LOSC
Comment le LOSC peut battre le PSG ?

Un choc pour le titre. Cette 31ème journée a des airs de finale entre le PSG et le LOSC, une défaite lilloise ouvrirait une voie royale aux parisiens pour être champion. Mais Lille dispose d’armes pour faire déjouer le PSG.
Dimanche dernier, 17h. Lille recevait Nîmes, alors 18ème de Ligue 1, avec trois points d’avance sur Paris, qui recevait Lyon à 21h. En assumant son statut de favori et en battant les nîmois, le LOSC aurait conservé une avance d’au moins trois points sur le quadruple champion en titre, et aurait pu tranquillement préparer son déplacement au Parc des Princes après la trêve internationale. Mais voilà. Lille a perdu, alors que Paris s’est facilement défait de Lyon. Le LOSC est désormais dans l’obligation d’obtenir un bon résultat face à la clique de Mbappé et Neymar pour rêver de titre. Et désormais même pour maintenir son avance sur les poursuivants lyonnais et monégasques.
Lillois et Parisiens sortent à peine d’un affrontement, en Coupe de France. Si le score final fut sévère, avec un sec 3-0 en faveur du PSG, le contenu du match fut loin d’être mauvais. Des erreurs individuelles de Djalo par deux fois, et le pénalty concédé par Celik eut raison du parcours lillois en Coupe. Mais on peut toutefois en retenir plusieurs autres éléments : Lille a davantage tiré que Paris, presque autant eu la possession et réussi une bonne seconde mi-temps. Le précédent affrontement en Ligue 1, le 20 décembre dernier, avait débouché sur un match nul 0-0, malgré une domination nette mais stérile du PSG. Et, sans un retour fou de Kimpembe sur un 4 contre 1 en contre-attaque, Lille aurait même peut-être pu remporter la partie. On pouvait retenir de ce match la solidité de la défense lilloise, notamment dans sa surface. Toutefois, le LOSC avait également semblé beaucoup courir dans le vide, et avait eu des difficultés à gêner la première relance parisienne, alors organisée en 3-4-3.
Des forces lilloises à mettre en avant
Pour battre le PSG, il n’y a pas de miracle : il faut d’abord bien défendre. Le bloc bas peut être une solution. Monaco l’avait notamment fait avec brio, lors de leur victoire 2-0 du 21 février dernier, et cela peut être pris comme modèle. Prises à deux sur les offensifs parisiens, notamment Mbappé ; aucun espace concédé dans la surface de réparation et enfin, exploitation maximale des transitions et des espaces dans le dos de la défense. Toutefois, cela demande une excellente qualité dans les sorties de balle, car le contre-pressing parisien est redoutable. Pochettino semble avoir remis de l’énergie et de l’intensité dans cette équipe parisienne : lors de la dernière victoire face à Lyon, selon le site Fbref, le PSG a réalisé 210 pressions, un record cette saison.
Pour cela, Lille dispose de certains outils. Tout d’abord, le très bon jeu au pied de Mike Maignan. Ambidextre, le gardien international est très performant pour trouver les joueurs libres, notamment les diagonales vers ses latéraux. Le jeu sous pression des milieux lillois devra également être parfait : on pense bien sûr, à Renato Sanches, qui devra faire les différences par le dribble ou par la passe, mais aussi à Boubakary Soumaré, Jonathan Ikoné ou Yusuf Yazici. Enfin, la capacité à jouer dos au jeu de Burak Yilmaz sera précieuse pour les transitions lilloises. Il faudra également qu’il soit clinique face au but, alors que le vétéran turc a inscrit un triplé avec sa sélection cette semaine.
Mais défendre bas ne suffira pas. Pour déstabiliser le PSG, monter et presser haut sur certaines phases de jeu est indispensable. La très bonne performance du FC Barcelone au match retour doit, encore une fois, montrer l’exemple. Paris s’était retrouvé acculé dans son camp, avec un pressing très haut des barcelonais, quasiment en marquage individuel sur certaines phases. Il est nécessaire d’empêcher les joueurs offensifs parisiens d’être servis trop rapidement dans leurs zones préférentielles. Celik et Djalo en ont fait les frais en Coupe de France ; défendre en reculant face à un Kylian Mbappé inspiré, c’est presque mission impossible. Pour cela, presser la première relance est très important. Si Paredes est titulaire, l’Argentin n’est pas le plus à l’aise pour jouer sous pression, et l’empêcher d’avoir trop de temps pour user de sa qualité de passe est vital. Presser Verratti est bien plus difficile ; le couper de ses relais directs, un peu moins. Le pressing lillois s’était montré satisfaisant lors du match de Coupe de France, surtout en deuxième mi-temps, où Lille a plutôt confisqué le ballon aux Parisiens
Cependant, difficile de tirer trop de leçons d’un match que Paris semble avoir arrêté de jouer à la mi-temps. L’enjeu de ce match de championnat sera bien plus important, et Paris pourra compter sur un effectif presque complet. Alors oui, Paris jouera le Bayern Munich cinq jours plus tard, et n’alignera sans doute pas les mêmes 11 joueurs pour ces deux rencontres. Parmi Neymar, Mbappé, Di Maria ou Kean en attaque, Verratti ou Paredes au milieu, les talents prolifèrent. Mais quel sera le degré d’investissement et les choix du coach parisien, à l’aube d’une revanche si importante pour eux en Champions League ?
Car une chose est certaine : Paris laisse presque toujours à ses adversaires des temps forts. L’équipe de Mauricio Pochettino joue par intermittence ; en se montrant clinique sur certaines micro-occasions, mais ensuite en s’arrêtant de jouer très proactivement. Même en menant 4-0 face à Lyon, ils les ont laissé revenir à 4-2, et il aura fallu un grand Keylor Navas pour éviter le pire. Le LOSC devra impérativement faire fructifier ses bonnes occasions, tout ce qu’il n’a pas su faire lors du match de Coupe de France, malgré quelques occasions, et un pénalty manqué. Lille n’a d’ailleurs même pas marqué face au PSG depuis le 14 avril 2019 et l’historique démonstration 5-1 au stade Pierre-Mauroy. Pour marquer les esprits, relancer une dynamique positive, et reprendre seul la tête du championnat, une seule solution : battre le Paris Saint-Germain.
Timothée Barnaud
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