« Le LOSC a été comme une famille » : la gratitude de Karim Bentaleb après le retour de son frère sur les terrains

Frère de Nabil Bentaleb, dont le retour à la compétition a rapidement été suivi d’un but à Rennes, Karim s’est confié dans un entretien accordé à L’Equipe et à RMC Sport. Il évoque notamment la décision prise par son cadet, celle de tout faire pour renouer avec sa carrière de footballeur professionnel.

C’est une histoire que personne n’oubliera jamais, tant elle marque les amoureux du ballon rond et les fervents supporters du LOSC. Nabil Bentaleb (30 ans), victime d’un arrêt cardio-respiratoire qui aurait pu mettre fin à sa carrière de footballeur, faisait ce dimanche 16 février son retour sur les terrains lors d’un âpre duel entre les Dogues et les Bretons du Stade Rennais. À peine quatre minutes après son entrée en jeu, qui était déjà un exploit en tant que tel, il ouvrait la marque et s’engeait dans une course effrénée vers le banc et plus précisément vers le staff technique lillois qu’il prenait dans ses bras. Cette scène, émotionnellement intense, a forgé le succès du LOSC en Bretagne (0-2), un succès à tous les niveaux.

Chacun de leur côté, ses proches vivaient des instants hors du temps, à l’image de son frère Karim Bentaleb, le premier qui venait à son secours le 18 juin dernier. « C’est un jour un peu exceptionnel. Marquer, c’est un petit clin d’œil à la vie », s’est-il exclamé. L’aîné de la fratrie est notamment revenu sur l’une des décisions les plus difficiles à prendre, celle amenant le milieu de terrain lillois a tout faire pour tenter de revenir sur les terrains.

« Le plus long a été que tout le monde accorde ses violons : la famille, les amis, l’entourage, le club »

Deux jours dans le coma après l’incident, c’est un mois et demi plus tard que Nabil Bentaleb faisait le choix de mettre un uppercut au destin, du moins de forcer le sien à retrouver le chemin qu’il avait tracé depuis son enfance, et ses premières touches de balle : « Chacun y allait de son petit avis avec le pour, le contre. Mais la décision finale, c’est Nabil. La seule chose que je lui ai dite, c’est : il ne faut pas vivre tout le temps dans la crainte. Si tu arrêtes le football, ce sera ta propre décision, car tu penses que la boucle est bouclée, confie-t-il. Le foot, c’est sa passion. C’est un compétiteur de haut niveau. »

Ce discours était difficilement audible pour certains, notamment chez les parents, chez qui la crainte est plus vivace et c’est bien logique : « Les parents, ils ont toujours cette petite crainte parce que c’est un peu spécial. Il y a des médecins, on a envie de les croire mais… Le plus long a été que tout le monde accorde ses violons : la famille, les amis, l’entourage, le club », cite Karim Bentaleb. Justement, quel a été l’impact du club ?

« Le club a été comme une famille », avoue-t-il, très reconnaissant envers la formation lilloise : « Je ne sais pas comment c’est ailleurs, mais ici, Olivier Létang a été exceptionnel, franchement. On pourrait croire que c’est un président là pour faire du business, etc. Peut-être, mais en ce qui concerne Nabil, je conseille à pas mal de clubs d’avoir un monsieur Létang le jour où vous avez une galère. Et (Bruno) Genesio, son entraîneur, a été un grand homme. Au-delà du foot, l’aspect humain avec Nabil, ses échanges…, confie le frère de Nabil Bentaleb. Le foot, c’est le foot, Nabil, c’est mon Zinédine Zidane. On continue notre petit bout de chemin. Et on a vécu une belle expérience de vie. »

« Nabil avait envie de faire un câlin à toute la terre » : Karim Bentaleb raconte l'émotion après le retour fracassant de son frère https://t.co/3carcgfCr9

— Herve Penot (@hpenot_lequipe) February 18, 2025