
Si José Fonte devrait conserver le brassard de capitaine tant qu’il sera titulaire, la question du capitanat se posera si son temps de jeu diminue l’an prochain. L’occasion pour Le Petit Lillois de faire un tour d’horizon complet de ce rôle si particulier de capitaine à travers l’histoire du LOSC.
Capitaine ? Ca sert à quoi ?
Pour connaitre le rôle exact du capitaine, cherchons du coté de l’International Football Association Board (IFAB). « Le Board » est l’instance historique qui fait évoluer les règles du football depuis 1886. Elle est composée des quatre fédérations britanniques pionnières et de la FIFA.
Dans la version des Lois du Jeu 2018/19 (téléchargeable
ici), il est confirmé que « Le capitaine de l’équipe
ne bénéficie d’aucun statut spécial ni de privilèges particuliers,
mais est, dans une certaine mesure, responsable du comportement de
son équipe ». Et que « les capitaines d’équipe
ont une responsabilité claire envers le football : celle de
respecter les arbitres et leurs décisions. »
Malgré cette définition très succincte, le rôle du capitaine est important dans le monde amateur. C’est en effet lui qui doit contrôler les licences, porter une réserve ou une réclamation, signer les réserves adverses et la feuille de match…
En professionnel, les tâches administratives sont moins nombreuses pour le capitaine, qui peut davantage se consacrer sur le terrain. En Ligue 1, il doit tout de même signer la feuille de match (article 530) et participer au « toss », le capitaine vainqueur de ce « pile ou face » ayant alors le privilège de choisir l’engagement où le côté du terrain.
Contrairement aux idées reçues, le capitaine n’a donc aucune autorité pour contester une décision arbitrale. A l’inverse, c’est l’arbitre qui peut venir se plaindre, au porteur du brassard, du comportement général de son équipe si cela s’avère nécessaire. Cependant, le capitaine étant toujours désigné parmi les leaders de l’équipe, il n’est pas rare de le voir contester une décision de l’arbitre qui peut impacter le cours d’un match.
En France, devant l’enjeu sportif grandissant, la Ligue tente régulièrement d’adoucir les relations entre les capitaines et les arbitres en les invitant à une réunion spécifique de pré-saison, ayant pour but « de concilier les intérêts des uns et des autres, essayer d’aplanir les divergences par le dialogue ».
Un capitaine, ça soulève les trophées
Lorsqu’une équipe a remporté une compétition, l’usage veut que ce soit le capitaine qui mène ses coéquipiers pour recevoir la médaille, puis qu’il soulève en premier le trophée.
Sans compter les championnats 1946 et 1954, dont on ignore si un protocole de remise de trophée était organisé… six capitaines différents ont soulevé un trophée officiel pour le LOSC.
Les voici dans l’ordre chronologique :
- François Bourbotte, soulève la première Coupe de France du LOSC, au stade Yves du Manoir de Colombes le 26 mai 1946.
- Jules Bigot, capitaine lors des finales du 11 mai 1947 et du 10 mai 1948, soulève quant à lui la deuxième, puis troisième coupe lilloise de rang.
- Jean Baratte, meilleur buteur du club, sera le capitaine de la quatrième finale victorieuse, le 31 mai 1953
- André Strappe, soulèvera le dernier trophée du club au XXe siècle (le 29 mai 1955, toujours à Colombes). On notera que Marceau Somerlinck, joueur le plus capé du LOSC, qui détient toujours le record de victoires avec un même club dans l’épreuve, n’a été capitaine lors d’aucune des sept finales de coupe qu’il a disputé !
- Il faut ensuite attendre, Philippe Brunel, le 24 aout 2004, dans l’Estádio Magalhães Pessoa de Leiria. Si Grégory Tafforeau débute cette finale retour de coupe Intertoto en tant que capitaine, c’est bien Brunel (entré en cours de match) qui soulèvera le trophée.
- Enfin, le dernier capitaine lillois à avoir soulevé un trophée officiel est Rio Mavuba, le 14 mai 2011, pour la sixième Coupe de France lilloise… cette fois au Stade de France. L’emblématique capitaine des dogues a ensuite dû mener par deux fois ses coéquipiers vers la douloureuse médaille d’argent (lors du Trophée des Champions 2011 à Tanger, puis lors de la Coupe de la Ligue 2016 au Stade de France).
