Le LOSC, un club tremplin mais pas que…

Depuis les premiers effets de l’arrêt Bosman, le LOSC a toujours eu l’étiquette d’un club tremplin. D’abord sous Seydoux, puis sous Lopez ou le terme « trading » était d’ailleurs assumé. Les directions successives misant sur une revente rapide de joueurs à fort potentiel. Pour autant, cette saison encore quelques joueurs font figure d’exception, en arrivant à atteindre la barre des 150 matchs en Dogue.

Une moyenne de 64 matchs avec les Dogues

Tous profils confondus (joueur régional formé au club, jeune espoir étranger, cadre expérimenté de L1…), et toutes compétitions confondues un total de 226 joueurs a porté le maillot de l’équipe première, depuis la remontée de 2000.

La moyenne d’apparitions tourne autour de 64 matchs. Soit moins de deux saisons complètes par joueur utilisé. Mais les écarts sont importants entre un Rio Mavuba (370 matchs) et la vingtaine de joueurs bloqués à une unique cap’ en pro (Zekaj, Camara, Karnezis, J.Onana, Bocat, Ouattara, Vanbaleghem, Aholou, Halucha, Mbemba, Michel, Rivierez, Lebbihi, Lacroix, Samuel Robail, Pichon, Richert ou Lukunku).

Fonte, deuxième capitanat du siècle

Si José Fonte vit sa quatrième saison consécutive au club, le Portugais a très vite été désigné capitaine. En effet, c’est avec le brassard autour du bras, que le défenseur faisait ses premiers pas lillois, en amical : contre le Bétis Séville, le 28 juillet 2018. Si Christophe Galtier avait dans un premier temps maintenu le capitanat à Adama Soumaoro, ce dernier est rapidement sorti de l’équipe… Ainsi, depuis janvier 2019, José Fonte porte le brassard dès qu’il est aligné… et ses rares absences lui ont permis de dépasser des capitaines historiques comme Wimbée ou Tafforeau, qui avaient dû attendre plusieurs saisons… dans l’ombre des Boutoille, Cygan, voire Brunel, avant de pouvoir accrocher l’étoffe à leur biceps.

Comme l’an dernier à pareille époque, l’avenir de José Fonte reste incertain. Prolongera ? Prolongera-pas ? En tout cas, seul l’inamovible Rio Mavuba aura porté plus souvent le brassard du LOSC depuis 2000. Néanmoins, le Portugais est loin devant la conccurence des capitaines « étrangers » puisque les cas précédents sont assez rares et éphémères (une saison pour Adick Koot, mais seulement quelques matchs pour Fernando D’Amico, Jean II Makoun, Aurélien Chedjou…etc).

Dépasser 150 rencontres, pas simple

Depuis la remontée de 2000, une vingtaine de joueurs seulement ont dépassé la barre des 150 matchs sous le maillot lillois. Quand on sait qu’un titulaire dispute autour de 40 rencontres TCC par saison, il faut tout de même rester plus de 3 ans pour espérer atteindre cette barre.

Listing complet (avant la saison 2021/22) :

• Mavuba 370 matchs
• Balmont 323
• Béria 319
• Debuchy 306
• Tafforeau 289
• Cabaye 254
• Makoun 211
• Obraniak 202
• Chedjou 201
• Baša 195
• Hazard 194
• Dumont 191
• Maignan 180
• Bodmer 180
• Chalmé 179
• Gueye 177
• Sylva 168
• Enyeama 165
• Rami 163
• Landreau 160
• Landrin 155
• Wimbée 154
• Brunel 153

On remarque rapidement que l’ensemble des joueurs présents dans ce listing sont arrivés avant la revente du club par Michel Seydoux (en janvier 2017). Cette saison, ils ont été rejoints par Jonathan Bamba (157), José Fonte (154) ou Jonathan Ikoné (150). Et ils pourraient l’être par Xeka (142 à date). Tous arrivés sous l’ère Lopez. Concernant la politique d’Olivier Létang et des nouveaux propriétaires, nous verrons si elle permet de conserver des recrues à fort potentiel (comme Amadou Onana) suffisamment longtemps, pour rejoindre ces illustres anciens.

Buteurs efficaces… pour faire leurs valises

Dans la liste précédente, l’absence de joueurs offensifs est criante. Puisque seuls Eden Hazard, et Ludovic Obraniak ont été conservés suffisamment longtemps, pour passer le cap des 150 matchs.

Les avant-centres efficaces – dont la valeur marchande ou le salaire sont importants – ne dépassent jamais les 100 matchs en Dogue. Sur ce point, Osimhen, Pépé, Sow, Kalou ou Rémy, devraient être imités par David de Yilmaz, qui ne s’éterniseront pas au-delà de deux saisons dans le Nord. Cette absence de longévité sur le front de l’attaque laisse Eden Hazard seul en tête des buteurs depuis 2000 (avec 50 buts). Derrière lui, seule une dizaine de noms dépassent les 30 réalisations. A titre de comparaison, un joueur comme Ben Yedder que Monaco conserve depuis 2019, cumule déjà 65 buts en trois saisons.

Ce turnover de numéro 9, conduit souvent à des démarrages poussifs lors des campagnes européennes. Le même scénario se répétant sans cesse. A savoir : le buteur ayant contribué à la qualification via le championnat attire le regard de clubs plus huppés, et fait ses valises à l’été… à un poste où le temps d’adaptation est nécessaire, peu importe l’expérience et la qualité du joueur qui lui succède.