Football
Droits TV : « Ils doivent comprendre qu’il faut diminuer leur masse salariale », Vincent Labrune s’attaque aux clubs de Ligue 1
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Vincent Labrune, président de la Ligue de Football Professionnel (LFP), s’est exprimé sur le feuilleton des droits TV de la Ligue 1 et les tensions qui en découlent dans un entretien accordé à L’Équipe vendredi. Les clubs devront notamment diminuer leur masse salariale.
Grand absent de la scène médiatique ces dernières semaines, alors que l’actualité autour du football français, qui s’enfonçait dans une nouvelle crise des droits TV après le refus de DAZN de payer une partie de son échéance programmée en février, fait la Une de tous les médias, Vincent Labrune « fait partie de ceux qui agissent ». C’est du moins ce qu’assure le président de la Ligue de Football Professionnel, qui a pris la parole ce vendredi 28 février dans les colonnes de L’Équipe.
« Il y a ceux qui parlent et ceux qui agissent. Pour ma part, j’étais concentré sur une seule mission : que les clubs reçoivent l’argent qui leur était dû. C’est chose faite grâce à l’implication de tous. Le football français mérite mieux que les querelles de personnes qui se sont retrouvées sur la place publique ces derniers jours », débute-t-il. Après plusieurs semaines de bras de fer, la plateforme britannique DAZN a effectivement cédé, et versé les 35 millions d’euros dus.
« Il faut arrêter avec les débats et les polémiques qui se fondent sur du vent »
Au cours de cet entretien, Vincent Labrune a été interrogé sur de multiples sujets, tels que ses relations avec Nasser Al-Khelaïfi, son poids, le collège des présidents… ou encore DAZN et l’attribution des droits TV au cours de l’été 2024. Le président de la LFP, qui souhaite aujourd’hui « regarder devant lui car les clubs, les spectateurs et plus globalement les amoureux du football français ont un intérêt commun », s’explique, notamment sur le fait de ne pas avoir attribué l’intégralité des matchs à un seul et unique diffuseur. Cette réalité force, depuis le début de la saison, les consommateurs du football français à payer deux abonnements distincts.
« Il va falloir arrêter de raconter n’importe quoi parce que c’est devenu un sport national, se défend d’entrée de jeu Vincent Labrune. On a bien sûr essayé de vendre la totalité des matchs à DAZN, car c’était notre priorité d’avoir toutes les rencontres chez un même diffuseur. Il se trouve que DAZN ne pouvait pas aller au-delà d’un montant de 400 millions d’euros pour 8 matchs. Ils auraient peut-être pu prendre les 9 rencontres, mais pour 400. C’est pour ça que l’on a fait 8+1. Sur le « + 1″, on n’avait en fait que beIN. […] Aux alentours du 14 juillet, Amazon a fait savoir qu’ils pouvaient peut-être donner 50 millions, mais en face on avait 80 + 20 de beIN. Donc dans tous les cas de figure, beIN était de loin le mieux-disant », se justifie-t-il.
Il a proposé sa démission
Vient ensuite le sujet de Canal+, dont Vincent Labrune « déplore le refus de participer aux derniers appels d’offres » organisé l’été dernier. Il estime avoir « tout essayé pour les mettre autour de la table » et leur ouvre toujours la porte à date : « Si demain, Canal+ souhaite diffuser la L1 à sa juste valeur, ils seront évidemment les bienvenus. Mais aujourd’hui, ils n’ont pas souhaité le faire et on ne peut pas les forcer », explique-t-il.
Sa présence à la tête de la Ligue de Football Professionnel est-elle la raison de ce manque de présence sur le marché ? « Sans trahir de secret, j’ai fait passer le message à Canal+, dès le mois de mai dernier, que si c’était moi le problème, j’étais prêt à me retirer pour favoriser leur arrivée au juste prix, avoue le président de la LFP. Ce n’est pas le retour que j’ai eu. En aucun cas, je ne dois être un frein à quoi que ce soit. Je suis guidé par l’intérêt général et pas par mon cas personnel. »
La DNCG prend le pouvoir
Vincent Labrune conclut ses propos par un message à destination des clubs. Si les problèmes proviennent du passé, de ce qui s’est déroulé avant sa prise de fonction, il juge que la voix de la raison doit être retrouvée par les clubs professionnels. Ces derniers doivent réduire leur masse salariale. C’est ainsi que plus de pouvoir devrait être accordé à la DNCG dans les mois à venir : « Le fait générateur, c’est Mediapro, qui était dirigée par celui qui est désormais un président de club salarié (Jean-Michel Roussier, Le Havre) qui s’évertue à expliquer que les difficultés du football français sont de notre faute. À la suite de l’accord Mediapro, qui nous promettait 1,2 milliard d’euros de revenus annuels sur quatre ans, les clubs ont en effet augmenté leur masse salariale de 400 millions d’euros. C’est pour cela que l’on ne gère avec Arnaud Rouger qu’une situation de crise depuis leur défaillance. On a noué un accord majeur avec CVC alors que l’on était dans une situation de mort clinique. La question que l’on se posait à l’époque c’est si on allait survivre 3, 6 ou 8 mois. Il va falloir renforcer le pouvoir de régulation de la DNCG afin que les clubs comprennent notamment qu’ils doivent réduire leur masse salariale », conclut-il ainsi. Le message est clair.
Vincent Labrune, le président de la LFP, conscient de l'image écornée du foot français, répond aux critiques en n'éludant aucun sujet.
Un entretien à lire en numérique ou dans le journal L'Équipe du vendredi 28 février > https://t.co/TphUrYqnzy pic.twitter.com/lo5h20CjFi
— L'ÉQUIPE (@lequipe) February 27, 2025
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