A quoi ressemble le brassard du LOSC ?
Le capitaine est identifiable des autres joueurs car il porte un brassard. S’il est amené à être remplacé au cours du match, il doit le transmettre à un coéquipier restant sur le terrain.
Si quelques clubs européens (comme l’Ajax, Barcelone,
Sankt-Pauli, Bilbao ou la Fiorentina…) possèdent
un brassard bien identifiable, le LOSC fait plutôt dans le
classique. D’autant qu’en France, l’article 580 du règlement des
championnats professionnels, vise à garantir la sobriété de ce
ruban : « Le capitaine de chaque équipe doit porter au
bras gauche un brassard apparent de couleur unie. Ce brassard ne
doit comporter ni publicité, ni identification du fabricant, ni
élément de design, ni aucun autre élément, à l’exception de
l’inscription « capitaine », de l’emblème du club ou du
logo de la compétition. »
Néanmoins, on observe que ces prescriptions n’ont pas toujours été respectées par le LOSC depuis 2000 (visuels reproduits par nos soins) :
- Le premier, porté entre 2002 et 2006 était facilement identifiable. On y retrouvait la fameuse devise mise en place à l’arrivée de Michel Seydoux (Solidarité, Combativité, Convivialité). Ce brassard bleu et blanc portant la mention LOSC a été majoritairement porté par Wimbée, Brunel, Tafforeau et Dumont… lors des quatre premières saisons du duo Seydoux/Puel au club.
- A partir de 2006, le design est simplifié. Le brassard devient tout blanc (ou tout rouge pour les matchs à l’extérieur) avec le logo du club en position centrale.
- A partir de 2009, l’UEFA accentue la lutte contre le racisme (en partenariat avec le réseau FARE). Des brassards aux messages « Unite Against Racism » seront alors portés en Champions League. Rio Mavuba, comme beaucoup de capitaines de Ligue 1, en profitent pour porter le même en championnat ou en coupe. C’est justement avec celui-ci qu’il soulèvera la coupe de France 2011.
- A partir de novembre 2012 la campagne devient « No to racism », et porte désormais le logo de l’UEFA. Lui aussi sera porté par plusieurs capitaines lillois, que ce soit en compétitions européennes ou nationales.
- Comme l’UEFA, la LFP, proposa également aux capitaines du championnat de s’associer à certaines causes. On pense au brassard UNICEF (15e journée de L1 2005/06) ou plus récemment arc-en-ciel pour lutter contre l’homophobie (37e journée 2018/19).
- A l’automne 2014, à minima pour le match à Lille contre St-Etienne et pour le derby au Stade de France, Rio porte un brassard en l’honneur du 25e anniversaire des DVE.
- Pour ses dernières saisons en dogue, le club personnalise également le brassard de notre capitaine, qui portera la mention « Rio » et son numéro « 24 ».
Listing des capitaines lillois
Ci-dessous, le listing des capitaines et vice-capitaines depuis 1994, ainsi que quelques anecdotes sur les profils marquants.
Kaptajn : Jacob
Friis-Hansen
Arrivé en 1989, le premier danois d’une longue série dans les années 90’ enchaine les saisons avec le LOSC. Devenu international, il remporte la coupe des Confédérations avec son pays en janvier 1995. Dépassant alors la barre des 200 matchs pour les Dogues, Jean Fernandez décide de lui confier le brassard (d’abord en tant que vice-capitaine en 94/95, puis capitaine à l’été 95). Malgré cette nouvelle responsabilité, Jacob quittera le Nord entre novembre et décembre 1995, pour la Gironde, où il participera à l’épopée de Bordeaux jusqu’en finale de le coupe UEFA 1996 (titulaire lors des finales aller et retour).
