là.
Comment expliquer cette saison galère ?
Du restaurant de Laurent Nicollin au salaire de Téji Savanier et Khazri, en passant par le grand déballage de Younès Belhanda et Rémi Cabella, la fausse rumeur autour de Wissam Ben Yedder, Bruno Genesio qui course Tanguy Coulibaly au match aller… Je dois continuer ? Notre saison est une succession d’événements assez improbables et, forcément, ça n’aide pas à se concentrer sur le terrain. On a même sorti Jean-Louis (Gasset) de sa retraite, c’est dire. On ne le remerciera jamais assez. Venir tenter de sauver un club à la dérive, cela traduit un dévouement inégalé. Honnêtement, le groupe a mérité cette saison. Nos sénateurs restent sur leur rythme et on ne sent pas de supplément d’âme. Quand je vous vois en Ligue des Champions ou que je vois Le Havre qui se sort les tripes pour tenter de se maintenir, il faut être aveugle pour juger l’état d’esprit des Montpelliérains satisfaisant. Et cela compte aussi pour notre direction, qui est molle à tous les niveaux… À l’ancienne, nous avions de la poigne. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Quelles sont les forces et les faiblesses du Montpellier HSC ?
Il n’y a pas de force, que des faiblesses. Allez, quand même, on va dire que notre agressivité peut parfois faire disjoncter nos adversaires. Je pense notamment au LOSC, qui avait perdu le fil de son match lors de son déplacement à La Mosson. C’est malheureusement la seule force sur laquelle on semble pouvoir s’appuyer, d’autant plus contre des adversaires de ce niveau.
Les supporters montpelliérains sont-ils à fond derrière leur équipe dans la course au maintien ?
Non, on ne sent pas non plus ce sentiment d’unité. J’ai l’impression que votre question se dirigeait là-dessus. Motiver les foules est de plus en plus compliqué. Même avec des offres au rabais, personne ne vient au stade. Par exemple, lors de la réception du Stade Rennais (0-4), nous n’étions que 11 990 dans le stade. C’est la pire affluence de la saison. Nous aussi, on mérite peut-être ce dénouement.
Vous paraissez très, très pessimiste ?
Oui, parce qu’on ne nous donne pas de raison d’espérer. Là, pour le match à Lille, nos sources d’espoir viennent plus du LOSC (du fait qu’il y ait la Ligue des Champions et cette mauvaise dynamique contre les petits) que de nos propres forces. Dans cette dynamique, c’est difficile d’être optimiste.
Comment te projettes-tu vers la rencontre à venir ?
Et bien, contrairement à tout ce que j’ai pu vous dire, et même si je suis pessimiste, j’ai toujours l’espoir d’un résultat positif. Malgré la débâcle du week-end précédent, tout n’était pas à jeter et sans deux hors-jeu litigieux, on aurait pu faire quelque chose. J’ai peur d’un nouveau désastre, mais j’ai encore envie de croire à un exploit. Ne pas y croire ne serait-ce qu’un peu, ce serait abandonner définitivement mon équipe. Je n’ai pas envie de ça.
Que retiens-tu du match aller ?
Étrangement, c’est contre l’une des meilleures équipes du championnat que nos joueurs ont montré le meilleur visage. Ce n’était pas forcément beau à voir, avec beaucoup d’agressivité et de rugosité, mais le plan de jeu de Jean-Louis Gasset avait fait bafouiller les Lillois. Très techniques, je n’ai pas l’impression qu’ils avaient prévu de se faire bouger comme ça. J’espère que nos convictions parviendront à bousculer celle du LOSC, qui est quand même une belle, très belle équipe. Vous avez de la chance. En tout cas, votre équipe est attachante.
Y-a-t’il un joueur dont vous vous méfiez particulièrement à Lille ?
J’ai regardé les derniers matchs du LOSC et j’espère qu’Ayyoub Bouaddi ne jouera pas. Quelle classe il avait à Dortmund. Sa technique et son calme pourraient nous poser beaucoup de problèmes dans le cœur du jeu. Bizarrement, je vois plus facilement un Benjamin André tomber dans le jeu de l’agressivité voulu par les Montpelliérains, pas ce jeune homme. Il y a évidemment (Jonathan) David aussi et (Hakon) Haraldsson également. Ils courent partout, ce que personne ne fait dans notre effectif.
Enfin, quel scénario imagines-tu et quel serait ton pronostic ?
Il faut être chauvin. Malgré les difficultés, j’ai toujours l’espoir de voir mon équipe l’emporter et se maintenir, alors je partirai sur l’unique scénario qui pourrait nous être favorable. J’espère que l’on pourra tenir dans le combat pendant de longues, très longues minutes, que le statu quo entraînera de la frustration et de la nervosité chez les Lillois qui finiront par craquer. Soyons fous, autant que serait une victoire d’un tout petit but (0-1). On y croit !
💥 𝑱𝑶𝑼𝑹 𝑫𝑬 𝑴𝑨𝑻𝑪𝑯
⚽️ #LOSCMHSC
📺 @daznfr
⌚️ 19h
📍 Décathlon Aréna Stade Pierre Mauroy
🏟️ J25 – Ligue1 Mc Donald’s pic.twitter.com/MSQvTF5mDX— MHSC (@MontpellierHSC) March 8, 2025