Pro B – J7 : Face à Rouen, c’était le rêve américain pour le Lille Métropole Basket

Dans le cadre de la 7ème journée de Pro B, le Lille Métropole Basket ne pouvait rien faire d’autres que d’empocher un succès à domicile (73-66). Rouen l’a appris à ses dépens, contraint de s’incliner dans le chaudron lillois.

Sur trois victoires consécutives sur leur parquet, les Red Giants savaient qu’ils allaient être poussés dans leur retranchement, mais qu’ils pourraient compter sur leur public ce vendredi soir. Écrit d’avance, le scénario de cette confrontation, entre Rouen et le LMB, a été des plus enivrants. Portés par un Palais Saint-Sauveur bouillant, les Red Giants ont réalisé un dernier quart-temps de folie, presque irrationnel, faisant ainsi tomber leurs adversaires rouennais (73-66). Le tout dans une soirée à consonance américaine, quoi de mieux pour que Marcus Santos-Silva puisse rugir dans son jardin.

Bousculé dans son entame, le Lille Métropole Basket a mis quelques minutes avant de véritablement rentrer dans sa partie et de mener de cinq points à l’issue du premier quart-temps. Un faible avantage au cœur d’un match tactiquement compliqué pour les Red Giants, grandement gênés par le plan de jeu rouennais. C’est ainsi qu’au fil des minutes, l’étreinte visiteuse s’est peu à peu resserrée sur des locaux rattrapés à la pause. Lancé sur une dynamique positive, Rouen semble ainsi bien parti pour mener la danse, mais ne parvient pas à s’extirper d’une équipe lilloise rugueuse, coupable de nombreuses fautes dans le troisième et quatrième quart-temps, preuve des difficultés que les Lillois éprouvaient jusqu’ici.

Malmenés en défense, ils l’ont été tout autant lors de leurs offensives, auteurs de mauvais choix répétés sous le panier, et ce, jusqu’à ce qu’un trois points venu d’ailleurs de Lucas Bourhis n’inverse totalement le cours du jeu. Instant clé de cette partie, il a permis aux Red Giants de jouer sans complexe, embrasé par un public rageur. Les quatre dernières minutes ont ainsi été la démonstration d’un état d’esprit collectif enivrant, du parquet aux tribunes où l’ensemble des Lillois ne faisait plus qu’un, en atteste les trois contres enchaînés par Marcus Santos-Silva et Luc Loubaki à une minute du terme de cette partie. Noyé par cette soudaine levée de boucliers, Rouen n’a pu que reculer, comme happé par cette symbiose collective et une énergie décuplée. L’avantage local s’est alors accru, passant de peau de chagrin à près d’une avance de dix points.

LMB : Vujic 13, Santos Silva 11, Suka-Umu 9, Eyoum 8, Eyenga 8, Loubaki 6, Dzellat 6, Bourhis 5, Lasserre 4, Meyniel 3

Grâce à ce succès, le Lille Métropole Basket se place en quatrième position en Pro B, avec cinq victoires et deux défaites, soit un pourcentage de succès de 71,4%. Marcus Santos-Silva a de son côté, avec 16 d’évaluation, était nommé homme du match par la LNB.

La réaction de Luc Loubaki

Au coup de sifflet final, et suite à la communion entre les Red Giants et leur public, Luc Loubaki s’est présenté au point presse : « On savait que ça allait être un combat très physique avant que ça ne soit un match de basket. Le but était d’imposer notre rythme, comme on sait le faire à domicile. C’était difficile parce qu’on avait des similarités avec cet adversaire dans notre jeu. On engrange encore de la confiance grâce à cette victoire, une victoire d’équipe. On a vraiment tout donné. Je pense que les trois contres successifs sont le tournant du match. On prend l’ascendant psychologique, et c’est justement l’état d’esprit de notre équipe. On met nos égos de côtés, et on est tous prêts à se sacrifier pour nos frères qui se battent à nos côtés. On sait qui on est et à la fin du match, c’est la magie du Palais Saint-Sauveur. On sait qu’on est très difficile à jouer à domicile. Nos supporters nous donnent l’énergie nécessaire pour faire ce genre d’effort à la fin. Ce n’est que du kiff, qu’on tente de partager ensemble, et avec eux », confiait le Lillois, nommé homme du match par son public.

La réaction de Maxime Bézin

Dernier homme à se présenter à nos micros, Maxime Bézin s’est montré satisfait du succès engrangé : « Soulagé pour plusieurs choses, d’abord parce que c’est une victoire remportée au forceps, qui a mis du temps à se dessiner, qui nous a posé de gros problèmes tactiques. […] On est aussi soulagé parce qu’on a réussi à déjouer ça tout en intégrant Christian (Eyanga) à notre système de jeu en conservant notre équilibre, qui est un peu instable au vu de notre configuration d’effectif. […] Le fait que l’on n’est pas forcément très bien joué au basket pendant la première partie du match, il faut aussi le mettre au crédit de Rouen, qui nous a posé des problèmes. […] Ce match a été une belle expérience pour nous, dans notre apprentissage, surtout avec la victoire au bout », a-t-il confié avant de revenir sur le dénouement enivrant de cette partie : « Je ne vais pas vous cacher que le premier temps mort du troisième quart-temps a été un peu viril parce que ce que l’on a fait avant n’était pas bon dans l’état d’esprit, pas digne de nous. On arrive à reprendre l’ascendant parce que cette fois-ci ça s’enchaîne. On sait que Lucas (Bourhis) peut être un déclencheur, et je pense d’ailleurs que l’énergie dépensée a déclenché quelque chose dans la salle qui n’était pas descriptible. Je pense que ça a amené les joueurs à voir plus grand. Sur le bord du terrain, j’ai vu des guerriers prêts à aller au combat. » Une âme retrouvée qui a ainsi permis aux Red Giants d’empocher un précieux succès sur son parquet.