Adick Koot, un an et puis s’en va
A l’été 1998, Pierre Dreossi fait venir Adick Koot, qu’il a
connu à Cannes. Le défenseur hollandais, alors entraîneur-joueur à
l’AS Cannes s’engage avec le LOSC, en deuxième division. Sa mission
: encadrer les jeunes Leclercq, Dindeleux et Cygan… et
accessoirement porter le brassard.
Lille terminera au pied du podium et Adick mettra fin à sa carrière
de joueur. Dès la saison suivante, les clés de la défense du LOSC
seront confiées à un certain Pascal Cygan… avec le succès qu’on
connait.
Djezon Boutoille, l’enfant du club
Lors de l’intersaison 1999/2000, Vahid Halilhodzic choisit de confier le brassard à Djezon Boutoille, présent au club depuis ses 17 ans (en 1992). Pourtant, dans un article paru en 2001, l’entraineur bosnien rappelait qu’à son arrivée à la tête des Dogues (en septembre 1998), l’attaquant lillois avait pris de mauvaises habitudes : « Quand je suis arrivé au club, il avait cinq ou six kilos de trop. Vous imaginez, sur un petit gabarit (1,70 m) comme ça ? A l’époque, Djezon était dans une situation sportive désastreuse. Un miroir de tout le vestiaire, d’ailleurs. Les gars n’avaient plus d’ambition, ni même de conscience professionnelle ».
Le choix de Vahid s’avéra judicieux puisque Djezon réalise sa meilleure saison statistiquement, en marquant 12 buts et contribuant largement au titre de champion de D2. Il conservera le brassard du promu l’année suivante, mais commença à moins jouer (21 matchs et 2 buts en D1 en 2000/01).
Patrick Collot, capitaine sans brassard
S’il n’était officiellement capitaine que lors de la saison 1997/98, Patrick Collot a souvent été vice-capitaine et était de toute façon un leader crucial du vestiaire, avec ou sans brassard.
Arrivé à l’été 1995, Patrick est l’un des seuls titulaires en D1 à être resté durant les trois années de purgatoire en D2 (1997 à 1999). Une anecdote de Stéphane Pauwels (team manager à l’époque de Vahid Halilhodzic) résume à elle seule le rôle de Collot : « Un jour, on va jouer à Old Trafford. C’était son rêve de jouer contre Manchester United. Mais Vahid l’a mis 17e homme juste avant le match. Pour vous donner une idée de sa mentalité, il a pleuré de chagrin, puis s’est redressé, est allé dans le vestiaire et a regardé les joueurs un par un, en leur disant : Écoutez moi bien, les gars. Ce maillot du LOSC, il représente quelque chose. S’il y en a un qui ne bouge pas ses couilles aujourd’hui, ça va faire mal »
Philippe Brunel, de bourreau « sang et or » à capitaine lillois
Brunel n’était pas prédisposé à devenir capitaine du LOSC. Puisque le milieu, formé à Boulogne-sur-Mer, s’est révélé chez le rival lensois. Philippe y fait ses débuts en D1 a 20 ans, y gagne deux titres et dispute plus de 200 matchs pour le Racing jusqu’à l’aube de la trentaine.
Pire, Brunel, unique buteur dans le derby de la peur en 1996/97 enverra à lui tout seul le LOSC en D2. Plus de 20 ans plus tard, cet épisode reste d’ailleurs son meilleur souvenir de derby : « Lors de la saison 1996-1997, on bat le LOSC sur la plus petite des marges (1-0) et je suis l’unique buteur de la rencontre. Si j’en garde un tel souvenir, c’est surtout parce qu’à titre personnel, j’étais un peu en difficulté à ce moment-là, avant l’arrivée de Roger Lemerre, qui m’a réintégré au groupe et m’a permis de rejouer régulièrement. Ce soir-là, la réussite me souriait à nouveau ».
Après un départ infructueux vers Marseille (six mois en 2001/02), il remonte dans le Nord et portera les couleurs du LOSC de janvier 2002 à mai 2005. Claude Puel choisit d’en faire son capitaine lors de la saison 2004/05… Petit clin d’œil du destin, c’est donc un joueur historique du racing qui sera le premier capitaine lillois à soulever un trophée officiel depuis 1955 (avec la coupe intertoto 2004).
