LOSC : Yusuf Yazici, le retour en grâce

S’il n’était initialement pas dans les plans élaborés par la direction du LOSC, c’est par la force des choses que Yusuf Yazici (26 ans) s’inscrit désormais dans l’esprit de Paulo Fonseca.

Il y a déjà quatre ans, lors d’une belle journée estivale, le LOSC officialisait l’arrivée de Yusuf Yazici en provenance de Trabzonspor. Une opération coûteuse pour les finances lilloises, 18,5 millions d’euros, qui démontrait toutes les promesses dont il faisait l’objet. Néanmoins, quelques années plus tard, le bilan est des plus mitigés pour le Turc de 26 ans. Touché par une lourde blessure, rupture du ligament croisé, de décembre 2019 à avril 2020, il n’est jamais parvenu à renouer avec ses éclats passés à tel point qu’il a été baladé de prêt en prêt. D’abord au CSKA Moscou, Yusuf Yazici a retrouvé des couleurs, mais ne s’y est pas éternisé, avant de retrouver Trabzonspor. Un retour aux sources peu fructueux dans son club formateur. En effet, il n’a eu droit qu’à des miettes en Turquie avec 759 minutes de jeu réparties en un total de 18 rencontres disputées toutes compétitions confondues. Un manque de temps de jeu expliqué par des pépins physiques réguliers qui l’avaient empêché de pleinement s’exprimer en Turquie.

Alors qu’il semblait résigné lors de la reprise des Dogues cette saison, le joueur offensif s’est éternisé dans le groupe de Paulo Fonseca, jusqu’à faire plusieurs apparitions, cinq au total pour 193 minutes de jeu, en phase de préparation lors de la campagne de matchs amicaux. Intéressant, sans être fracassant, Yusuf Yazici a enchaîné les entrées en début de saison avec plusieurs minutes face à Nice, Nantes puis contre le HNK Rijeka. Arrivé à ce stade, et alors que la période des transferts arrivait proche de son terme, le Turc devenait une véritable option pour le technicien lillois, qui l’avouait de lui-même en conférence de presse : « Yusuf (Yazici) est un joueur qui a progressé. Je pense qu’il a fait de très bonnes entrées lors de nos deux derniers matchs. Il travaille très bien à l’entraînement pour avoir l’opportunité de jouer plus. Je pense que c’est un joueur qui est proche de faire partie des onze titulaires. C’est une solution valide à nos yeux », lançait Paulo Fonseca la veille de la troisième journée de Ligue 1, et un rendez-vous en terres bretonnes contre le FC Lorient.

Ni une, ni deux, il avait été titularisé d’entrée face aux Merlus de Régis Le Bris et, si le résultat n’a pas tourné en faveur des Dogues (4-1), Yusuf Yazici s’était particulièrement illustré, héritant de l’une des meilleures notes à l’issue de cette rencontre. C’est ainsi qu’il est devenu une option définitivement viable dans l’esprit de Paulo Fonseca. Sur le banc contre le HNK Rijeka, lors du match retour en Croatie où il a tout de même disputé 22 minutes, il a pu saisir sa chance face à Montpellier. Dans le cadre de la 4ème journée de Ligue 1 Uber Eats, planifiée le week-end dernier, le Turc a été l’auteur d’une réalisation tout aussi précoce (2′) que salvatrice, permettant au LOSC de s’imposer dans son jardin (1-0). Un retour sur le devant de la scène remarqué tant par la presse que par ses propres coéquipiers.

En conférence de presse à l’issue de cette partie, Paulo Fonseca s’était montré emballé par la prestation de son joueur, qu’il considère désormais comme un atout supplémentaire dans sa manche : « Yusuf (Yazici) a fait un bon match, je suis très content de sa prestation parce qu’il a beaucoup travaillé défensivement pour l’équipe. Je sais qu’il a des qualités techniques, mais aujourd’hui, c’est son travail défensif qui m’a fait plaisir. Je pense que quand il est entré lors de notre dernier match, il avait très bien joué. Il méritait donc d’avoir l’opportunité de jouer aujourd’hui et je trouve qu’il a fait un bon match », concluait le technicien portugais.

Un discours dithyrambique poursuivi par Lucas Chevalier (21 ans), porte parole des Dogues, qui s’était présenté en zone mixte. A nos micros, le portier lillois vanté les mérites de son coéquipier, son envie et sa joie de vivre au quotidien : « Yusuf (Yazici), je le connais depuis qu’il est arrivé, il y a trois ans. Il a toujours eu un bon esprit, peut-être qu’il manquait juste de confiance. Je le trouve débridé, il est très souriant, est très tranquille et ça se ressent sur le terrain. S’il est bon quand il rentre, ou quand il est titularisé, c’est que du plus pour nous », avait-il déclaré avant que Rémy Cabella, lui aussi présent à nos micros, ne poursuive dans la foulée : « Mon Yusuf (rires), c’est quelqu’un que j’adore humainement. Pour moi, c’est un très bon joueur. Je suis très content qu’il soit avec nous et qu’il reste là parce qu’il va être super important. Il a toujours le sourire, toujours envie de jouer à l’entraînement. Je pense qu’aujourd’hui, il a montré qu’il avait du talent. »

Mais comment s’est-il relancé chez les Dogues ? Une grande interrogation à laquelle a tenté de répondre le numéro 10 lillois : « Comme d’habitude. On a un groupe où tout le monde s’entend bien. Il n’y pas de clans ou quoi que ce soit, personne n’est mis de côté. Il fait partie du groupe et personne n’est en retrait. Aujourd’hui, il a montré à tout le monde qu’il avait le niveau, et du talent », lançait-il.

Ainsi, Yusuf Yazici se sentirait en confiance, totalement intégré dans le vestiaire, mais aussi et surtout concerné par le projet lillois. Une réalité, qui ne l’était vraisemblablement pas la saison passée, évoquée par Lucas Chevalier, qu’il élargit à l’ensemble du groupe : « Aujourd’hui, quand je regarde les matchs de Yusuf et d’Ivan (Cavaleiro), ils ont été très bons. A la base, ils ne sont pas forcément des titulaires par rapport au début de saison et en fait, vu ce qu’ils ont montré, on pourrait presque dire que ce sont des titulaires. Si on a des titulaires doublés à chaque poste, j’ai envie de dire que ça va le faire », nous confiait-il, heureux de voir ses coéquipiers performés, peu importe leur statut. D’excellentes nouvelles pour la formation lilloise qui s’apprête à entamer un calendrier des plus chargés, entre joutes nationales et compétition européenne au retour de la trêve.