Stéphane Dumont capitaine abandonné… par son genou
Taulier de l’équipe Gambardella 2000 (même s’il est suspendu en finale). Puis capitaine de l’équipe réserve jusqu’en 2003. Stéphane Dumont est intronisé capitaine de l’équipe première pour la saison 2005/06 par Claude Puel. Le technicien se retrouve surement dans ce milieu de terrain de devoir. Malheureusement, Stéphane se blesse gravement en pré-saison et réalise sa pire saison statistique avec Lille (15 matchs, dont seulement 9 de L1). S’il restera vice-capitaine de l’équipe et portera encore le brassard de temps à autre, il ne sera plus capitaine en titre jusqu’à son départ en 2011.
Tafforeau capitaine sans au-revoirs
Fidèle latéral gauche du club, Grégory y aura connu trois entraineurs (Halilhodzic, Puel et Garcia). Si le courant passait bien avec les deux premiers techniciens lillois, qui lui confient régulièrement le brassard, cela sera plus compliqué avec Rudi Garcia.
En effet dès son arrivée, l’entraineur souhaite marquer la fin de l’ère Puel, et fait le choix fort de retirer le capitanat de Tafforeau. Pour le confier à Rio Mavuba, à peine 20 matchs en prêt au LOSC et qui vient d’y être transféré définitivement. Ce sera le premier coup dur pour Gregory, ensuite mis progressivement en concurrence avec Emerson, puis poussé vers un loft de sortie lorsque Rudi Garcia sera repêché de son limogeage (été 2009).
Rio, LE capitaine des Dogues
Rio Mavuba, né sur un bateau, aura été capitaine du LOSC à au
moins 326 reprises sur ses 370 matchs joués avec Lille. Le titre de
sa biographie (parue en novembre 2018) était tout trouvé
« Rio Mavuba, capitaine de ma
vie ».
Toutes époques confondues, aucun autre joueur
lillois n’a porté le brassard autant de fois que Rio. Seuls deux
joueurs auraient pu faire mieux : Marceau Somerlinck (433 matchs
pour Lille) ou André Strappe (365 matchs pour Lille). Si ces deux
fidèles ont forcément porté le brassard, il était aussi au bras de
François Bourbotte, Jules Bigot ou Jean Baratte sur le même
créneau… ce qui les empêche donc de rivaliser avec Rio.
La der’ d’Eden
En guise de cadeau d’adieu à Eden Hazard qui vient de signer à Chelsea, Rio Mavuba lui laisse le brassard pour le dernier match au stadium le 20 mai 2012. Il n’en fallait pas tant à Eden, qui marque un triplé…
Quelques années plus tard, Rio Mavuba confiera quelques détails croustillants sur la soirée qui avait précédé le match : « On était assurés de finir troisièmes et on recevait Nancy le lendemain. […] Eden, c’était son dernier match, donc il a voulu organiser un petit truc, il n’y avait pas de mise au vert parce que c’était le dernier match. On décide d’aller boire un petit coup, qui tarde, qui tarde, qui tarde… Il y avait quand même rendez-vous le matin à dix heures. Là, il y a Marko Baša qui entre dans la chambre d’hôtel, il tombe sur un joueur qui était sorti la veille, il dit : « Mais qu’est-ce que tu fous là, toi ? » C’était Eden. Il dit : « J’ai pas eu le temps de rentrer chez moi ! » On enchaîne, on passe la journée et le soir on arrive au match. Même pas une demi-heure de jeu, on gagne 3-0 et Eden avait mis trois buts. Là, on a dit : « Ah ouais… » On s’est regardés, on a dit : « Quand même, le petit… »
2017/18 : Amadou et ses envie d’ailleurs, le refus de Soumaoro…
Lors de la saison cauchemardesque 2017/18, rien ne va pour le capitanat.
Tout d’abord ; Rio Mavuba, l’emblématique capitaine est placé dans un loft de onze joueurs à l’arrivée de Marcelo Bielsa. L’argentin et son staff choisissent Ibrahim Amadou (à peine deux saisons au club et seulement 24 ans) pour lui succéder, et Yassine Benzia comme vice-capitaine.
Ni le limogeage de Bielsa, le court passage de Sacramento ou l’arrivée de Galtier ne destituent Amadou du brassard. Malgré cette marque de confiance, ce dernier a tout de même des envies d’ailleurs lors du mercato hivernal… Il se déplace d’ailleurs à Londres, pensant signer à Crystal Palace à quelques heures de la cloture de janvier… drôle de comportement pour un capitaine censé transcender le groupe, dans la conquête du maintien.
Cet épisode ne l’emêchera pas, avant un déplacement au Vélodrome de déclarer : « certains joueurs ne sont pas impliqués par cette histoire de maintien ». Lors de cette 34ème journée de L1 à Marseille, le LOSC est relégable, Amadou n’est pas sur la feuille de match. A la 70ème, le LOSC est mené 5-1 quand Benzia (capitaine du soir) doit sortir et se dirige logiquement vers Soumaoro pour lui enfiler le brassard… qu’il refuse. Il justifiera cette action quelques jours plus tard en affirmant qu’il ne pouvait pas « assumer » ce rôle face à ce naufrage. Adama, formé au club acceptera tout de même le brassard quelques mois plus tard, intronisé dans de meilleurs conditions par Christophe Galtier lors de la préparation estivale 2018.
Les capitaines qui n’auraient pas dû l’être : Maia, Mendes, Xeka…
Depuis l’arrivée de Gerard Lopez, le turnover est assez important et les joueurs présents depuis plusieurs saisons se raréfient. Ainsi, on a pu voir depuis 2017 le brassard au bras de Malcuit, Alonso, Maia, Xeka ou Mendes. Même s’il s’agit parfois de quelques minutes, cela ne reflète pas l’image du « capitaine » attaché au club qui existait par le passé. Surtout au regard des déclarations de Thiago Mendes à son départ vers Lyon.
Comment choisir son capitaine ?
Pour éviter d’en changer régulièrement, le coach choisit un joueur qu’il considère comme titulaire indiscutable. Souvent plus âgé que la moyenne d’âge de l’équipe, le capitaine doit logiquement transcender ou remobiliser ses coéquipiers en fonction du déroulement de la partie.
Si l’ancienneté au sein du club était importante il y a quelques temps, cela tend à disparaitre pour des clubs « tremplins » comme le LOSC, puisque les titulaires plus de deux ou trois saisons dans un même club se raréfient.
En dehors d’une lourde blessure, un changement de capitaine en cours de saison est généralement vécu comme une sanction pour le joueur déchu. On comprend alors que le choix du capitaine peut parfois tourner au casse tête pour le manager. Pour plus de légitimité, il organise parfois un vote du vestiaire qui élit alors son représentant. D’autres entraineurs, ne voulant pas choisir trop vite, choisissent parfois le principe de rotation. C’était le cas en Equipe de France, où il a fallu attendre deux ans pour voir Hugo Lloris succéder à Patrice Evra après l’affaire Knysna (dans cette intervalle se succédaient A. Diarra, Malouda, Abidal, Mexès, Nasri, Mandanda…et donc Lloris)
Si tous les joueurs sur le terrain peuvent être capitaine, certains techniciens refusaient de nommer leur gardien (notamment Guy Roux qui avait un avis tranché sur le sujet), estimant que la position sur le terrain était mauvaise, et que ce rôle supplémentaire à effectuer pouvait perturber la concentration spécifique du portier. Au XXIème siècle, Grégory Wimbée l’a cependant porté pour le LOSC entre 2002 et 2004, tout comme Enyeama, Landreau voire Maignan en tant que suppléant plus récemment.
Sous Garcia, en plus du capitaine ; « un conseil des sages »
Dès son arrivée à l’été 2008, l’ancien joueur du LOSC se veut proche de son groupe et met en place un « Conseil des sages » composé de cinq joueurs cadres. Garcia aurait dupliqué cette méthode apprise auprès de Robert Nouzaret (lorsqu’il était son adjoint à Saint-Etienne).
Même s’il souhaitait garder secret ce « conseil », il en expliqua tout de même les contours :
« Il s’agit de cinq leaders naturels qui, de
part leur âge ou leur expérience, ont une influence sur le groupe
[…] L’idée est de prendre la température du groupe auprès
d’eux. Mais ils peuvent également conseiller un
jeune quand il est en difficulté, lui remonter le moral, être
vigilants par rapport aux sollicitations
extérieures ».
Ce conseil évolua au fil de son mandat. Composé initialement de Mavuba, Tafforeau, Dumont, Plestan et Malicki… il n’y restait plus que son capitaine cinq ans plus tard.
2008/09 | Mavuba | Tafforeau | Dumont | Plestan | Malicki |
2009/10 | Mavuba | Balmont | Dumont | Plestan | Landreau |
2010/11 | Mavuba | Balmont | Dumont | Debuchy | Landreau |
2011/12 | Mavuba | Balmont | Pedretti | Debuchy | Landreau |
2012/13 | Mavuba | Balmont | Pedretti | Chedjou | Béria |
Initialement prévu pour souder le groupe, ce comité restreint a eu l’effet inverse à l’entrée dans le Grand Stade. Debuchy et Landeau sont « évincés » par Garcia au détriment de Chedjou et Béria… ceci aura de lourdes conséquences sur l’ambiance au sein du groupe. Mickaël Landreau résiliera d’ailleurs son contrat après la campagne de Champions League, quand Debuchy sera transféré en janvier 2013. Le modèle de Rudi Garcia était surement à bout de souffle, puisque l’entraineur quittera le LOSC en mai 2013, après avoir échoué à qualifier le club pour une cinquième campagne européenne d’affilée.
Des capitaines lillois en sélection ?
Qu’ils aient porté le brassard ou non pour le LOSC, certains joueurs ont pu le porter avec leur sélection.
C’est le cas en équipe de France puisque Jean Baratte a été capitaine des Bleus à 12 reprises durant son passage lillois, tout comme Jean Vincent et Julien Darui à 5 reprises. L’ont aussi été, mais pas en tant que lillois, Yvon Douis, Eric Abidal et Bernard Lama (3 fois chacun).
Ci-dessous, un listing (non exhaustif) des capitaines avec d’autres sélections nationales :
- Abedi Pelé, triple Ballon d’Or africain en tant que capitaine du Ghana dans les années 1990
- Barel Mouko fut capitaine de la sélection congolaise pendant son passage à Lille
- Robert Vittek, déjà capitaine de la sélection slovaque à son arrivée au LOSC, et qui le resta juqu’au mondial 2010
- Vicent Enyeama, joueur le plus capé du Nigéria en était capitaine de juin 2013 à octobre 2015.
- Pierre-Eymerick Aubameyang est capitaine du Gabon depuis 2014
- Salomon Kalou portait parfois le brassard des Eléphants Ivoiriens à la fin de sa carrière internationale
- Eden Hazard, nommé capitaine des Diables Rouges par Marc Wilmots en juin 2015 (il était alors âgé de 24 ans)
- Stephan Lichsteiner, capitaine suisse lors de l’Euro 2016
- Simon Kjaer, capitaine du Danemark depuis le Mondial 2018
- Idrissa Gueye, actuel vice-capitaine du Sénégal (derrière Sadio Mané). Sélection dont le brassard a été porté par un autre ancien lillois : Tony Sylva à la fin de sa carrière internationale en 2008
Bonus : le mot de la fin pour el Capitán Fernando
Fernando D’amico n’a porté le brassard qu’à quelques reprises en 2002-2003 ; notamment face au PSG de Ronaldinho (victoire 2-1 à Grimonprez-Jooris) :
En exclusivité pour Le Petit Lillois, l’ancien milieu argentin nous a transmis une courte vidéo sur sa fierté d’avoir porté le brassard d’un club dont il est toujours amoureux. « Avoir le brassard ?… ça c’était extraordinaire. Je sentais une force énorme. J’étais capitaine à quelques reprises, quelques matchs. Mais vraiment, je me sentais tellement fort. Vous ne pouvez pas imaginer ! Ciao, Allez Lille »
https://twitter.com/Statilosc/status/1260504596293844994
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